L’auteur Brent Weeks nous propose avec Le Prisme Noir le premier de cinq volumes d’une histoire assez étonnante. Dans celle-ci, il nous décrit un monde plein de magie mais sous une forme que je ne me souviens pas avoir déjà rencontrée et qui fait tout son charme.
L’histoire en question, c’est celle de Gavin Guile. Cet homme est le magicien le plus puissant sur terre, c’est un fait reconnu par tous, car il est le Prisme. Être prisme signifie pouvoir manipuler la magie relative à aux sept spectres de lumière. Les autres magiciens de ce monde peuvent manipuler un ou plusieurs de ces spectres mais seul Gavin, en tant que Prisme, peut toutes les contrôler. Avec cette magie de la lumière, les magiciens peuvent autant détruire que créer car ils transforment cette magie en luxine colorée. Avec la luxine ils construisent des murs, des armes, des bateaux et bien d’autres choses encore. Mais être le Prisme, c’est surtout être une personnalité de premier plan au niveau politique. C’est gérer les guerres, les royaumes, les alliances et autres trahisons. Être Prisme, cependant, n’est pas une situation d’avenir car un Prisme n’a que 7 années devant lui. Durant ces sept années, il devra réaliser une chose au demeurant impossible par an et il ne lui reste plus que 5 années devant lui. Seulement, les choses commencent à se mettre en branle dangereusement autour de lui Gavin. Entre un roi auto-proclamé qui massacre sa population, un prisonnier mystérieux qu’il a caché sous sa tour et une lettre lui annonçant un fils caché, Gavin a fort à faire s’il veut réussir tous ses défis impossibles.
Je trouve que le monde de Gavin Guile est absolument génial. Cette façon de changer complètement la vision que le commun des mortels a face à la magie est une idée phénoménale. Surtout qu’au fur et à mesure de 715 pages de ce livre, Brent Weeks nous en présente des aspects de plus en plus incroyables. Créer une boule de luxine bleue fragile comme du verre puis la remplir de luxine jaune instable et voilà une grenade, une armure de golem de luxine verte qui sera solide et souple, un bateau de luxine bleue qui avance grâce à de petites explosion de luxine rouge dans un tuyau de luxine verte … La liste est interminable et à chaque fois, on a droit à une petite explication de comment cette magie se met en place, comment les magies de chaque couleurs peuvent se coupler et bien d‘autre choses. On peut dire ce que l’on veut, la cohérence de cette « technologie » si on peut l’appeler comme çà est vraiment impeccable.
Entre la lumière et l’ombre
Viennent ensuite les relations entre les personnages qui sont assez intéressantes même si pour certains, tout est cousu de fil blanc. Cependant il y a certains intervenants qui sortent du lot autant pour leur impact sur l’histoire que pour l’émotion qui se dégage d’eux. Liv en est un bon exemple, toujours à se battre pour survivre, elle n’arrivera jamais vraiment à se libérer des manipulations dont elle est la cible. Et à chaque fois qu’elle essaye de se libérer du système qui l’oppresse, celui-ci revient à la charge pour la remettre à sa place. C’est un peu métaphorique (un paria reste un paria) mais cela donne un bon impact à l’ouvrage du point de vue des émotions. Certains personnages en revanche sont assez plats et tellement prévisibles que c’est à se demander s’ils ont une réelle utilité. Autre chose, j’ai fort apprécié tout le jeu politique qui se déroule dans l’histoire du Porteur de Lumière. On voit à quel point un petit rouage peut complètement gripper la machine politique et à quel point les jeux de pouvoirs peuvent avoir des impacts sur la vie des petites gens.
Après, je ne peux pas dire avoir tout apprécié dans cet ouvrage. Il a deux défauts principaux qu’il me faut vous expliquer. Le moins important des deux est que l’histoire prend un temps fou à se mettre en place. Il faut attendre le tiers du livre pour pouvoir un peu cerner les personnages principaux et ce qu’ils veulent atteindre. Et même là, on tombe directement dans le second défaut : le manque d’enjeux. Pour faire simple, au fur et à mesure de l’histoire, on ne sait jamais vraiment quel est le but final de chaque personnage et même à la fin du livre, je n’ai toujours pas eu de réponse à cette question. Je veux bien qu’il y a 5 volumes qui dépeignent toute l’histoire mais chaque livre devrait avoir une vraie résolution et pas simplement se finir dans un petit twist un peu vague qui ne répond à rien. A mon sens chaque tome d’une histoire, et même si celle-ci est en plusieurs parties, doit avoir un enjeu qui lui est propre. Dans celle-ci, à part organiser la défense d’une ville et trouver son fameux fils, Gavin n’accomplit rien du tout alors qu’il est le protagoniste principal de l’histoire. Surtout qu’il y a quand même quelques petites incohérence comme le fait d’avoir un secret apparemment bien caché depuis 16 ans sauf qu’à la fin du livre il semble y avoir tellement de personne qui ont percé ce secret à jour et ce depuis des années que çà en devient risible. Du coup, la lecture de e tome a été pour moi fort laborieuse car je ne comprenais jamais vers quoi l’histoire se dirigeait.
En conclusion.
Le Prisme Noir est un ouvrage des plus intéressants. Le monde et surtout la magie telle que l’auteur la dépeint est vraiment prenant. L’histoire et les personnages sont très complets mais comme je le disais, l’auteur ne permet pas assez à ses personnages de s’accomplir au travers d’enjeux qui leur sont propre. Une bonne surprise quoi qu’il en soit que je recommande vivement.