Les comics de Marvel sont connus pour avoir un éventail incroyable de personnages, mais derrière la farandole des X-Men se cachent d’autres super-héros qui sont rarement mis en avant. Et dans ce cas ci on pourra presque parler d’un antihéros, puisque Deadpool est loin de ce qu’on peut appeler un sauveur de la veuve et de l’orphelin. Véritable psychopathe et amateur de blagues salaces, le voilà au milieu de son propre jeu vidéo et ce sera l’occasion pour nous de découvrir une personnalité hors du commun, dans tous les sens du terme.
Clown de foire
Inconnu de la grande majorité du commun des mortels, Deadpool est un être assez atypique dans l’univers de Marvel. Mercenaire à ses heures et psychopathe durant le plus clair de son temps, ce personnage ne rate jamais l’opportunité pour tout porter à dérision. C’est une notion qu’on va vite apprendre, dès l’écran titre avec notre zigoto qui nous attend affalé dans son canapé, en train de se gratter l’entrejambe. Il ne tardera d’ailleurs pas à s’adresser directement au joueur, brisant ainsi le quatrième mur à plusieurs reprises durant son jeu. C’est d’ailleurs le bon moment pour évoquer le scénario, qui est tout comme son acteur principal : loufoque.
Pour faire simple et compréhensible, il suffit de savoir que Deadpool arrive à convaincre (à grand coup d’explosion) le studio High Moon de développer un jeu à son effigie. C’est à se moment que le script lui tombe sur la tête, mais comme on pouvait s’y attendre celui-ci ne lui convient pas et il s’empressera de le modifier à sa sauce. On se retrouve donc dans un gros foutoir, avec un contrat sur la tête d’un producteur de télévision, suivi par l’apparition de Wolverine et d’autres X-Men, ainsi que Sinistro qui essaye de se fabriquer une armée au milieu de Genosha. Une histoire à la hauteur du cerveau complètement fêlé de Deadpool, qui n’hésitera pas à en rajouter des caisses dès qu’il le pourra.
Difficile de rester sérieux devant une telle démesure, avec un héros qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde. Si on sent nettement qu’un gros travail à été fait sur la mise en scène, avec un Deadpool déchainé et qui déblatère tout le long du jeu, avec des blagues qui vont souvent sous la ceinture. C’est un peu moins le cas avec le système de combat qui est quelque peu décevant sur certains points. La folie du jeu ne se retrouve pas spécialement dans l’équipement qui est à notre disposition. Une téléportation en guise d’esquive, deux épées bien tranchantes, deux pistolets et des gadgets d’appoints comme des grenades. Rien de bien folichon et il va falloir s’en contenter car cela n’évoluera guère. Il sera toujours possible de trucider à foison vos adversaires et de récolter des points d’expériences, pour faire évoluer ces armes ou en acheter d’autres itérations, mais rien de sensationnel à l’horizon.
Bang dans tes cou…
Sans que celui-ci ne soit foncièrement mauvais, le gameplay de Deadpool n’a rien de bien original et ce n’est vraiment pas ce qu’on retiendra du jeu. Un bouton d’attaques rapides et un autre pour les puissantes, qu’on martèle en boucle pour sortir des combos qui sans être spectaculaires, font leur travail. De temps à autre on prendra les armes pour dégommer des ennemis à distance, mais l’extravagance qu’on était en droit d’attendre n’arrive jamais. Au mieux on pourra toujours se rabattre sur quelques techniques, les momentums, qui peuvent être utilisé lorsqu’on a asséné assez de dégâts à nos adversaires. De quoi faire exploser votre score de combo et ainsi gagner encore plus d’expérience. Un semblant d’infiltration est également possible par moment, pour arriver dans le dos des ennemis et les liquider dans un finish de toute splendeur. A leur image, on aurait vraiment aimé que le gameplay du jeu soit aussi déjanté, mais c’est loin d’être le cas.
Il faudra globalement sept à huit heures pour boucler l’aventure, et si l’ensemble n’est pas forcément désagréable, on retiendra surtout des phases d’action très répétitives. Heureusement des passages de plates-formes sont là pour casser un peu le rythme, mais elles sont gâchées par un souci qui semble récurrent dans l’univers du jeu vidéo. La caméra est en effet un gros problème, dans la mesure où elle est capricieuse et aura toujours tendance à se placer dans des plans improbables. Un bouton pour la replacer automatiquement derrière notre sanguinaire personnage n’aurait pas été de trop, mais celui-ci se montre aux abonnés absents. Cela n’est pas un gros handicap dans une arène ouverte, mais dès qu’on se retrouve dans un endroit cloisonné, c’est tout de suite autre chose.
Le délire est donc omniprésent avec un personnage central qui s’accapare chaque instant, mais pour le reste, on est relativement sur notre faim. On aurait vraiment apprécié que tout l’enrobage, ainsi que le contenu du jeu, soit aussi exubérant que la personnalité de Deadpool. Dans l’état on a véritablement une coupure entre les interventions de ce dernier et les séquences de gameplay. On a vraiment l’impression de s’infliger des phases de combat, dans l’unique but de pouvoir continuer à se tordre de rire devant les frasques de notre ami masqué.
En conclusion
Un jeu pour terminer la fin de semaine dans la bonne humeur. C’est finalement ce qui décrit le mieux un jeu tel que Deadpool. Un titre qu’on jouera une seule fois et sur lequel on ne reviendra pas forcément, dans la mesure où un seul passage suffit amplement pour tout voir. La jouabilité aurait pu être plus que correct, mais devant le manque de rythme et une caméra plus que pénible, c’est surtout les passages granguignolesques mettant en scène Deadpool qui arrive à sauver l’ensemble. Après avoir bouclé l’aventure, ce n’est pas forcément les quelques défis disponibles qui vous feront rester sur le jeu. Ce qui n’est pas plus mal car mieux vaut le prendre pour ce qu’il est, c’est-à-dire un honnête divertissement et rien de plus.