Après une brève incursion sur PC, certaines productions indépendantes finissent par trouver le chemin vers les consoles de salon. Souvent à raison puisqu’il faut admettre que les plates-formes de téléchargement de ces dernières, sont un bon moyen pour faire connaître un jeu. Mais pour d’autres en revanche, on en vient parfois à se demander si le portage était vraiment une nécessité.
Tout seul dans l’univers
Comment parler du scénario d’un jeu, lorsque celui-ci ne fait pratiquement pas d’effort pour en proposer. Sous la couverture de laisser l’imagination du joueur travailler par elle-même, les développeurs de Capsized se sont limité au minimum syndical. Un vaisseau en perdition qui se fracasse sur une planète inhospitalière, avec un membre d’équipage qui se réveil au milieu d’un fracas de pièces détachés, tentant par tous les moyens de s’échapper de cet enfer. Mais avant d’y arriver, encore faut-il se heurter à la faune locale qui déchaine toute sa passion pour nous empêcher d’accomplir notre but. Hormis un premier niveau qui sert promptement de tutoriel déguisé, on est perdu dans un vaste périple, souvent sans aucunes indications de ce qu’on attend de nous. On tâtonne au travers de la végétation, essayant de comprendre le fonctionnement des choses qu’on peut rencontrer. En tentant de survivre face à des bestioles excitées par notre présence, qui aimerait bien nous inclure au menu dans leur prochain repas. Les premiers moments sont déroutants, au point qu’on aurait envie d’abandonner assez rapidement notre manette dans un coin du canapé. Mais Capsized possède un petit quelque chose, qui fait qu’on a envie de persévérer dans l’aventure.
Ce petit charme en plus est incontestablement sa patte graphique, qui est un bouillon dans lequel on aurait mis des idées plus étranges les unes que les autres. Le résultat c’est un lieu très bizarre, à l’apparence globuleux, presque poisseux dans certaines situations, notamment lorsqu’on explore des grottes souterraines. Capsized n’est certainement pas le jeu le plus beau du monde, mais il possède une originalité artistique qu’on ne reniera pas. C’est un point qu’on retrouve allègrement dans le bestiaire du jeu, puisque tous les êtres vivants qu’on sera amené à croiser, hostiles ou non, possède un look plus qu’hétéroclite. Difficile de savoir quelles sont les références qui ont permis d’avoir des bestioles aussi improbables, mais force est de constater que ce sera la cadet de nos soucis, car on aura rarement le temps de les admirer. Chaque créature de cette hideuse planète veut notre peau et ils nous le font largement comprendre. Elles ne veulent pas de nous dans leur habitat naturel et feront tout leur possible pour qu’on rejoigne la poussière. Des humanoïdes équipés de lance, des insectes ou du moins ce qui y ressemble qui peuvent grimper sur les plafonds, voire des fleurs qui n’hésiteront pas à vous cracher leur venin à la figure. Il faut se rendre à l’évidence, ce n’est pas ici qu’on se fera de nouveaux amis.
A prendre au sérieux
Heureusement pour notre petit personnage, celui-ci n’est pas venu seul puisqu’il peut compter sur un équipement plus que conséquent. Rien de très original à l’horizon, mais les fusils à impulsion, les lasers et autres lance-flamme ne seront pas de trop face à la horde de monstres affamés. C’est déjà plus efficace que le fusil qu’on se coltine dès le départ et qui fait surtout office de lance pierre. En dehors de ça, pour se mouvoir avec plus ou moins d’élégance sur cette planète à la faible gravité, il sera possible de se servir de plusieurs gadgets pour se faciliter l’exploration. Car les zones secrètes ce n’est pas ce qui manque, en plus d’être parfois très bien dissimulées. Le plus utile étant probablement le grappin, qui permet de s’accrocher mais aussi de déplacer des éléments du décor qui nous barrent la route, comme des rochers. Notre spationaute peut également s’accrocher aux parois, ce qui demande un peu d’habitude, car on a vite tendance à pester contre le personnage qui s’agrippe aux murs sans aucune raison. C’est d’ailleurs peut-être un des gros soucis du jeu, avec une maniabilité relativement perfectible et un peu capricieuse par moment. Si les phases de plates-formes s’en sortent bien, c’est surtout les combats qui souffrent de la visé au stick qui n’est pas forcément intuitif. Cela se ressent notamment contre les ennemis aériens ou très rapides, où l’on passe souvent notre temps à tirer à coté. Le ciblage automatique permet en contrepartie d’atténuer ce défaut, même si c’est loin d’être toujours satisfaisant.
Si l’expérience qui se cache derrière Capsized est plaisante, elle n’en reste pas moins sans surprises. La dizaine de niveau dont est constitué le jeu ne vous demandera pas plus de quatre ou cinq heures pour être terminé, voire un peu plus s’il vous tente de trouver tous les secrets du jeu. Les quelques énigmes qu’on va rencontrer ne seront pas d’une grande difficulté et seulement les combats risquent de nous donner un peu de fil à retordre. C’est donc plus sur le fond que la forme que Capsized arrivera à happer notre curiosité. Une aventure qui retiendra notre attention pendant quelques heures, une promenade sur une curieuse planète, mais qui ne restera pas forcément très longtemps dans nos souvenirs.
En conclusion
Il est toujours difficile de juger d’un jeu lorsque celui-ci ne brille pas vraiment sur son gameplay, puisque c’est finalement l’aspect qui détermine si on passe un bon moment ou non. Un fait qui est encore plus vrai avec Capsized puisqu’il ne faut pas espérer y trouver un scénario digne de ce nom, puisqu’il est tout simplement aux abonnés absents. C’est donc plutôt pour son ambiance qu’on vous conseillera cette production indépendante, même si tout le monde ne risque pas forcément d’y accrocher. En relativisant un peu, on pourra juste dire que Capsized est un jeu honnête qui mérite qu’on s’y attarde, lorsqu’on aime les petits jeux d’exploration et de plates-formes qui sort un peu de l’ordinaire, notamment par son thème de la science fiction.