J’ai vécu quelque chose d’assez étonnant : j’étais hypé comme jamais en attendant la sortie d’un roman. J’ai déjà été aussi impatient avec un jeu vidéo ou un film mais jamais avec un roman. Ça, c’est fait. Alors maintenant voyons comment le second tome de Projet Cornelia – Unions de Dennis Labbé (paru chez Sema) a répondu à mes attentes (en plus c’est pile dans le thème à cette approche d’Halloween).
Cornelia, la lolita gothique armée d‘un sabre et Jean-Mich’, l’ado psychopathe fou des armes, continuent leur périple dans la campagne française en pleine apocalypse zombie. Rejoints par Emilie en fin du premier tome, le petit groupe continue doucement sa progression vers Verdun dans le but de retrouver les parents de Cornelia. Alors qu’ils atteignent enfin leur destination et que les choses semblent s’améliorer grâce à la présence de l’armée sur place, nos amis semblent découvrir que les errants locaux préparent quelque chose d’inhabituel. Et ce n’est encore que le début de leurs surprises, et pas des meilleures.
Monsieur Labbé, je vous en veux. A cause de vous j’ai passé une nuit blanche. En fait, j’ai eu le tort de commencer la lecture de ce second tome de Projet Cornelia en soirée et je n’ai pas réussi à m’arrêter de le lire tant j’étais pris dans l’aventure. Au final, je ne regrette pas du tout ce moment passé en si bonne compagnie et surtout avec une telle qualité d’écriture. Alors que le premier tome n’était qu’une suite de péripéties relatant le voyage de Cornelia et Jean-Mich’, ce second tome commence de la même façon mais oblique rapidement vers une aventure plus longue et plus conséquente. De plus, les personnalités de nos héros (Emilie comprise) vont évoluer en cours de route soit via leurs relations sociales, soit par le biais d’introspection. Il faut dire que l’apport de nouveaux personnages au background bien étoffé qui eux aussi n’hésitent pas à se remettre en question va permettre également des interactions assez étonnantes. Nouveaux types de zombies (certes peu mais ayant une vraie utilité au récit), certains pouvoirs … Que du bon.
Un point qui m’a vraiment ravi au cours de ma lecture est la façon dont l’auteur décrit toutes les phases d’action, y compris les états d’âme en cours de route. Même s’il y a des moments de flottement principalement dus à la réflexion de Cornelia, cela ne gêne en rien le déroulement de chaque scène. Mieux, ces moments renforcent encore la tension que l’on ressent via les personnages. Un autre point qui était déjà très bien exploité mais qui ici atteint un niveau bien supérieur est la gestion de l’espace dans lequel se déplace nos personnages. Entre la citadelle de Verdun et ses alentours, on se sent réellement dans ces lieux tant le niveau de détail dans la description des décors est très satisfaisante.
Finalement le seul reproche que j’aurais à faire à ce second tome de Projet Cornelia est qu’il est un peu court tant on est happé dans le récit. Attention, il ne faut pas ici comprendre que l’histoire soit bâclée et que le roman se termine en queue de poisson. C’est juste que j’en veut encore plus surtout avec les petites allusions à ce que la suite peut nous promettre … mais je n’en dirais pas plus. Maintenant il ne me reste plus qu’à attendre le prochain volume. Dieu que ce sera long … Faites vite Monsieur Labbé.