Découverte : Sur les traces de Miyamoto, aux Éditions Pix’n Love

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On le désigne souvent comme le père de Mario et de Zelda, mais le commun des mortels ne connait pas grand-chose de son parcours, alors que celui-ci est pourtant atypique. C’est pourquoi les Éditions Pix’n Love nous propose de découvrir ce personnage haut en couleurs, au travers d’un nouvel ouvrage.

Avant de se plonger plus profondément dans ce livre, il faut savoir que son auteur n’est autre que William Audureau, journaliste et historien du jeu vidéo qui avait déjà œuvré sur l’écriture de l’ouvrage « L’histoire de Mario : l’ascension d’une icône, entre mythe et réalité ».  En reprenant les propres dires de l’auteur, avec « Sur les traces de Miyamoto. 1952-1986 : De Sonobe à Hyrule », son désir n’est pas spécialement de nous offrir une biographie sur ce créateur, mais plutôt un récit qui essaye de lever les zones d’ombres qui englobent certaines parties de sa vie. À la lecture, on se rend à l’évidence qu’il s’agit plutôt d’une analyse fondée à partir de plusieurs sources, comme des interviews ou des reportages, en témoigne les nombreuses annotations dont regorgent le livre.

L’idée est de nous faire découvrir les prémisses qui ont construit l’imaginaire de Miyamoto, en commençant par son enfance bucolique, puis en traversant ses années de lycée jusqu’à son entrée dans le milieu professionnel. Tout un programme, qui nous amène de découvertes en surprises et qui nous dévoile des pans méconnus de sa carrière. Bien que l’auteur en soit pleinement conscient, le reproche qu’on pourrait faire à cet ouvrage, c’est qu’il démarre sur un ton très lyrique. Ce qui donne parfois la désagréable impression d’un récit légèrement romancé. Car même s’il est facile de croire que les péripéties du jeune Shigeru, dans sa Sonobe natal, ont forcément contribué à forger son caractère et donc indirectement, ses futures œuvres vidéoludiques. Il faut garder à l’esprit que l’ouvrage à été conçu en grande partie à partir des propos que Shigeru Miyamoto à bien voulu dévoilés à la presse. Ce qui laisse parfois planer un doute sur leur véracité.

« Pour Mario ou encore Pikmin, je me suis inspiré de mon enfance quand je partais en expédition sur les collines près du lycée de Sonobe, les collines Komugiyama ou encore Tenjinsan.»

Mais au bout du compte, ce n’est pas très important de savoir si les forêts de Sonobe ont véritablement inspiré le concept d’un jeu comme Pikmin. Car en condensant ainsi les informations autour de Miyamoto, l’auteur nous délivre surtout un portrait qui remet pas mal de choses à leur place. Bien loin d’être le génie qu’on nous dépeint assez régulièrement dans la presse spécialisée, le célèbre Game Designer est surtout quelqu’un qui a eu du mal à trouver sa place et qui n’était pas forcément destiné à prendre une telle voie. Même en laissant derrière lui ses ambitions de devenir marionnettiste ou mangaka, son rôle au sein de Nintendo était loin d’être tout tracé et sa carrière est une succession d’événements, parfois incongrus, qui ont fait de lui l’homme qu’on connaît aujourd’hui.

Même si la conception de Super Mario Bros. ou de The Legend of Zelda est une histoire qui a fait son chemin, il est intéressant de voir les parallèles qui peuvent être fait avec les autres œuvres de Shigeru Miyamoto. En simple autodidacte, il a su profiter de ses créations pour avancer dans un milieu où tout était encore à faire. William Audureau s’arrête parfois sur des détails, qui sur le moment nous paraissent anodin, mais qui se révèlent plus tard d’une grande importance. Dans l’avancé de notre lecture, après un démarrage quelque peu éprouvant, on commence doucement à saisir le cheminement que l’auteur veut nous faire suivre. On se laisse ainsi porter par l’ouvrage et on découvre un personnage assez singulier, qui semble bien loin de l’image idéalisé qu’on se faisant de lui.

Avec « Sur les traces de Miyamoto. 1952-1986 : De Sonobe à Hyrule », on aurait pu avoir la crainte de tomber sur une biographie qui ne ferait que reprendre ce qu’on peut facilement dénicher en parcourant la toile. Ce qui est loin d’être le cas car même si le fil conducteur de l’ouvrage n’ait pas toujours très clair, notamment sur sa fin, on y découvre tout de même pas mal de choses. Un récit fascinant qui fait l’effort de laissé le mythe de coté, pour se concentrer sur la réalité d’une personnalité qu’on ne connaissait finalement pas si bien que ça.

L’ouvrage « Sur les traces de Miyamoto. 1952-1986 : De Sonobe à Hyrule », est disponible aux Éditions Pix’n Love pour 22€, avec une couverture Zelda ou Mario.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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