Test – Deadlight

À l’instar du cinéma, il semblerait que le monde vidéoludique est reçu un regain d’intérêt pour le genre du survival horror. Une mode qui se ressent même dans les petites productions, avec le tout récent et sympathique I am Alive. Tequila Works tente de suivre cette tendance avec DeadLight. Un jeu qui avait attiré notre attention durant l’E3 2012 et qui profite du Summer Arcade 2012 pour se faire valoir. Une nouvelle prédiction de la fin apocalyptique de l’humanité ou bien une véritable innovation dans son approche du genre ? Une question légitime qui trouvera sa réponse assez rapidement.

Zombies mais pas trop

Dans DeadLight, l’aventure se place dans les rues de Seattle en l’année 1986, juste après que la population mondiale est été décimée par une étrange épidémie. Ce qui l’en reste, c’est ce que les survivants appellent des ombres. Des cadavres animés dont l’unique occupation est de se rassasier de la chair des humains encore vivants. Dans toute cette désolation, le forestier Randall Wayne décide de descendre de son Canada natal, pour s’associer à un groupe de rescapés qui essayent de rejoindre un camp de réfugiés. Une terre promise dans laquelle il espère retrouver sa femme et sa fille qui ont récemment disparues de son champ de vision. C’est donc dans la ligné d’un certain « The Walking Dead », voir du film « La Route » pour son ambiance, que DeadLight entreprend d’affirmer son scénario. Un manque d’originalité flagrant qui se ressent jusque dans les traits du personnage principal. Un homme tourmenté par une psychose, qu’on découvre au travers de son journal qui retrace toute la dépravation et la chute du monde qui semble l’entourer. Une histoire pas très innovante, mais qui est au moins soutenu par une narration qui donne envie d’en apprendre un peu plus. Malheureusement, on n’échappe pas à un amalgame de clichées et de faux rebondissements qui n’étonneront pratiquement personnes. A contrario d’être vraiment un défaut, l’ambiance générale de DeadLight est cohérente et plutôt bien mis en scène, mais on aurait aimé y avoir un peu plus de surprises.

Pour assurer la narration de son univers, le choix à été porté sur de la plate-forme en 2D et à l’ancienne. Des noms comme Prince of Persia ou Flashback viennent immanquablement à l’esprit, avec la rigidité du gameplay en moins. Même si pour l’œil aguerri, les animations de DeadLight pourront parfois apparaitre avec un petit manque de fluidité. On notera également une légère ressemblance graphique avec un certain Limbo. Donnant ainsi au jeu un aspect parfois très sombres et qui collent assez bien à l’ensemble. Graphiquement le rendu est d’ailleurs vraiment très agréable, même si il est parfois difficile de repérer les éléments du décor qu’on peut concrètement escalader. Avec toutes ces références, il n’est donc pas étonnant de voir un gameplay assez classique dans sa construction. La fuite face aux ombres se fera donc sur un plan horizontal, avec des immeubles et des bâtiments en ruines qui vont être un terrain idéal pour notre personnage. Sauter au dessus des précipices, s’accrocher à des fenêtres et courir pour défoncer des portes, c’est ce qui va principalement nous être demandé. Les chemins à parcourir demanderont parfois un peu d’adresse et de jugeote, mais rien d’insurmontable ne se dressera devant nous. Dans le pire des cas où la mort nous guetterait à cause d’une mauvaise chute ou d’une morsure impromptue, et il suffira de recommencer à un checkpoint qui ne se trouve en général pas très loin. Du « Die & Retry » qui est un peu gâché par des mini chargements qui cassent un peu le rythme de la progression, surtout quand il faut parfois refaire plusieurs fois le même endroit.

 

Et la survie dans tout ça ?

De rares moments épiques mettront à contribution vos réflexes, comme les courses poursuites ou les bâtiments en ruines qui ne manqueront pas de s’écrouler sur vous, dans le cas où vous vous attarderiez un peu trop. Dans son ensemble les phases de plate-forme sont assez efficaces et remplissent leur rôle, mais le tout manque vraiment de challenge et peu de passages demanderont vraiment de l’adresse. L’impression de survie qu’on était en droit d’attendre n’arrive jamais réellement, malgré la tentative d’instaurer une atmosphère pesante autour de nous. Avec des corps sur lesquels on trouve des cartes d’identités, des vieux souvenirs cachés dans les décors qui laissent entrevoir le désespoir d’un monde plongé dans le chaos. De bonnes idées sont à noter, comme les ombres en arrière plan qui n’hésitent pas à venir à notre hauteur pour nous harceler. Mais ces attaquants sont tellement prévisibles qu’il est facile de les éviter. C’est d’autant plus préférable car le système de combat n’a rien de très passionnant. On mettra vite la main sur une hache qui sera notre principale défense contre les créatures et dont l’utilisation est limitée par notre barre d’endurance. Une fausse bonne idée qui est censé rehausser la sensation de survie et qui nous oblige à fuir le contact quand on est face à un grand nombre d’ombres. Un revolver et un peu plus tard un fusil à pompe font leur apparition, mais leur utilisation est limitée par le nombre restreint de balles qu’on trouvera durant notre périple. On préfèrera donc économiser nos cartouches pour les moments critiques et de préférence se servir de l’environnement pour se débarrasser des ombres. En leur faisant tomber une voiture sur la tête par exemple, ou encore en attendant sagement sur le bord d’une corniche et en les provoquant pour qu’ils tombent dans le vide en essayant de nous atteindre.

Notre espérance de vie dans DeadLight est remise en cause par des pièges, mais aussi des énigmes à l’issue parfois mortelle. En faite, si on voudrait vraiment faire un reproche au jeu, c’est la dessus qu’on pourra le faire. Au mérite d’être accessible, les puzzles ont le fâcheux défaut d’être simple à résoudre. Une caisse à pousser, des boutons à appuyer pour éteindre un générateur, rien de très compliqué. On avance très facilement, ce qui rend la progression encore plus linéaire qu’elle ne l’ait déjà. Car avec seulement trois chapitres au compteur, il suffit d’environ quatre heures pour arriver à la fin de notre voyage. Un constat honnête pour la qualité qui nous est proposé, mais qui nous laisse tristement sur notre faim.

 

En conclusion

En se rangeant comme la première vraie surprise du Summer Arcade 2012, DeadLight n’en reste pas moins perfectible sur plusieurs aspects. Le récit raconté au travers du journal de notre héros, à la manière d’un Alan Wake, n’a certes rien de très inédit, mais il n’en reste pas moins intéressant de par sa relative noirceur. Retrouver ce genre d’ambiance dans un jeu de plate-forme assez classique à de quoi nous étonner, mais le tout fonctionne pourtant admirablement bien. A défaut de remplir toute nos attentes, DeadLight constitue néanmoins une valeur sûre, pour le peu qu’on ne soit pas trop exigeant sur sa durée de vue très courte.

 

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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