Test – A Hole New World : une dose de nostalgie

Un jeu tout en pixel-art et qui sort de la fabrique à rêves qu’est Kickstarter ? Rien de bien nouveau à l’horizon diront les mauvaises langues. Et A Hole New World n’y fait pas vraiment exception, mais ce n’est pas ce qui doit nous retenir de s’y attarder. Il faut dire que le fait que le développeur a volontairement pris une direction visuelle qui se rapproche de la NES, c’est suffisant pour qu’on lui donne au moins sa chance.

Comme au bon vieux temps

Il est facile de saisir l’envie qui se cache derrière la création de Mad Gears Games. L’entièreté du jeu se présente comme une production qui aurait pu voir le jour sur la NES de Nintendo. Et la première chose qui nous met la puce à l’oreille c’est forcément le visuel et la scène d’intro. Celle qui nous explique brièvement que le monde est divisée en deux royaumes, le bien et le mal. Évidemment il y a un gros méchant dans le coin et il souhaite réunir les cinq gemmes qui détiennent les pouvoirs de la grande prêtresse, afin de gagner encore plus de puissance pour réaliser sa conquête du monde. Et c’est là qu’apparaît le maître des potions, qui se trouve être la seule personne apte à combattre et exterminer les démons.

On repassera pour ce qui est de l’originalité du scénario mais après tout, on s’en fiche non ? Les jeux NES n’ont jamais été réputés pour avoir des histoires trépidantes à raconter et encore moins quand il s’agit d’un jeu de plates-formes. Au moins on évite de devoir encore une fois sauver une princesse qui est prisonnière dans un château. En tout cas c’est graphiquement très agréable et même si la direction artistique a un peu trop tendance à utiliser des couleurs sombres, c’est cohérent avec l’univers qu’on nous présente. On y décèle d’ailleurs plusieurs références de jeux médiévaux, avec Castlevania et Ghouls and Ghost en tête de liste. On a vu pire comme inspiration et les développeurs sont loin de s’en cacher.

Au clair de la lune…

 Deux boutons et c’est tout

Comme tout bon jeu en provenance de la NES, la maniabilité est tout ce qu’il y a de plus basique à prendre en main. On dirige le personnage avec la croix et on dispose d’un bouton de saut, ainsi qu’un autre pour lancer une potion devant nous. Une gâchette servira pour changer la couleur de votre potion lorsqu’on débloquera la possibilité d’en avoir d’autres et c’est tout. Rien de bien compliqué à comprendre et encore moins à prendre en mains. Cependant et comme bien souvent avec ce type de jeu, le défi viendra surtout d’une difficulté qui augmentera très rapidement.

A Hole New World pourrait presque s’apparenter à un metroidvania, puisque notre personnage va petit à petit accroitre son panel de mouvements et de capacités. Dans un premier temps avec de nouvelles potions, qui auront des effets différents comme celle de rebondir sur les murs ou de bruler les ennemis, mais on aura également rapidement la faculté de faire un double saut ou encore de faire un dash sur le sol. Ainsi chaque nouveau monde qu’on aborde profitera de la nouvelle compétence qu’on vient tout juste de débloquer en tuant un boss. C’est un schéma de progression assez classique mais qui fonctionne ici à merveille et qui permet d’avoir un rythme plutôt soutenu dans notre aventure.

Chaque nouveau monde est ainsi très différent de celui qu’on laisse derrière nous et on prend donc un malin plaisir à avancer et cela, malgré la difficulté parfois très punitive du jeu. Il s’agit d’un jeu où il est vraiment nécessaire de bien comprendre le comportement de nos ennemis, notamment car il sera ensuite primordial d’utiliser la bonne potion sur eux. Cela vient du fait que notre héros ne lance pas sa potion très loin, mais seulement en arc de cercle devant lui. Il en résulte qu’il faut vraiment être proche de ses adversaires et avoir de bon réflexe de visé ou alors, avoir la bonne potion d’équipé. Pour les bestioles volantes il faudra par exemple utiliser la potion électrique qui lance un pilonne d’énergie vers le haut.

Et le jeu est ainsi truffé de ce genre de subtilité, comme celui de pouvoir passer du monde normal à celui des ténèbres en sautant dans un trou. Cela se caractérise par un personnage qui se retrouve la tête à l’envers et donc avec une gravité inversée. Et pas besoin de vous prévenir que le level design joue constamment avec ses deux perspectives, notamment durant des passages de plates-formes mouvantes ou encore avec des piques infranchissables. C’est très déstabilisant au début, mais une fois qu’on arrive à maîtriser cette mécanique un peu particulière il faut bien avouer que le jeu prend tout de suite une autre ampleur et qu’on s’y amuse beaucoup.

Les boss peuvent être assez coriaces

Un plaisir de bien courte durée

Comme on peut s’en douter quand on parle d’une réplique de jeux NES, c’est que la durée de vie est relativement courte. Tout dépendra de votre habileté, mais il faut compter un à deux heures pour voir le crédit de fin. Après, il reste à savoir que le jeu comporte un new game+, sans parler du fait qu’il existe plusieurs fins alternatives à débloquer. À coté de ça on pourra aussi se contenter avec un mode défis et un boss rush. Rien de bien extraordinaire avec ses modes alternatifs mais ils peuvent au moins prolonger notre enthousiasme pour A Hole New World durant quelques parties supplémentaires.

Jusqu’au bout on aura donc dans les mains un jeu qui lorgne extrêmement vers la fibre nostalgique de certains joueurs, mais qui arrive tout de même à y intégrer quelques notions de gameplay qu’on a pu avoir ces dernières années dans les productions indépendantes. Pas de quoi crier au génie, mais il faut tout de même avouer que le jeu n’a pas énormément de défauts et qu’il est facile d’entrer dedans, à moins d’être complètement réfractaire au genre. Les amateurs ou les nostalgiques de la période 8 bits y trouveront largement leur compte et c’est tant mieux, car c’est largement le public qui est visé par les développeurs.

 

En conclusion

On peut pester contre le fait que ce soit encore un jeu en pixel-art, mais en mettant nos aprioris de coté il est bon d’affirmer qu’A New Hole World est un superbe hommage à l’époque des consoles 8 bits. Bien que la difficulté ne se destine pas à tout le monde, il n’en reste pas moins que la maniabilité très intuitive à de quoi séduire les joueurs les plus récalcitrants. En laissant une petite chance au jeu on finit même par y découvrir un succulent level design et qui regorge d’idées très intéressantes, notamment celle des deux mondes parallèles. Le seul bémol étant sa durée de vie un peu trop courte mais on peut tout de même se satisfaire avec sa très bonne rejouabilité.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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