J’aime la littérature traitant d’Heroic-Fantasy. Je pense qu’au vu des quelques livres dont j’ai déjà parlé, cela sautait aux yeux. C’est aussi pour cela que j’apprécie tant les publications de chez Milady car j’y trouve très souvent mon compte. J’étais donc très impatient de mettre la main sur ce livre, La légende de Marche-Mort dont le visuel avec la hache me semblait assez prometteur.
Avant tout, je dois dire que je n’étais pas du tout familier des œuvres de David Gemmell. Je pouvais donc lire cet ouvrage l’esprit serein et sans aucun a priori. Et concernant cette Légende de Marche-Mort, on y parle du personnage phare des œuvres de David Gemmel. Cet héros de légende s’appelle Druss et à l’époque qui est relatée dans cette histoire, ce guerrier est déjà bien âgé. Il se trouve sur les murs d’une cité assiégée et aide les défenseurs à résister à une vague d’ennemis sans fin. C’est là qu’il va tenter de remonter le moral de l’un de ces pauvres défenseurs, un jeune paysan apeuré par cette déferlante de mort. Et pour lui changer les idées, le vieux guerrier va commencer à lui raconter une histoire. Cette histoire, c’est celle qui lui a valu ce fameux surnom de Marche-Mort. Celle-ci commence alors que Druss remplace à main levée un champion de lutte et va aller de Charybde en Scylla. Entre un début de guerre civile, une dette d’honneur et la défense d’un tombeau sacré, Druss aura fort à faire et devra même aller se battre aux portes du monde des morts.
Autant vous le dire, j’ai eu du mal avec ce livre. Et c’est pour une raison simple : il y a tellement de petites histoires secondaires et de flashbacks que j’ai eu souvent du mal à me repérer dans l’histoire. En fait, il faut bien se rendre compte que Druss n’est pas vraiment l’élément central de l’histoire. Il n’est qu’un instrument emporté dans le flux de cette histoire. Mais vu que ce n’est pas son histoire qui est contée, celle-ci doit mettre en place une histoire complexe. Il y aura de nombreux aller et retours dans le passé de nombreux personnages secondaires. Certaines de ses sous-histoires n’ont que très peu d’incidence sur le cours du récit et ne sert qu’à rendre la mort de ces personnages peut-être plus poignantes qu’elles ne le sont réellement. L’intention peut sembler louable mais cela complexifie vraiment trop l’histoire. D’autant qu’on sait directement que Druss et son ami s’en sortiront vu que c’est Druss qui raconte l’histoire de toutes façons et qu’il a dit que son ami avait survécu à cette histoire. C’est un peu dommage d’avoir pris cette direction car on se sent nettement moins impliqué avec le personnage de Druss. Il faut aller combattre des démons aux portes de la mort, Druss peut y aller car on sait qu’il y survivra … L’empathie ainsi avec le sort du personnage en est un peu réduite.
Mais concernant l’histoire, est-ce qu’elle vaut le coup? Je dirais que oui même si, comme je l’expliquais, elle se complique grandement la vie pour pas grand chose. Bon, après cela met en abîme le monde terrible dans lequel Druss et son ami sont tombés. Entre les histoires de fils de chefs de tribus emmenés et instruit/torturés, la recherche d’un artefact perdu depuis des siècles, une histoire d’amour que la mort n’a pu détruire et même un complot politique, le monde de Marche-Mort n’est pas joli-joli. Mais du coup, alors que toute cette construction de l’histoire et des personnage est terminée, la fin arrive un peu comme un cheveux dans la soupe. Je ne vous la spoilerais pas mais il n’y a pas vraiment de logique a celle-ci et surtout aucun enjeu intelligemment amené. Qui est le méchant dans l’histoire? Comment cela va se passer entre les défenseurs et les attaquants après les événements de cette longue nuit de conte? Nul ne le sait et c’est vraiment dommage d’avoir laissé ainsi autant de zones d’ombre. Au final, tout ce que l’on apprends dans cet histoire serait que seul Druss et son compagnon sont des hommes d’honneur et que les autres, malgré les alliances et combats côte à côte, ne sont et ne seront jamais totalement dignes de confiance. Vu que le récit tourne souvent dans la diabolisation de la haine raciale, l’auteur essaye d’arrondir les angles en faisant réfléchir les protagonistes principaux sur les raisons de cette haine. Mais finalement, ces réflexions tournent vite court et la fin de l’histoire détruit toute cette construction en transformant les victimes en bourreaux et inversement.
Au final, La légende de Marche-Mort est une histoire intéressante mais qui est un peu plombée par ces trop nombreuses sous-histoires et par un propos finalement pas assez maîtrisé. Ce n’est pas non plus un mauvais bouquin et il vous fera passer quelques heures agréables. Mais comme je le disais, n’y recherchais pas trop une morale car vous risquez de ne pas trop apprécier la fin dans ce fus mon cas. Si c’est cet ouvrage qui clôture la saga de Marche-Mort, cela ne me donne que moyennement envie de découvrir le reste qui, je l’espère, est de meilleur facture.