Quand on vous parle des Éditions Pix’n Love dans nos colonnes, vous n’êtes pas sans savoir qu’on n’hésite pas à exprimer notre amour pour leurs ouvrages. Tout n’est pas toujours rose, mais c’est à chaque fois avec plaisir qu’on découvre leurs nouveautés, surtout quand elles sont écrites avec autant de passion. C’était donc avec grande impatience qu’on attendait de pouvoir mettre la main sur L’histoire de Rayman, un bouquin que l’on doit à Michaël Guarné.
Avant d’aborder le cœur de l’ouvrage, je dois vous avouer que je ne m’étais jamais penché sur le cas de ce petit bonhomme désarticulé. Comme pour beaucoup de joueurs, pour moi Rayman fait partie du paysage vidéoludique depuis si longtemps, que je ne m’étais jamais vraiment fait la réflexion de savoir quel à pu être la gestation derrière ce personnage. La création de cette petite mascotte française est loin d’être un secret industriel, donc on pouvait légitimement se demander ce qu’un ouvrage sur son histoire pourrait nous apporter de plus.
Une question qui ne fait que s’intensifier au moment où l’on met la première fois les yeux sur le livre, puisque celui-ci a fortement l’aspect d’un art book. Une impression tronquée par un premier feuilletage, qui nous dévoile des pages richement illustrées, au travers des nombreuses images de conception qui jalonnent notre lecture. Il faut bien dire que le sentiment d’avoir un bel ouvrage entre les mains est plutôt tenace. Le savoir-faire des Éditions Pix’n Love est indéniablement passé par-là, et le travail de mise en page est encore une fois irréprochable. La lecture est vraiment agréable et fluide, au point qu’on n’a pas du tout envie de s’en décrocher.

Car pour parler du contenu, ce qui nous intéresse finalement le plus, il faut énumérer le choix de l’auteur d’avoir segmenté son livre en plusieurs chapitres bien distinct, afin de rentrer en détails sur chaque épisode canonique de la série. Ce qui pourrait paraître logique me direz-vous, mais cela aura une fâcheuse répercussion, puisque cela éclipse plusieurs spin-off de la licence qui auraient pourtant mérité qu’on s’y attarde. Ils sont certes compilés dans un chapitre dédié, mais on dispose seulement d’une courte description pour chacun d’eux. Heureusement, Michaël Guarné se rattrape avec un passage très intéressant sur les jeux éducatifs mettant en scène la célèbre mascotte. Un pan de l’histoire d’Ubisoft qui était jusqu’alors plutôt méconnu.
L’accent est donc mis sur les trois premiers épisodes de Rayman, ce qui constitue au moins un tiers de l’ouvrage à lui seul. La plus intéressante partie est sans aucun doute la genèse de la série, avec Rayman premier du nom. L’auteur ne se permet pas vraiment une analyse et ne fait que, la plupart du temps, retranscrire les paroles des différents protagonistes qui ont participé à la production du jeu. Ce qui donne un récit vraiment très digeste à lire et lève le voile notamment sur les méthodes de travail de l’époque. On se rend vite compte que le succès de la licence est dû à la vision de plusieurs personnes, qui ont eu la chance de se rencontrer au bon moment. Du temps où certaines emplois ne portaient même pas encore le nom qu’on leur attribue aujourd’hui. On découvre par la même occasion, des idées qui ont été abandonné en cours de route et qui reviennent parfois dans d’autres productions.
Certaines anecdotes étaient déjà relativement connues, mais le travail d’investigation derrière la création de « L’histoire de Rayman » fait tout de même ressortir le témoignage de personnes qu’on n’avait pas forcément l’habitude d’entendre. On pense par exemple aux galères de développement qui ont pu être rencontré. Malheureusement, si l’ouvrage s’arrête particulièrement sur les questions de level design ou des choix musicaux, on fait allègrement l’impasse sur certains points qui auraient pu nous intéresser. Comme le ressenti de Michel Ancel par rapport à Rayman 3 qui s’est fait sans lui ou encore la manière dont l’équipe à pu ressentir le report de la version Wii U de Rayman Legends. Des faits qui sont à peine évoqué et loin d’être vraiment traité. Il faut supposer que pour un produit « officiel », l’auteur n’avait peut être pas accès à toutes les informations nécessaire pour s’étaler plus amplement sur ces sujets.
C’est une critique d’ailleurs un peu facile, mais c’est un ressenti qu’on peut avoir durant la lecture de certains chapitres. Si les passages sur le premier Rayman, ainsi que sur Origin et Jungle Run semblent fortement documenté et riche en révélations, c’est par exemple un peu moins le cas sur le deuxième opus de Rayman. Un reproche qu’on pourra d’ailleurs transposer et émettre à demi mot sur une bonne partie de la fin de l’ouvrage, qui ressemble à un condensé de chapitres mis bout à bout pour simplement boucler le livre. Leur teneur n’est pourtant pas à remettre en cause, sauf peut-être sur la conclusion et le chapitre sur l’avenir de Rayman, qui nous laisse clairement sur notre faim.
Dans l’ensemble ce qu’il faut retenir de « L’histoire de Rayman », malgré ses légers défauts, c’est un superbe ouvrage qui nous délivre le parcours d’une mascotte qu’on ne connaissait finalement pas aussi bien qu’on le pensait. Le récit de ce petit personnage est passionnant et raconté par le biais de témoignages et anecdotes, parfois touchant, qui relate l’évolution d’une licence qu’on n’imaginait pas aussi riche. Le livre de Michaël Guarné nous dépeint l’histoire d’une série qui était loin d’être tout tracée et qui se montre bien plus palpitante qu’on ne pouvait l’imaginer.
Vous pouvez retrouver L’histoire de Rayman sur le site des éditions Pix’n Love, au prix de 30€.
Comme je te disais sur twitter, merci pour tes retours, complets et bien écrits. :)
Si t’as deux minutes, tu peux changer le lien à la fin, vu qu’il renvoie vers la version collector épuisée, et mettre celui de la version normale à 30 euros, elle. Merci d’avance.
Pour répondre du mieux que je peux quant à des regrets, ils sont également les miens. J’avais par exemple de nombreuses questions sur Rayman M, un spin-off pas mal apprécié, notamment du côté de la communauté anglophone. Mais quand les souvenirs sont vagues ou qu’il n’y a personne pour en parler longuement, on est forcément contraint de faire court sur le sujet.
Dans l’idée je voulais développer un minimum chaque partie autre que canonique, à l’image des jeux éducatifs. Des idées sont passées à la trappe faute de contact, malheureusement, comme un passage sur les voix et le doublage dans Rayman (épisodes 2 et 3, donc).
Sur le report de Legends Wii U, non pas de pression de quelque sorte d’Ubi. Pour moi y’a pas à s’étaler 107 ans. Ce n’est qu’un report de jeu, et pour le mieux je trouve. Si le titre avait débarqué sans ces 6 mois bonus, ça aurait gueulé bien plus je pense vu ce qu’ils ont rajouté. Et puis c’était une décision logique vu le parc de consoles Wii U alors installées. Quand tu fais un jeu tu veux simplement qu’il soit joué par le plus de monde possible. ^^
Merci à toi pour ton retour également. J’ai corrigé ma bourde sur le lien en fin de page.
C’est vraiment dommage pour certains jeux, comme tu le dis il y en a qui aurait vraiment mérité qu’on s’y attarde un peu plus. Notamment car on ne connait pas grand-chose sur eux. Mais j’imagine bien le calvaire que cela doit être pour trouver les bonnes personnes, et encore plus pour éventuellement en tirer quelque chose.
C’est pour ça que j’ai laissé en suspens l’idée et que j’ai supposé que tu n’avais peut-être pas eu accès à toutes les informations que tu aurais voulu. Car en te lisant on sent bien que c’est pas une volonté de ta part de rester léger sur certains chapitres. Quand tu as des éléments très développé comme sur le premier Rayman, voire d’autres par la suite, On a vraiment l’impression que tu avait envie de parler d’autres sujets. Que tu énumères même parfois.
Pareil pour le doublage, j’ai grandement été étonné qu’il n’en ait pas vraiment été question dans l’ouvrage. Bon au moins maintenant je sais pourquoi. Je suis très étonné que personnes n’est répondu à l’appel ou qu’il n’y avait rien à en dire finalement.
Pour le report j’avais suivi la chose. Je suis d’accord avec toi sur le fond, mais quand je disais que j’aurais avoir le ressenti de l’équipe par rapport à cet événement. C’était notamment la curiosité de savoir comment ils ont pris la nouvelle individuellement, car de ce que j’en sais, ils l’ont pas mal appris en même temps que les joueurs. Après oui, le report aura finalement été bénéfique pour la version Wii U, ce qui n’aura peut-être pas été plus mal.
Du coup, sur ta conclusion. Est-ce que ton idée de départ était de mettre l’expérience de joueur de plusieurs personnes sur Rayman ? Car avec une seule personne, aussi sympa soit sa contribution, on a l’impression un peu de rester sur notre faim.
Merci pour le changement de lien.
Oui l’équipe a découvert le report comme ça, sans prévenir. De mémoire ils devaient même faire une soumission à Nintendo le lendemain. Mais bon au final après ce coup de massue ça les a bien ressoudé je trouve, comme Emile Morel l’affirmait.
La conclu n’aurait pas dû s’appeler conclu. Ma vraie conclu était la fin de Legends, où Rayman trouve sa voie via les paroles de Serge Hascoët. Mais effectivement dans l’idéal je voulais faire une section ‘fans’ avec des avis/collections/objets rares… J’avais en tête des trucs qui ne se sont pas faits comme un passage sur le speedrun dans Rayman, un mot sur Revenge of the Dark (projet pas officiel donc comme c’est un livre Ubi/Pix…).
Après les délais étaient serrés (sortie en mai à la base), et une fois que c’est parti en maquette/correction, on ne rajoute pas un nombre de pages comme ça en claquant des doigts :’D
Si un jour il y a une réédition, elle permettra de corriger les coquilles qui sont restées et, qui sait, de peut-être rajouter un p’tit peu de contenu en fonction de l’actu Rayman. Mais on en est pas là…
En tout cas, merci à toi pour cet ouvrage, qui pour ma part est un livre fabuleux et m’a beaucoup appris sur l’univers de Rayman.