En temps normal je n’aime pas trop prendre une série de romans en cours de route. C’est souvent un exercice périlleux car certains auteurs ne font pas énormément d’efforts pour remettre un peu de contexte au niveau des aventures précédentes ou même des personnages. Mais même si ce roman L’ombre qui parlait aux morts est le quatrième tome de la série Lockwood & Co, j’avais un bon espoir de passer un bon moment … et ce fut le cas.
Pour Luce, la vie a bien changé depuis qu’elle a quitté l’agence Lockwood & Co. La peur de causer la perte de ses amis, révélée par une vision, l’a forcée a s’éloigner et à devenir un agent indépendant et n’avoir pour seule compagnie que son crâne en bocal, un esprit avec lequel elle peut parler. Mais elle ne s’en fait pas : le travail ne manque pas dans le monde de la chasse aux fantômes et autres esprit. De plus, elle a pour avantage un don très puissant pour l’ouïe ce qui fait d’elle quelqu’un de très demandé. Mais la force des choses va finalement réunir l’ancienne équipe lorsque Lockwood demandera l’aide de Luce pour une affaire périlleuse et que par la suite le crâne en bocal sera volé. Ces deux événements seront le point de départ d’une aventure dans un marché aux enchères de sources paranormales et dans un village hanté qui aura de lourdes répercussions sur la compréhension des phénomènes paranormaux qui s’abattent sur le pays depuis près de 100 ans.
Après les nombreux romans parlant d’apocalypses zombies, il est bon de trouver une autre raison de se battre dans le monde. Même si on reste un peu dans le thème, il n’est pas question ici d’apocalypse mais plutôt d’épidémie plus ou moins localisées d’attaques de fantômes. Seuls les enfants peuvent voir les fantômes et ont des capacités spéciales comme la vue ou l’ouïe pour les repérer. Ces esprits sont à chaque fois liés à une source qui les enchaîne dans notre monde qu’il faut trouver, mettre sous contrôle et enfin détruire. Différentes agences effectuent ces tâches dangereuses et Lockwood & Co est l’une de celles-ci. Et si je suppose que les précédents tomes étaient principalement focalisés sur l’agence Lockwood & Co et sur les différentes affaires , celui-ci va se focaliser sur Luce et son crâne.
Luce est typique de la femme forte mais aussi fragile qui essaye de protéger les autres mais finalement dépend beaucoup d’eux. Ses interactions avec le crâne, esprit désincarné, roublard et à mauvais caractère, sont très intéressantes car il essaye de la guider et de la protéger (et réciproquement) même si elle ne veut pas vraiment l’écouter. Lockwood est bien plus téméraire que Luce et n’hésite pas à aller au devant du danger contre tout bon sens parfois. Les personnages de George et de Molly sont aussi assez intéressants et permettent de compléter agréablement l’équipe en intégrant des interactions efficaces et plausibles. Même le crâne est un personnage a part entière qui, malgré son absence pendant une bonne moitié de l’histoire, a un fort impact sur Luce et sur la compréhension des autres esprits que Luce rencontre. Et même si ce dernier n’apprécie pas vraiment les compagnons de Luce, son aide est toujours très précieuse.
Vous l’aurez compris, j’ai été emballé par la lecture de ce roman. La découverte de ce monde frappé par des phénomènes paranormaux, de la dure réalité des enfants chargés de se battre contre ces esprits tandis que les adultes restent en retrait, les personnages … tout est vraiment agréable à lire et on se laisse prendre très vite dans cet univers. Les personnages sont attachants, les aventures sont palpitantes et les temps morts sont bien gérés ne laissant jamais trop longtemps le lecteur en attente. Après avoir lu ce quatrième tome de la série j’ai désormais bien l’intention de lire les précédents car même si ce roman peut tout à fait être lu indépendamment des autres, l’envie d’en savoir plus sur les aventures de Lockwood & Co est désormais bien présente.