Test – Charlie Murder

Dans la mesure où vous auriez déjà pu vous adonner à la série des Dishwasher sur le Xbox Live Arcade, vous êtes donc plutôt bien placé pour reconnaitre le travail orchestré par les gars de chez Ska Studios. Une orgie visuelle et déjantée qui met en avant un genre bien particulier, facilement reconnaissable, mais qui à aussi le mérite de ne pas mettre tout le monde d’accord. Des jeux originaux, loin d’être parfait, mais toujours aussi jouissif et rempli de second degré. Reste à voir si Charlie Murder continue dans cette lancée et s’il s’agit encore une fois d’une œuvre complètement à part.

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Musique du diable

Pas besoin d’une grande histoire pour faire un bon jeu, c’est certainement ce que se sont dit les développeurs de Ska Studios, puisque Charlie Murder ne gagnera pas l’oscar du meilleur scénario. Tout juste une excuse pour la castagne. C’est ce qu’on découvre dès le départ avec une histoire sans queue ni tête,narrer dans un foutoir absolu et presque incompréhensible, à cause d’une mise en scène difficile à suivre. On comprend en tout cas qu’on pourra incarner un des cinq membres d’un groupe de musique qui tente de devenir célèbre, malheureusement cela ne sera pas au goût d’un de leur rival qui va déchainer les hordes de l’enfer contre eux. Un prétexte, c’est bien le mot, pour nous farcir des hordes de monstres dans un beat’em all sanglant et linéaire au possible. Pas de grande réflexion, pas de prise de tête, simplement de la pure baston comme on les aime. Un défouloir dans toute sa saveur et qui montre bien qu’il suffit parfois de pas grand-chose pour pouvoir s’amuser un peu.

Visuellement un peu plus recherché qu’un Dishwasher, Charlie Murder ne nous éclate pas la rétine par sa beauté, mais arrive à s’octroyer une identité assez particulière. L’ambiance musicale n’y est pas étrangère et les personnages arborent un style métalleux, à la limite du crado, qu’on retrouve dans la plupart des ennemis qu’on va croiser. Du démon au mort-vivant, en passant par des sorcières sur leur balai, pour une fois le bestiaire ne souffre pas d’une grande répétitivité, ce qui est pourtant souvent le gros défaut de ce genre de production. La progression s’enchaîne assez bien, même si parfois on ne comprend pas toujours pourquoi la situation nous a amené dans un tel endroit. A l’image de la narration, la logique n’a pas toujours sa place dans l’ordre des niveaux, mais cela ne dérange pas grandement dans la mesure où l’on finit toujours par taper sur tout ce qui bouge. Charlie Murder ne fait pas dans la dentelle et c’est tout ce qu’on lui demande après tout.

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Tape dans le tas

La finesse n’est pas à l’ordre du jour et Il ne faut pas espérer un gameplay très poussé pour rehausser l’ensemble. Charlie Murder est un jeu très classique, mais cela n’est pas forcément péjoratif puisqu’il nous propose un défi à la hauteur. Sans avoir besoin de mémoriser des combos de fou furieux, il est possible d’utiliser un armement très varié avec des objets de tout genre, allant de l’arme blanche jusqu’aux armes à feu. Des couteaux, des Sabres, des pistolets ou des lances flammes, les ennemis finissent par lâcher tout un tas d’objets qui feront votre bonheur. Des éléments du décor pourront ponctuellement servir de projectile ou pour tabasser vos opposants. De petites subtilités ont tout de même été intégré au jeu, avec des pièces d’équipement achetable dans les magasins ou à ramasser sur les cadavres. Chaque protagoniste possède des capacités spécifiques qui se débloqueront en prenant de l’expérience. Comme le guitariste qui pourra lancer un riff endiablé, faisant alors de gros dégâts sur les adversaires. Rien de bien folichon, mais qui permettra de personnaliser chaque membre du groupe à notre convenance, ce qui n’est déjà pas mal.

A retenir un défaut de Charlie Murder, ce serait assurément sa répétitivité, mais heureusement on peut se rabattre sur la coopération jusqu’à quatre joueurs pour rattraper ce problème. A plusieurs c’est meilleur et on nous le prouve encore une fois, même si on regrette que l’action soit alors un peu trop survoltée, voire presque un peu trop chargé par moment. Les situations se suivent assez bien, avec des Boss très exigeants et des phases un peu plus calmes, par l’apport des mini-jeux qui frôlent souvent le ridicule. On sent que Ska Studio a préféré se concentrer sur l’enrobage visuel de leur jeu tout en se basant sur des mécaniques éprouvées, au détriment de prendre le risque de sortir des sentiers battus. On aurait pourtant aimé un peu plus d’attention sur les détails qui gâchent légèrement notre expérience. Rien de grave dans l’ensemble, mais qui se montre parfois un peu frustrant. On pense notamment aux points de contrôle mal répartie, qui en cas de mort demande parfois de se retaper un très long chemin. Souvent des niveaux entiers et des passages corsés qu’on avait déjà préalablement réussi à traverser. Le plus désagréable reste encore le fait de pouvoir taper sur ses amis, un problème qui peut paraitre sympathique en local, mais qui devient une plaie lorsqu’on joue en ligne. Les parties étant souvent gâchées par des joueurs lambda se trouvant très malins en tuant leurs alliés.

 

En conclusion

Pas de quoi s’extasier mais même s’il ne marquera pas vraiment les esprits, le petit jeu de Ska Studio n’est pour autant pas si mauvais que ça. Relativement classique dans son concept, Charlie Murder ne réinvente pas la roue mais sait tout de même s’en servir pour avancer dans la bonne direction. Les joueurs qui voudront tenter l’aventure se retrouveront en terrain connu, tout en passant un assez bon moment. Malgré une petite répétitivité, les phases de jeu arrivent à se renouveler avec des passages vraiment délirants. Une durée de vie honnête tout en ayant un gameplay simple et efficace, c’est ce qui vous attends avec Charlie Murder.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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