Le coin du libraire : Il sera une fois …

Comment appréhender ce « Il sera une fois », de Southeast Jones et sorti aux éditions Sema? Déjà c’est n‘est pas du tout une conte de fées, soyez en certain. On est face à un ensemble d’histoires courtes narrant différents futurs possibles, des récits d’anticipations ou des contes surréalistes. Mais à l’inverse des contes de fées, sachez que rarement les perspectives sont joyeuses.

15 histoires pour le prix d’une, c’est ce que vous propose Il sera une fois. Dans la grande veine des récits pulp et des comics de la grande époque, chaque histoire vous emmènera dans une nouvelle réalité, dans de nouvelles possibilités et à chaque fois avec un point de vue particulier où l’homme n’est pas forcément le point central. Rien que la première histoire va donner complètement le ton de la suite avec cette famille qui est évacuée d’une colonie minière, le père restant sur place pour se battre contre les monstres qui déciment leurs colonies relativement pacifistes depuis des siècles afin d’aider à ralentir leur avancée. On y croise autant le fatalisme d’une mort annoncée et inéluctable qu’un regard plein d’espoir sur le futur qu’on espère laisser à ses enfants jusqu’à la dernière page où l’on comprend qui sont les fameux monstres assoiffés de destruction.

Plus encore que des récits pulp, j’ai eu l’impression très nette que chaque histoire de ce recueil aurait très bien pu être estampillée « La quatrième dimension » tant il y a parfois des retournements dans les histoires qui semblent tout droit sortis de cette vénérable série télé ou même de Doctor Who dans une certaine mesure. Mais surtout certaines histoires dépeignent une réalité qui pourrait s’avérer dérangeante voire effrayante. Par exemple cet épisode sur une mère de famille dont on va fêter la mort et la résurrection. Si ce court résumé n’a rien de bien dérangeant, la façon dont on célèbre sa mort, le fait que le mari n’a pas fini de payer pour la résurrection et le point de vue du fils aîné a de quoi par moment faire froid ans le dos. En fait, j’ai eu l’impression au fur et à mesure de ma lecture de me retrouver un peu dans la peau de Morty (cf. le dessin animé Rick & Morty) lorsqu’il a dû changer de réalité car il a causé la destruction de sa dimension précédente et qui doit apprendre à vivre avec ce souvenir. Et ça c’est le signe des bonnes œuvres de pouvoir vous faire ressentir des choses et surtout de vous faire réfléchir sur ce que vous venez de lire. Surtout que le style de l’écrivain est très agréable à lire, facile d’accès mais laisse quand même ça et là des libertés de pensées aux lecteurs jusqu’au twist qui les laissera parfois sans voix.

Par contre, je pense que le fait de n’avoir que des histoires courtes est un peu dommage. Certes cela permet de pouvoir avoir plein de petites aventures mais certaines auraient fortement eu besoin de plus de contenu pour avoir un impact encore plus fort comme celle de Jonas, celle du Noël lointain ou encore celle du C.R.I.M. était presque parfait. Y mettre plus de contexte sur les protagonistes et leur environnement direct aurait été fort appréciable. Aussi, j’ai vraiment l’impression qu’il manque une petite ligne directrice à toutes ces histoires, quelque chose même de minime qui les relierait un tant soit peu entre elles et qui aurait donné encore plus d’ampleur aux récits. Quoi qu’il en soit, Il sera une fois est un recueil fort intéressant à lire et qui plaira à tous les fans de science-fiction et qui je l’espère les fera un peu réfléchir sur l’homme, sa place dans l’univers et qui sait … son avenir.

Par YellowMan

Retrogamer, fan de SEGA depuis toujours et spécialiste des jeux de combats.

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