Comment rester insensible devant l’huile dégoulinante et le froissement de l’acier, durant un affrontement entre deux géants de métal. Un scénario qui risque d’arriver fréquemment dans un jeu tel que Titanfall. Mais avant de pouvoir s’y atteler pleinement, il reste encore l’opportunité de se lancer corps et âme dans la bêta du jeu. C’est d’ailleurs durant cette dernière, avant son ouverture totale au public, que nous avons sondé la bête et ainsi pu vous livrer ces quelques lignes.
Avant de devenir un pilote émérite, c’est le passage par un tutoriel d’entrainement qui vous sera recommandé. Aucune obligation, mais mieux vaut y perdre quelques minutes, ne serait-ce que pour se faire un peu la main avec la grimpette sur les murs et le maniement du titan. Car même si ces deux aspects n’ont rien de révolutionnaire et ont déjà été utilisés maintes fois dans d’autres productions, c’est principalement là-dessus que se base entièrement Titanfall. Un mixte de plate-forme et de robots géants qu’on peut découvrir en long et en large au travers des trois modes jouables durant la bêta. Rien de révolutionnaire, avec des joutes de douze joueurs répartis en deux équipes de six pilotes. Mais cela aura clairement été suffisant pour se faire une bonne image de ce qui nous attend dans la version finale du jeu.
Entre les affrontements équipe contre équipe dans « Attrition», la domination de zones dans « Hardpoint » et la survie de Titan dans « The Last Titan Standing », il est bien difficile d’être dépaysé, surtout si l’on a déjà touché à un FPS en ligne. Les deux cartes disponibles dans la bêta, Angel City et Fracture, n’avaient pas vraiment d’arguments pour rehausser ce sentiment. Puisque pour la première il s’agit d’une portion de ville en ruine, tandis que la deuxième serait plutôt une colonie avec de grandes zones ouvertes. Dans l’une comme l’autre, on dénote une envie d’offrir assez d’espace pour l’utilisation des titans, tandis que les bâtiments servent pour des escarmouches plus rapprochées. Les deux gameplay étant largement complémentaire, avec la possibilité de se mouvoir facilement à la verticale lorsqu’on est à pied.

La confrontation entre les titans et les pilotes se fait de manière assez naturelle, dans la mesure où aucun n’est vraiment avantagé par rapport à l’autre. L’interaction avec l’environnement est complètement absente pour l’instant, mais cela n’empêche pas d’avoir plusieurs endroits bien trouvés pour se cacher ou contourner les adversaires. Les ruelles étroites et les édifices détruits sont toujours agencés de manière à profiter entièrement du terrain, en attendant de pouvoir amener son titan sur le champ de bataille. Car hormis dans « The Last Titan Standing » qui vous met d’office dans la peau d’un colosse, les autres modes vous larguent automatiquement à pied. Il faudra alors attendre que le Titan soit prêt, voire réduire le chrono de largage en tuant les pilotes ou les Grunts adversaires. Ces derniers sont de la chair à canon faisant office de bot contrôlé par l’IA, tout en animant la carte par leur présence, mais qui n’auront aucun impact majeur sur le cours de la partie.
Pour répondre à la menace des Titans, les pilotes peuvent choisir parmi trois types de classes, selon leur affinité avec tel type d’armes ou compétence. C’est en tout cas la configuration de départ, mais très vite en prenant du galon et donc de l’expérience, il sera possible d’avoir accès à trois emplacements customisables. À chacun ensuite de créer l’agencement d’équipement et compétence qui lui conviendra le mieux, en fonction des stratégies qu’il voudra arborer sur le terrain. On pourra préconiser le combat rapproché avec le fusil à pompe et ainsi privilégier le camouflage optique. Tandis que celui préférant le sniper, voudra peut-être augmenté l’efficacité de ses compétences d’escalade, pour facilement prendre de la hauteur. Les choix durant la bêta n’étaient pas exhaustifs, mais amplement suffisant pour se faire une idée des possibilités qu’on aura dans la version commerciale de Titanfall.

Même si les titans semblent au centre de l’attention, ils restent pourtant de fragile bout de métal si l’on sait bien les aborder. Les pilotes disposent en effet d’une arme anti-titan utilisable à tout moment, qui peuvent sacrément faire la différence. Notamment quand on comprend qu’il est possible de sauter sur la tête de ces géants, pour les détruire avec quelques coups de flingue bien placé dans l’arrière de leur crâne. Une position qui nous met bien à découvert, avec toutes les répercussions que cela peut entrainer. Les titans ne manquent pour autant pas de répondant, car en plus de leur bouclier, il est possible d’engendrer un champ de force qui renvoie les balles adverses. Ou encore de lancer une onde électrique qui aura vite fait de griller les circuits des titans et les fesses des pilotes ennemis. Les plus futés auront même vite fait d’utiliser leur titan en drone automatique, comme garde du corps en étant à pied, voire pour surveiller un endroit bien précis.
Peu importe le mode choisi, les combats deviennent donc très vite des altercations effrénées, où le joueur aguerri pourra vite réussir des manœuvres risquées mais très gratifiantes dans leur exécution. Respawn Entertainment nous propose avec Titanfall, un gameplay en deux couches mais qui se marient à merveille pour nous proposer un jeu dynamique et vraiment plaisant. Coté réalisation, on regrettera le choix d’avoir utilisé un moteur graphique qui commence à accuser son âge, mais c’était le prix à payer pour s’implanter sur divers supports. On pense notamment à la Xbox 360. Cela n’empêche pas d’avoir un jeu agréable à l’œil, même si cela choque toujours d’avoir des décors aussi statiques et sans vie. Notre ressenti global après plusieurs heures en compagnie de Titanfall est donc très bon, malgré quelques petites imperfections qui nous ont sauté aux yeux. Comme un équilibre des armes qui est un peu à revoir, mais à n’en pas douter que cela sera corrigé d’ici la sortie du jeu en mars prochain.