S’il y a bien deux médias qui sont liés par la raison ou la folie, voire les deux, c’est bien le septième art et le petit monde du jeu vidéo. Pratiquement chaque long-métrage d’animation se doit d’être accompagné par une adaptation vidéoludique. Dans la pratique on sait très bien que ces productions sont commandées auprès des studios et développées en tout hâte, dans le but de coïncider avec la sortie du film dont-il est question. Parfois il nous arrive d’avoir une bonne surprise (Cars 2, Toy Story 3, Volt,…), mais il faut reconnaitre que dans la majorité des cas on sait à quoi s’attendre.
Avion pas en folie
Comment ne pas être étonné que le succès de la franchise Cars ait engendré dans son sillage une nouvelle licence. D’abord initialement prévu comme un direct-to-dvd, l’accueil du public envers Planes a été tel que le film aura eu le droit à une sortie dans les salles obscures. Ce grand plaisir nous vaut donc à se coltiner une ribambelle de produits dérivé, ce qui inclut forcément le passage par la case jeu vidéo. Et pour parfaire le cercle vicieux, c’est bien entendu à BeHaviour Interactive que revient de nous pondre le jeu Disney Planes, grand spécialiste des productions à licence. Un ravissement en perspective qui nous fera pleurer des larmes de joie jusqu’au fond de notre être. Du moins, pour ceux qui auront l’immense joie de ne pas être obligé d’y jouer. Car bien entendu, autant vous le dire tout de suite, Disney Planes n’est pas une d’une franche réussite.
Bien que vendu comme un long-métrage sur des courses d’avions (qui est peut-être très bon au demeurant, là n’est pas la question), le jeu dont-il est question ici n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler une référence en la matière. C’est ce qu’on découvre tout de suite en lançant le premier mode de jeu, qui doit faire office de campagne pour présenter individuellement chaque personnage. Parmi un choix de huit véhicules (dix durant les courses), il faudra sélection l’un d’entre eux pour ensuite se lancer successivement dans quatre missions bien distinctes. Des objectifs seront ainsi à remplir, comme récolter des objets, faire des courses d’anneaux ou encore voler dans des nuages orageux pour recharger des batteries. De prime abord intéressant pour un jeune public, ces niveaux ont malheureusement la fâcheuse tendance à très vite se répéter. Si le contexte change assez souvent, on finit immanquablement par avoir le sentiment de tourner en rond. Qu’on doive repeindre une grange en bleu ou rallumer une torche, cela s’équivaut à tout le temps faire la même chose.
Récupération du pauvre
Un peu dommage quand on sait que Disney Planes s’adresse aux enfants. Surtout que les niveaux se terminent en deux ou trois minutes à peine, en plus d’avoir parfois des explications difficiles à comprendre. Heureusement le jeu s’en tire un peu mieux sur sa maniabilité, avec des avions qui se dirigent plutôt facilement. Les deux sticks sont mis à contribution et hormis une gâchette pour avancer et l’autre pour le freinage, rien de bien compliqué à assimiler. La déception viendra plutôt du maniement des différents engins, qui reste identique peu importe qu’on dirige un aéroplane ou un avion de chasse. Les sensations sont décevantes et ce ne sera pas les tentatives d’effets graphiques, pendant les accélérations, qui y changeront quelque chose. Un peu à l’image de la coopération, qui permet à un deuxième joueur de rejoindre la partie à tout moment et de s’en retirer, mais qui finalement reste un gimmick. Sa contribution est plus que facultative et sera au mieux une petite aide, à défaut d’être vraiment intégré dans le jeu.
Une conclusion qu’on pourra émettre aussi sur ce qui aurait dû être le fondement de Disney Planes et qui se montre, comme les autres modes du jeu, un simple recyclage des niveaux de la campagne. On parle bien entendu de la course, qui se révèle être une course unique dans lequel on choisit son pilote, son niveau de difficulté (facile, normal, difficile), pour ensuite affronter des personnages contrôlé par un semblant d’IA. Les pistes étant des zones ouvertes, le tracé des courses est délimité par des anneaux qu’il faut traverser pour faire un tour complet. De manière classique, des points d’interrogation sont disséminés sur notre chemin pour ramasser des objets utilisables pour freiner les autres concurrents. Des mécaniques éprouvées et qui ont largement fait leurs preuves, mais qui sont ici maladroitement utilisées, tout en étant plus frustrant qu’amusant. On sent vraiment que les courses n’ont pas été pensées pour l’utilisation des objets et on finit immanquablement dans le décor à cause d’eux. Cela se reflète aussi par l’absence pure et simple d’un mode carrière ou championnat, ce qui est assez incongru pour un jeu censé être tiré d’un film centré sur les courses d’avion. On aurait presque l’impression que l’ensemble est un bricolage fait à partir de quelques idées piquées par-ci par-là, mais qui n’ont pas eu le mérite d’être plus amplement développé.
Un sentiment qui ne fait qu’être accentué lorsqu’on s’impose de vouloir essayer les deux modes restant, qui sont uniquement là pour faire du remplissage. Comment y voir autre chose de toute façon, quand on s’aperçoit qu’il s’agit encore une fois des mêmes niveaux qu’on aura préalablement déjà arpentés. Surtout quand on essaye de comprendre leur intérêt, avec un vol libre qui vous permet seulement de visiter le niveau pour récolter des morceaux de puzzle. Tandis que la chasse aux ballons, comme son nom l’indique, dans un temps limité vous demande de casser des ballons pour marquer des points. Un recyclage constant qui caractérise bien l’ensemble du jeu, qui en plus d’être générique dans sa réalisation et pas très beau, s’offre même le luxe d’avoir des ralentissements, notamment pendant les rares cinématiques d’introduction. Disney Planes est l’archétype même du jeu à licence et qui est seulement là pour profiter de la naïveté des parents, pensant faire un achat sympathique pour leurs enfants.
En conclusion
Même avec toutes les bonnes intentions du monde, il est bien difficile de trouver un point positif à Disney Planes. Avec seulement quatre modes de jeu, dont deux qui servent amplement de cache misère, c’est typiquement le genre de titre qu’on vous conseillera d’éviter. Laid et sans intérêt, Disney Planes possède une durée de vie qui frôle les deux ou trois heures, pour le peu que votre enfant arrive à se coltiner la campagne sans s’endormir d’ennui. Une production opportuniste pour surfer sur l’éventuel succès du long-métrage sortie plus ou moins en même temps, voilà le seul objectif de ce jeu.
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