Test – Fate / Extella : The Umbral Star

Comme la Switch manque cruellement de jeux en ce moment, tous les yeux se tournent forcément vers les productions de Nintendo, avec Splatoon 2 en tête. Pourtant des jeux comme Fate/Extella : The Umbral Star ne manque pas d’intérêt et viennent enrichir le catalogue de la machine. Et quand on sait que les Muso sont loin d’être très représenté sur la portable de salon de Nintendo, il sera de mauvais goût de faire la fine bouche.

Muso costaud

Vous résumez l’histoire de Fate Extella mériterait presque un roman à lui seule, tellement celui-ci est compliqué et lié intrinsèquement aux épisodes précédents. En gros, il s’agit d’une énième histoire de bien contre le mal, avec la possibilité de jouer trois versions alternatives du jeu. L’expérience est intéressante mais elle est quand même vite plombée par une certaine redondance dans le scénario. Après avoir vu la fin d’une des héroïnes et en commençant une des deux autres aventures, on a vite le sentiment d’avoir exactement la même histoire qui se déroule devant nous. Et ceux d’entre vous qui connaissent un peu la série, savent que les origines de la licence se situe dans le Visual Novel. Autant dire que Fate Extella souffre immanquablement de ses bases de jeux textuels, avec des phases de dialogues qui tirent en longueur.

Au fil de la progression il sera possible de débloquer plusieurs autres personnages jouables, avec à chaque fois un petit arc scénaristique à la clé. Pas de quoi se retourner le cerveau, mais la durée de vie s’en retrouve décuplé alors qu’elle était déjà très honorable si on se contente de faire le jeu en ligne droite. C’est donc plusieurs dizaines d’heures qui se profilent devant nous et encore plus si l’on se met dans la tête de faire tous les niveaux de difficulté et récolter les bonus par-ci par-là. Mais on en revient toujours au même souci, qui est celui d’avoir une aventure très saccadée à cause de ces trop nombreuses cinématiques, avec des textes qui n’en finissent plus de défiler à l’écran.

Le mariage du Visual Novel et du jeu d’action est certes intéressants et cela pourra combler les fans du genre et des belles histoires poétiques ou romantiques, mais pour les autres cela risque d’être un gros frein. Le jeu nous propose d’ailleurs assez régulièrement des passages où il sera nécessaire de faire des choix qui permettront d’affiner le lien avec notre serviteur. Heureusement  c’est rattrapé par une excellente écriture et des dialogues qui sont parfois très succulent, à la limite du graveleux par moment. Il n’empêche que le mixte entre l’action et les passages de dialogues donne un rythme très haché à l’aventure, ce qui peut rapidement devenir très pénible.

Il vaut mieux aimer le blabla

Tu Deviens le boss

Fate Extella ne réinvente pas grand-chose en ce qui concerne son coté Muso. La formule est légèrement différente que ce qu’on pourrait avoir dans un Dynasty Warriors, mais la forme reste tout de même très semblable. Il sera question ici de prendre le contrôle d’un territoire en prenant d’assaut des plus petits zones afin de faire apparaître le boss et de l’exterminer. Pour y arriver, il faut d’abord faire le ménage parmi les troufions de base afin de faire apparaître les agresseurs. Ce sont en faite des adversaires qu’on peut qualifier de boss intermédiaire et qui ont le contrôle d’une petite zone. Il faut ainsi prendre le contrôle de plusieurs secteurs dans le niveau avant de pouvoir faire apparaître et combattre le gardien final. La recette est éculé et n’a rien de bien original mais cela fonctionne, notamment car les ennemis ne resteront pas les bras croisé en se laissant envahir sans rien faire et que des généraux n’hésiteront pas à nous barrer la route assez régulièrement.

Et pour couronner le tout, il arrive fréquemment que des « plants » font leur apparition afin de larguer de nouveaux agresseurs qui s’empresseront d’aller attaquer des zones qui nous appartiennent. Le champ de bataille, car on peut l’appeler ainsi tellement il y a d’ennemis à l’écran, peut vite devenir déstabilisant et il faut savoir faire des choix et aller rapidement secourir une zone qu’on est en train de perdre. La situation peut vite se renverser et c’est encore plus vrai quand on joue dans un haut niveau de difficulté. Il n’est donc pas étonnant de voir qu’on peut facilement perdre un combat, mais heureusement l’expérience qu’on aura accumulée ne sera pas perdue. Il est ainsi possible de prendre du galon même en cas de défaite, ce qui fait qu’on peut persister à passer un niveau qui nous pose problème et que cela deviendra à chaque fois un peu moins corsé.

Y a du monde au balcon

En toute simplicité

Et comme on peut largement s’en douter, le gameplay de Fate Extella n’aura rien de très surprenant. On y retrouve la base habituelle des Beat’em all de ces quinze dernières années, avec un coup faible et un fort, ainsi qu’une attaque spéciale. Sans surprise, pour faire efficacement le ménage dans les troupes adverses, il est possible de faire des combinaisons de ces touches afin de faire des enchainements plus ou moins dévastateurs. Une jauge pourra également être remplie en tapant sur tout ce qui bouge, qui pourra ensuite être utilisé pour lancer un coup encore plus puissant. Pour un peu de diversité il faudra incarner les divers personnages, qui ont tous des techniques de combat différentes. Certains utiliseront des armes plus classiques, tandis que d’autres en revanche ce sera plutôt tourné vers la magie.

Après ce qui coince un peu plus malgré tout le plaisir qu’on peut ressentir à fracasser des soldats par centaine, c’est que Fate Extella est loin d’être une grosse claque technique. Alors que la version Playstation 4 n’était déjà pas exempte de défaut, c’est encore moins le cas pour ce portage sur Nintendo Switch. Il n’y a rien de très handicapant mais les chute de frame rate sont plutôt fréquent et que cela nuit un peu à notre expérience. L’animation des personnages en souffre d’ailleurs légèrement et il faudra parfois faire des concessions sur la lisibilité lorsqu’on décide de jouer en mode portable. Mais dans l’ensemble cela peut être satisfaisant, pour le peu qu’on ne soit pas trop regardant sur les détails.

 

En conclusion

Fate Extella n’est pas le meilleur Muso qui nous est été donné de jouer, mais il remplit néanmoins le cahier des charges. Il fait ce qu’on attend de ce genre de jeu, en plus de proposer une histoire beaucoup plus poussé qu’à l’accoutumé. Après, le coté Visual Novel risque de déplaire aux joueurs qui ne sont pas habitués à ce genre de narration, notamment par la présence trop importante des dialogues. Cette profusion de texte n’empêche pourtant pas de passer un bon moment surtout que le système de combat, bien que très classique, fonctionne toujours aussi bien.

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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