Au détour du net – 04 – Un drop dans la mare

Bonjour à toutes et tous. Toujours dans mon trip de vous présenter des chaînes Youtube sur le jeu vidéo un peu différentes de ce que l’on trouve habituellement, je vous ai déterré un petit trésor. Dans celle-ci, on va essayer de nous convaincre en deux minutes de la pertinence d’une analyse sur un sujet bien défini. Bienvenue chez « Un drop dans la mare ».

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Voici un joyeux duo de chroniqueurs qui a décidé de soulever le voile et de répondre ouvertement à des questions auxquelles on se pose autour des jeux vidéo. « Un drop dans la mare » part littéralement en guerre en mettant le doigt là où ça fait mal dans le secteur et en dénonçant quelques vérités cachées. Il faut dire que le sujet est vaste et le nombre de choses que l’on croit savoir sur notre secteur préféré est en réalité assez limité. Et heureusement, ici on ne va pas juste donner un avis préconçu sans queue ni tête, loin de là. Mais ça, je vais vous l’expliquer un peu plus loin en détail dans la chronique.

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Le sujet.

Le sujet de base est de faire découvrir quelque chose de méconnu ou de tordre le cou des idées préconçues. A grand coup d’analyses en profondeur et de réflexions très pertinentes. La chaîne n’a pas encore énormément de vidéos mais chacune d’elle doit nécessiter énormément de travail de recherche assez profond. Prenons quelques exemples concrets qui m’ont paru extrêmement pertinents. Le premier sera sur la vidéo expliquant pourquoi la XBOX One n’existe pas. Si le titre peut surprendre, la justesse de l’analyse, l’historique de la console et tout ce qui y est expliqué est incroyablement juste. J’ai été convaincu dans les deux minutes, effectivement, que la console vendue en magasin n’est pas la console présentée la première fois au public ni celle qui été prévue sur le papier. D’autres vidéos comme celles expliquant l’addiction ou le paradoxe du joueur sont également très pertinentes car on se peut facilement s’y reconnaître avec raison. La vidéo qui m’a le plus marqué reste celle expliquant la mort programmée de la Dreamcast. Etant fan de la console et au vu de ce qui est présenté dans la vidéo, avec énormément d’investigations en amont, tout me parait désormais très clair et tellement plausible.

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Le concept.

Le concept est très simple : les deux chroniqueurs veulent juste vous présenter leur vision du secteur du jeu vidéo. Et cette vision, ils se donnent une limite de temps de deux minutes pour vous convaincre de leur vision. Pas mal de sujets sont déjà disponibles sur leur chaîne, pour notre plus grand bonheur. Mais c’est surtout la méthode qu’ils utilisent pour vous convaincre de leur vision qui est intéressante. D’abord, ils essaient au maximum de présenter chaque élément de leur vision le plus simplement possible. Pour ce faire, ils utilisent des images et vidéos que je qualifierais de « vecteurs visuels ». En effet, le support visuel est déjà fort explicite et permet de comprendre relativement facilement le message. Le texte, représenté par la voix off, est plus là comme support de ces vecteurs visuels pour donner encore plus d’impact au message. Et le tout est très réussi. Je subodore que les deux compères en questions ont de bonnes notions en communication pour présenter de façon aussi efficace leurs sujets. Mais ce n’est pas tout car, comme je l’ai déjà dit, juste présenter sa vision ne suffit pas. Dans notre cas, la vision est servie par des recherches approfondies, des réalités facilement vérifiables et une bonne dose de bon sens.

Il faut bien comprendre que « Un drop dans la mare » essaye de vous faire comprendre des faits et pas des idées indéfinies. En prenant comme  exemple le sujet qui concerne la violence et les jeux vidéo, l’analyse est très poussée et je dirais même qu’il y a beaucoup de psychologie derrière cette vidéo. Et après avoir revu plusieurs autres vidéos, il faut reconnaître que cet aspect d’étude psychologique est presque aussi important que la part d’enquête, pour donner les informations les plus fiables possible pour leur argumentaire. Dans tous les cas, je pense vraiment que leur contenu mérite le détour. Il y a aussi les vidéos de parodies qui sont amusantes mais je pense que ce sont plus des hors-séries qui permettent de donner leur vision sous un autre format, un peu plus dans la dérision et l’ironie. Ils ont récemment tenté encore d’étendre leur chaîne à une nouvelle expérience en invitant un autre youtuber mais là aussi, je pense que cette partie aurait besoin d’encore un peu de travail pour être plus efficace, comme par exemple plus d’interaction pour débattre avec le youtuber en question (mais là, ça n’engage que moi).

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Pourquoi j’apprécie cette émission.

Il y a plusieurs raisons. La première est que je trouve avoir appris énormément sur le monde du jeu vidéo en regardant leur vidéos. C’est peut être étonnant mais je suis certain que vous serez également un peu surpris par ce point vous-même. La seconde raison est que je trouve leur contenu extrêmement pertinent. Il n’y a peut-être pas encore beaucoup de sujets mais ils sont traités avec beaucoup de sérieux. Les autres vidéos comme les parodies sont également intéressante mais ce n’est pour celles-ci que je m’intéresse à « Un drop dans la mare ». J’attends avec impatience leurs  prochaines « 2 minutes pour convaincre » et j’espère que vous serez désormais aussi impatients que moi.

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Par chance, j’ai pu contacter les deux chroniqueurs d’ « Un drop dans la mare » qui ont accepté de répondre à quelques questions. Je vous partage donc cette petite interview qui va vous permettre de mieux encore connaître l’équipe d’ « Un drop dans la mare ».

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Question classique : Pourquoi avoir choisi de faire une émission sur YouTube? Il y a d’autres médias comme les blogs écrits … Est-ce pour toucher un plus grand public?

Rémi : Parce qu’on avait grandi avec le jeu vidéo, mais que le jeu vidéo n’avait pas grandi avec nous. L’image du jeu vidéo nous semblait bloquée dans la dictature de l’humour, par le ciblage strictement adolescent des éditeurs, des rédacteurs et des gros youtubers, alors on voulait ajouter une pâte sérieuse pour améliorer, à notre niveau, l’image du jeu vidéo. Alors si le but c’était de diffuser un message, il était préférable de mettre son message sur YouTube, c’est plus visible que de créer un blog.

Thomas : Comme l’a dit Rémi, on voulait contribuer à notre niveau à l’amélioration de l’image du jeu vidéo auprès du grand public, mais aussi encourager les gamers à se questionner sur ce média. Le format vidéo s’est vite imposé, le jeu vidéo étant un média visuel. Et puis le grand avantage du format vidéo c’est qu’il fait appel à deux sens en même temps: l’ouïe et la vue. Ça fait donc deux chances que notre message soit perçu. Le choix de la plateforme s’est imposé naturellement, YouTube étant de très loin le plus gros acteur du marché.

 

Quel est votre parcours (scolaire, professionnel) pour proposer des analyses aussi pointues?

Thomas : J’ai suivi des cours de droit à la faculté de Rennes 1. Aujourd’hui je suis chargé d’appui commercial sur le marché des professionnels et entrepreneurs dans une grande banque française. Mon métier me permet d’appliquer mes connaissances professionnelles au marché du jeu vidéo; d’appréhender les contraintes des éditeurs et développeurs tant sur le plan financier que marketing, mais aussi de comprendre les enjeux qui régissent les relations entre les différents acteurs de ce marché.

À titre personnel le jeu vidéo c’est avant tout un loisir. Pour mes 7 ans mes parents m’ont acheté le bundle NES Zapper avec Super Mario bros et Dunck Hunt c’était mon premier contact avec un jeu vidéo. Puis mon cousin qui a quelques années de plus que moi m’a fait découvrir l’univers PC avec des jeux comme Lemmings et Another World. Je suis resté sur PC  pendant longtemps, même si je jouais à la console chez des potes.

Puis à sa sortie, j’ai investi dans une XBox 360. C’était mon grand retour sur console. Même si je n’ai jamais quitté l’univers PC.

Rémi : Je suis psychologue chargé d’étude pour un cabinet qui fait du conseil en entreprise.  Durant mes études de psychologie, j’ai eu envie de faire le lien entre jeux vidéo et psychologie, pas seulement pour intellectualiser le jeu vidéo, mais avec la volonté de me faire l’ambassadeur bienveillant du jeu vidéo. J’ai fait un mémoire de recherche pour critiquer les études sur l’émotion dans le jeu vidéo, et comme ça a été très bien accueilli, j’ai continué à m’intéresser à ce lien. Pour mon M2 de psychologie, j’ai pris une spécialité ergonomie et je suis parti faire de la psychologie de la créativité pour la R&D d’une grande entreprise. Et pour parler jeux, comme vient de le faire Thomas, j’ai commencé avec  l’Attari2600 et l’Amstrad familiale. Puis sur PC à la période des Intel 133 Mhz, ce qui m’a donné un fort goût pour comprendre le hardware. Mais c’est la N64 qui a conditionné mon rapport au jeu ensuite. Puis GBA/PS2/DS/NGC pour finir avec la XBox360 et Steam sur un pc portable. C’est ma troisième XBox360, à cause du manque de fiabilité des premières.

 

Comment en êtes-vous arrivés à ce concept de « 2 minutes pour convaincre »?

Rémi : C’est à cause de la vidéo sur la PS3 difficile à programmer. Ça m’agaçait que tout le monde passe son temps à dire que la Ps3 était difficile à programmer sans jamais expliquer pourquoi.  Mais comme le sujet était compliqué et qu’il pouvait devenir chiant, je me suis fixé deux contraintes : une durée courte et une explication compréhensible. Ce n’était pas voué à être un concept et puis Thomas m’a rejoint dans cette idée pour les vidéos d’après. Ce concept 2minutes pour convaincre a rapidement montré des avantages. Cela nous pousse à un discours polarisé, sans pouvoir se cacher derrière les mots, en allant droit au but. Désormais, ce qui nous guide, c’est que si l’idée ne peut pas être expliquée simplement, c’est qu’on a nous-mêmes pas totalement compris l’idée. Nous sommes impitoyables lors des relectures de texte pour s’assurer qu’aucun de nous ne se cache derrière un mot ou une vague notion.

Thomas : Je pense que tout est dit.

 

Comment choisissez-vous vos sujets d’émission? Combien de temps vous prends une émission avec l’aspect recherche, préparation, montage …

Rémi : On ne veut pas faire d’exposé, ni de journalisme, donc si un aspect recherche est nécessaire, le [2 minutes pour convaincre] part mal. C’est censé être notre vision, donc ce qu’on a compris de quelque chose, avec notre bagage de connaissance antérieure à l’apparition de la question que soulève le deux minutes. On lit fréquemment des articles sérieux autour du jeu vidéo, et sur nos champs de compétence respectifs. Mais jamais dans un but de sujet précis en tête. Écrire un [2 minutes pour convaincre] doit pouvoir se faire dans un parc, sans internet, on y déclenche notre analyse, on cherche à faire du lien avec nos connaissances antérieures et notre expérience. Pour penser par soi-même, c’est indispensable de ne pas s’appuyer sur des textes dans une lecture immédiate, il faut se décentrer et donc utiliser des choses assimilées des mois ou des années auparavant. Ensuite, nous faisons un travail de vérification. Puis celui qui n’a pas écrit le texte repasse dessus, le complète et l’ampute. S’en suivent plusieurs vagues de corrections successives pour raccourcir le texte et aller à l’essentiel. La taille du texte est ainsi divisée par trois. Et nous jetons en moyenne 1 texte sur 3 aussi, pour des raisons de qualité ou d’autocensure.

Thomas : Nous ne faisons pas de journalisme, nous offrons une vision qui nous est propre. Écouter Undropdanslamare, c’est écouter ce que voient Thomas et Rémi. Ce n’est pas écouter un résumé de tout ce qui se dit sur le sujet. Ce n’est pas une somme de plusieurs sources, la source, ça devient nous. En tout cas, c’est l’objectif.  Pour répondre plus précisément à ta question, un 2 minutes pour convaincre c’est au bas mot 40 heures de travail.

 

Je vois que vous essayez de nouveaux concepts comme les parodies, « le challenge UnDrop » … Allez-vous encore en essayer d’autres?

Rémi : Les concepts arrivent lorsqu’on souhaite dire quelque chose, mais que nos formats actuels ne s’y prêtent pas. C’est toujours dans ce sens et pas l’inverse. On ne dit pas, tient on ferait bien ce concept, mais qu’est-ce qu’on va mettre dedans. C’est le message qui passe avant. Le challenge UnDrop, ça vient du rapport que l’on a avec notre chaine YouTube. On la considère moins comme notre bébé que comme un outil pour parler à ceux qui souhaitent nous écouter. Et parfois, on aimerait dire au public, écoutez ce qu’un tel a à dire sur le sujet, car c’est intéressant. Donc le challenge UnDrop a été créé d’abord parce que nous voulions que LeMasque nous parle de l’IA, car en discutant avec, sa vision sur le sujet nous intéressait. Nous le referons avec d’autres si l’occasion se présente.

Thomas : Pour ce qui est des détournements, notre volonté est de faire passer un message tout en s’amusant. Certains les qualifient de troll. Je ne suis pas trop à l’aise avec cette notion, mais je n’y suis pas réfractaire. Nous pensons que certaines idées peuvent se partager avec humour. Ça n’enlève en rien le côté sérieux de la chose.

 

Comptez-vous avoir de plus en plus d’interactions avec d’autres youtubers, testeurs … pour vos vidéos?

Rémi : On est très ouvert aux interactions. Donc oui, selon le hasard des rencontres ou les sollicitations, on aura des interactions.

Thomas : Nous avons déjà collaboré avec Punky, LeMasque, KrmaTV  ou encore Miniblob de jeuxvideo.com . Mais il y a encore plein de Youtubers que nous apprécions comme DonPascualino, MrPlouf, DrGeraud, Pseudoless ou encore Ixost. Des gens dont nous reconnaissons la qualité de travail et avec qui une collaboration serait une véritable plus-value.

 

Ambitionneriez-vous à terme que votre émission soit sponsorisée par de plus gros acteurs du jeu vidéo? (NesBlog, des sites comme Jeuvideo.com ou GameBlog, des maisons de production/d’édition, …)?

Thomas : C’est déjà le cas en partie. Certaines de nos vidéos ont fait l’objet de news sur Le Journal du Gamer ou Gameblog et cela nous a apporté de la visibilité même si l’on déplore que ces derniers ne nous aient pas contactés avant.

Nous avons aussi collaboré avec le site jvn.com où les [2 minutes pour convaincre] étaient publiés en exclusivité temporaire. Nous travaillons également avec standalonepost.com sur lequel vous pouvez retrouver les 2 minutes mais aussi un article de Rémi sur la new-gen.

À terme nous aimerions animer une chronique régulière sur un site; mais pas forcément sur un site spécialisé. Notre objectif étant d’ouvrir les problématiques du jeu vidéo au grand public, montrer aux non-joueurs que ce média n’est pas qu’un simple produit de consommation, une chronique sur un site généraliste serait la bienvenue.

Rémi : C’est intéressant pour nous de pouvoir proposer des prestations professionnelles, comme ce fut le cas pour Gamoniac avec la playlist des Gamoniac Tuto que nous avions réalisé, donc oui.

 

Prenez-vous souvent en compte les avis, remarques et autres commentaires de vos visionneurs?

Rémi : Tous les commentaires ne se valent pas. Certains m’interpellent parce que leur réponse apporte quelque chose. Ou bien parce que je reconnais leur pseudo, à force. Et les questions des dropeurs peuvent être une source d’inspiration aussi. Mais globalement, les commentaires nous donnent un reflet de l’efficacité de notre vidéo oui, mais n’impactent pas sur la prochaine vidéo qui viendra.

Thomas : Lire les commentaires te permet de voir l’impact de ton message sur l’auditoire. Comprendre ce que les gens ont retenu de ton discours. En cela ça aide à améliorer son style, sa façon de faire passer sa vision sur tel ou tel sujet.

C’est aussi intéressant, car certains sont fidèles et c’est un véritable plaisir de les voir apporter une autre vision sur le sujet, une vision qui est la leur et non un message formaté par la pensée unique.

 

Dernière question : est-ce que votre chaîne ne prend pas trop de temps sur votre vie privée et/ou professionnelle?

Thomas: Oui, Undropdanslamare demande une organisation pour s’intégrer entre mon travail et ma vie de famille avec ma femme et mes filles (que j’embrasse tendrement au passage), tout en gardant du temps pour les amis.   

Rémi : Si. Il faudra donc à terme trouver une source de revenus pour pouvoir empiéter du temps sur notre vie professionnelle, ou bien disparaître.

 

Encore merci pour vos réponses.

Rémi : Avec plaisir.

Thomas : Merci de ton intérêt pour Undropdanslamare

 

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Ce nouvel épisode d’ « Au détour du net » est maintenant terminé. Merci de continuer à suivre cette chronique et n’hésitez pas à mettre un petit commentaire pour donner votre avis ou proposer d’autres chaînes à découvrir.

 

Par YellowMan

Retrogamer, fan de SEGA depuis toujours et spécialiste des jeux de combats.

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