Édito – Le jeu vidéo : cette passion d’hypocrites

Gamer. Ceux qui me connaissent le savent, c’est un mot qui sort rarement de mes lèvres ou de mon clavier, pour la bonne et simple raison que la description qu’on en fait ne colle plus du tout avec la vision que j’ai aujourd’hui du jeu vidéo. Cette manière de vouloir à tout pris catégoriser les joueurs en tentant de les séparer dans des tiroirs bien étiquetés, c’est un mouvement qui au fil des années me prend de plus en plus à la gorge, au point de m’en écoeurer.

Je suis un gamer. C’est un discours que j’entends de plus en plus venant de joueurs, qui pour la plupart n’ont aucune culture du jeu vidéo. C’est leur droit et je ne ferais aucune vulgarisation ici, car tout le monde n’a pas forcément envie de faire la démarche de savoir d’où vient cette industrie. Mais en l’occurrence, je dois me rendre à l’évidence que c’est justement chez les personnes qui prônent appartenir à cette élite du jeu vidéo, que je vois le plus de propos diffamatoires et de guéguerre inutile.

Un vieux con qui parle. Du haut de ma trentaine, on pourrait penser que je ne suis peut-être tout simplement plus dans le coup. Mais quand je me remémore mon enfance, il y avait déjà des petites guerres de cours d’école pour savoir qui entre Nintendo et Sega avait la meilleure console. Ce n’est pas pour autant qu’on se sentait obligé de s’insulter à tour de bras. Un phénomène qui prend parfois des ampleurs assez démesurées et qui ironiquement, passe au dessus de la tête de la majorité des joueurs.

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Dans leur petit monde. Car s’il y a bien une chose dont on peut facilement se rendre compte, c’est que ce genre de comportement est souvent mis en avant, mais que cela reste très marginal quand on le compare à la masse de joueurs. C’est un peu le haut de l’iceberg, alors qu’en dessous, la majorité s’en fiche royalement. Et finalement en étudiant cela un peu de plus près, on se rend également à l’évidence que ce sont les personnes qui consomment le plus d’informations sur ce loisir, qui finalement ouvrent le moins leur bouche.

S’amuser avant de parler. Finalement, les vrais gamers sont peut-être ceux qui font le moins de bruit. Ceux qui jouent dans l’ombre et qui achètent simplement leurs jeux pour s’amuser et non pas pour exposer leurs derniers achats sur les forums. Ceux pour qui prendre une manette entre les doigts, est encore synonyme de plaisir et non pas de frustration. Ceux qui se moquent de la marque de leurs consoles, mais qui trouvent de l’intérêt dans n’importe quels jeux, à partir du moment qu’ils peuvent s’amuser avec.

Être un joueur quoi.

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

2 commentaires

  1. Je m’attendais à un édito du genre et tu as raison ! Non seulement ce média n’est plus qu’une vitrine, mais en plus représenté par des acteurs de Dallas… :(

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