Critique ciné – La peur dans la peau : l’Héritage de Bourne

Depuis un bon moment maintenant, il faut bien reconnaitre que les productions hollywoodiennes sont grandement en perte de vitesse. C’est notamment flagrant avec la folie de remakes et de reboots qui pullulent et se multiplient ces dernières années. En règle générale je suis plutôt bon public, comme le tout récent The Amazing Spiderman que j’ai vraiment apprécié, même si le film est loin d’être extraordinaire.

J’ai quelques sagas que j’aime beaucoup et celle du super agent Jason Bourne en fait largement partie. Matt Damon a réussi à insuffler une identité à son personnage et on s’y attache facilement au travers des trois films (La mémoire dans la peau, La mort dans la peau, La vengeance dans la peau). Malheureusement, l’acteur charismatique n’a pas voulu embarquer pour un quatrième opus et quand on voit le résultat on se dit que ce n’était peut-être pas une si mauvaise décision.

Car même si le flambeau à été repris par Jeremy Renner, qu’on a pu apercevoir récemment dans The Avengers, dans le rôle de Hawkeye (Œil-de-faucon). Ses talents d’acteur n’arrivent vraiment pas à faire décoller le personnage d’Aaron Cross, qui se montre tout juste comme un palliatif à Jason Bourne. Rien ou presque n’est développé et on a vraiment du mal à rentrer dans le personnage, malgré toute la sympathie qu’on peut ressentir pour lui. Le soldat meurtri par son passé et qui a participé à des expériences un peu louches, est devenu d’un tel cliché qu’on a vraiment du mal à y adhérer.

La peur dans la peau : L’héritage de Bourne démarre avec un agent en plein entrainement de survie, en train d’escalader des montagnes enneigées, tout en luttant contre une meute de loups. Une mise en scène qui doit nous faire comprendre que le personnage est au dessus de la moyenne, tout en incorporant au passage une scène qui met en avant sa dépendance à de mystérieux médicaments. Un moment sans grande importance qui pourtant constituera tout le fond de l’intrigue du film. Du moins si on ose appeler ça un scénario, car l’agent qui fuit une organisation qui tente de le tuer, en étant accompagné d’une jolie demoiselle, cela donne un effet de déjà-vu.

 

L’ombre de Bourne plane en faite sur toute la production du long-métrage. On pourra souligner des tentatives d’inclure un semblant de cohérence avec les productions précédentes, par le biais de détails qui sont là pour incorporer directement (et maladroitement) le film dans l’histoire globale de la série (Photos, énumération de noms connus, flashbacks, etc). Mais si vous n’avez jamais vu les films antérieurs à La peur dans la peau, autant dire qu’il vous sera difficile de vraiment en comprendre tous les aboutissants. Au point d’alourdir un scénario qui n’en avait vraiment pas besoin et dont la plupart des spectateurs décrocheront en cours de route.

Je vous ai déjà parlé de l’impression de déjà-vu qu’on ressent, mais c’est quelque chose qui m’a accompagné durant les 2h15 que j’ai passé dans la salle obscure. L’action qu’on attend frénétiquement durant toute la longueur du film se fait incroyablement attendre. Elle est distillé au compte goutte par quelques scènes de combat, mais le tout est condensé dans les vingt dernières minutes, avec une course poursuite aussi prévisible qu’ennuyeuse. Presque deux heures de mise en place du scénario, pour finalement aboutir sur une fin sans intérêt et qui laisse bien entendu présager une suite à l’ensemble.

En sortant de La peur dans la peau : L’héritage de Bourne on ne peut que ressentir un immense gâchis. Le jeu d’acteur de Jeremy Renner et de Rachel Weisz sauve l’ensemble de la débâcle, mais c’est loin d’être satisfaisant pour ne pas être horrifié à quel point il est facile d’entaché une trilogie avec le film en trop.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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