Les symptomes d’une industrie en perdition ?

Au gré des mes pérégrinations sur le net, je suis tombé sur plusieurs articles dont-un très intéressant qui résume assez précisément l’impression que j’ai eu de cet E3, et qui rejoint l’idée que je me fais globalement de cette industrie depuis quelques années maintenant. En tant qu’amoureux du jeu vidéo je ne pouvais que vous faire partager cet article, tout en essayant d’y apporter ma modeste contribution au travers de mon avis et ma réflexion sur la question. Je vous conseil donc d’aller y faire un tour si l’envie vous dit : Ennuyeux, encombrant, embarrassant (merlanfrit.net).

Chaque milieu d’année, l’E3 est censé être la démonstration et l’apogée d’une vaste campagne de propagande, durant laquelle les éditeurs et surtout les constructeurs peuvent mettre en avant leurs dernières productions. Bien que je sois d’accord avec l’auteur de l’article, je ne vais pas particulièrement revenir sur la violence dans le jeu vidéo, car malgré la justesse des arguments, je trouve que c’est un faux débat. En étant moi-même partiellement consommateur de ce genre de jeux, ce n’est pas spécialement la violence qui me gêne, mais plutôt sa mise en avant et son idéalisation. Dans des jeux comme The Last of US par exemple, ou le propos abordé est clairement centré autour de la survie, voir du sang et des scènes violentes parfaitement intégré au scénario n’a rien de vraiment choquant à mon sens. Bien qu’on pourrait longuement débattre sur la banalisation et l’utilisation de la violence dans des jeux comme Call of Duty ou encore Battlefield, pour ne nommer que ces deux parmi tant d’autres. (Et j’en aurais des choses à dire la dessus…) Si de tel jeux sont autant mis en avant, c’est bien parce qu’il y a une demande et un public réceptif à ce genre de chose.

Tomb Raider est un des meilleurs exemples de l’évolution actuelle du jeu vidéo

Ce qui a bien plus le don de me peiner en revanche, c’est que la mise en avant de ces titres en vient à devenir tellement pesante, qu’elle éclipse complètement des jeux qui mériteraient qu’on leur porte un peu plus d’attention. Par le passé des productions vraiment fantastiques n’ont tout simplement pas rencontré le succès à cause d’un manque de publicité flagrant pour les faire connaitre. Mais si on peut pointer du doigt les éditeurs, voir les développeurs pour leur manque de créativité, c’est avant tous les joueurs que nous sommes qu’il faut blâmer. Ce sont les utilisateurs qui réclament du réalisme, de la guerre et des armes à outrance et qui achètent ces jeux par camions entiers. Les éditeurs sont en haut d’une pyramide marketing et ils sont là pour gagner de l’argent, donc ils remplissent les conditions pour y arriver en essayant de satisfaire une demande croissante de la part de leurs clients. Dans la conjoncture actuelle, cela devient de plus en plus risqué de parier sur de nouvelles licences, il suffit de voir l’état financier de beaucoup d’éditeurs en ce moment pour s’en rendre compte. Avant de se plaindre que le jeu vidéo tourne en rond, il faudrait déjà revoir nos propres modes de consommation de ce média.

La nouveauté ou un retour aux sources ?

C’est mon petit discours personnel et je n’ai pas vraiment de réponses parfaites à y apporter, ni même de solution. Mais en tant que joueur, je peux seulement voir dans quelle direction se dirige un loisir que j’affectionne. Bien entendu, ce n’est que le haut de l’iceberg et en dessous plein de petits studios arrivent encore à nous faire rêver, mais malheureusement ce sont souvent des jeux très isolés et qui toucheront seulement une niche de personnes qui y trouveront leur compte. Je me prête à croire qu’on est seulement dans une phase, une bulle qui finira par éclater, dans laquelle les joueurs finiront par se lasser et à réclamer de la diversité et surtout plus d’inventivité. Qu’on ne me comprenne pas en mal, je n’ai absolument rien contre les FPS guerrier et autre jeu de tir ou violent, j’en profite moi-même quand un d’eux arrive à m’attirer. Mais cette surabondance doit vraiment trouver ses limites pour revenir à des proportions correctes, afin qu’on puisse à nouveau avoir un renouvellement dans notre manière de jouer. Je suis aujourd’hui parent de deux jeunes enfants, qui un jour ou l’autre finiront par s’intéresser à un média qui est omniprésent autour de moi. Un loisir que j’ai envie de leur faire découvrir, mais dont la richesse s’appauvrie de plus en plus au fil des années. Le jeu vidéo de demain, c’est celui d’hier ? Pour la continuité de cette industrie, j’espère que non en tout cas. Car mon envie de rêver en découvrant des nouveaux univers et des manières de jouer est toujours aussi forte qu’avant, et je compte bien la garder encore longtemps.

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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