Comme on peut s’en douter, Afro Samurai 2 est la suite d’un jeu sortie il y a de cela quelques temps sur la génération Xbox 360 et Playstation 3. Et sans qu’on ne l’attendait vraiment, voici qu’un deuxième jeu fait à fait son apparition à l’E3 2015, pour une sortie quelques mois après. Et c’est là que tous les problèmes commencent, car il y en a vraiment un sacré paquet en plus…
C’est l’histoire d’un gars avec un Afro
Si vous connaissez un peu le manga d’origine, vous devez certainement savoir qu’Afro est un samurai qui essaye de venger la mort de son père. Ce dernier s’étant brutalement fait tuer. L’idée est que dans cet univers, pour devenir le meilleur combattant il faut porter le bandeau numéro 1, celui que portait le père d’Afro. Et seule la personne portant le deuxième bandeau a le droit de défier le premier. Bien entendu Afro va partir en chasse du bandeau et de l’assassin de son père. Une folie meurtrière qui va lui créer tout un tas d’ennemis et son passage sera tracée par des litres de sang.
Vous vous doutez bien que l’histoire d’Afro est un peu plus compliqué que ça, mais c’est pas grave, puisqu’il n’est même pas mention de tous ces événements dans Afro Samurai 2. Le lien entre l’histoire de Jinno, notre personnage principal, et celle d’Afro est à peine énuméré et il est nécessaire d’avoir fait le premier jeu ou d’avoir lu le manga pour en comprendre les aboutissements. Et là c’est vraiment si vous arrivez à avoir la patience de vous farcir les séquences de dialogues, avec leurs horribles artworks. C’est sans parler des doublages anglais et non sous-titrés, qui souffrent d’un grotesque manque de mixage. Certaines voix sont parfois plus fortes que d’autres. Et il s’agit là seulement des soucis les plus mineurs du jeu.

Cela frise le ridicule
Même si le premier Afro Samurai était loin d’être une merveille, cela reste un jeu assez intéressant, notamment pour son gameplay qui permettait de choisir de quelle manière on voulait trancher nos adversaires. Il était donc dans l’espoir qu’Afro Samurai 2 emprunte quelques idées de son prédécesseur. La douche froide arrive donc assez rapidement quand on découvre que ce n’est pas du tout le cas. Car en plus d’avoir des ennemis aussi intelligent qu’un caillou posé sur le sol, nos seules actions résident dans une esquive pratiquement inutile et le matraquage du bouton d’attaque. Oublié tout de suite l’idée de vouloir faire des combos, comme dans tous les jeux d’action du même genre, car il y en a tout simplement pas.
Le jeu tente bien de nous lancer un peu de poudre aux yeux assez rapidement, en nous faisant miroiter la possibilité de changer à tout moment entre les trois styles de combats qui sont à notre disposition. Mais on est vite confronté à la réalité et ces styles se résument en faite à pouvoir effectuer des techniques spéciales. Une ou deux par style en l’occurrence et leur utilisation est assez sommaire, car il faudra parfois les utiliser pour tuer ou feinter un ennemi qu’on ne pourra pas tuer autrement qu’avec la bonne attaque. C’est en tout cas l’idée, mais avec les différents bugs de collision qui envoient parfois l’adversaire valdinguer dans des endroits inaccessibles pour nous, c’est déjà un peu plus difficile. Surtout quand la caméra fixe décide de rentrer dans le décor et de nous cacher la vue.
Mais le festival de la meilleure blague ne s’arrête pas là, car le jeu nous réserve une multitude de bugs et bizarreries de conception plus hilarants les uns que les autres, voire frôlant radicalement le ridicule. Le plus effarant étant les trois arbres de compétences qu’on va pouvoir monter avec des points de skill pour gagner de nouvelles capacités. Ce qui est un procédé plutôt classique, mais l’absurdité vient du fait que comme Afru Samurai 2 est vendu en trois épisodes, la dernière technique de chaque arbre est seulement débloqué dans le deuxième épisode. Mais cela continu encore plus loin, puisque pour une raison qui nous échappe les points de skill nous sont donnés n’importe comment. On peut en obtenir parfois plusieurs de suite sans avoir rien fait de particulier. Au point qu’on peut finir le jeu avec toutes les capacités de débloqués et avoir une trentaine de points au compteur qui ne nous serviront à rien.

La génération de retard
Pour enfoncer encore un peu plus le clou dans le ridicule, il suffit de mentionner une durée de vie qui frôle les deux heures, peut-être trois pour quelqu’un qui aura la malchance d’enchaîner les bugs. Mais reste à savoir que la moitié de ce temps sera réservé à un florilège de cinématique pour nous faire comprendre à quel point notre antihéros est malheureux et dépressif, en plus des dialogues avec des personnage qu’on aura aperçu trente secondes dans l’anime et le manga. Le reste de notre avancé sera jonché de séquence d’escalade et parsemé de couloirs et quelques arènes, durant lesquels on va affronter les quatre ou cinq ennemis qui nous feront l’honneur de bien vouloir nous offrir un peu d’action.
Au cas improbable ou vous en doutiez encore, si l’on ne vous a pas encore parlé de la profonde beauté du jeu, c’est tout simplement car elle est inexistante. Même le premier Afro Samurai était plus beau et le jeu est pourtant sorti il y a plus de six ans. Alors quand on rajoute à ça qu’Afro Samurai 2 réutilise pratiquement les mêmes environnements, c’est à se demander comment un jeu peut avoir autant de problèmes d’affichages et de textures qui sautent ou qui ne s’affichent pas. Et à cela se rajoute des ralentissements assez prononcés et pratiquement incompréhensibles. Les graphismes du jeu ont plus d’une génération de retard et même à l’époque elles auraient paru comme un ratage complet.
En conclusion
Il est assez rare de rencontrer un jeu qui accumule autant de défauts, mais il faut croire qu’Afro Samurai 2 y arrive pleinement. C’est même la seule chose qu’il arrive à faire, puisque d’un bout à l’autre il y a vraiment rien à sauver. À la rigueur, peut-être la bande-son qui reste tout de même très sympa. Mais pour le reste, c’est une catastrophe d’une ampleur qu’on voit assez rarement dans la sphère vidéoludique. Même le gameplay sans intérêt est plombé par des bugs en tout genre et ne donne pas du tout envie de terminer ce premier épisode, alors que l’aventure ne dure que deux petites heures. En voilà un jeu à oublier très rapidement et sans vergogne.