Les rogues-like ont le vent en poupe en ce moment et même un peu trop. Car il faut bien dire qu’on doit s’en farcir par carton entier et que la qualité est loin d’être toujours de circonstance. Et il ne faut pas se le mentir, c’est un peu pour cette raison qu’on voit arriver Feral Fury d’un mauvaise œil. Sorti d’un peu nulle part sur Xbox One alors que le jeu était déjà passé complètement inaperçu au moment de sa sortie sur PC en début d’année, c’est jamais bon signe. Mais cela ne doit pas nous empêcher d’y prêter un peu d’attention.
La pauvreté du pauvre
Comme bien souvent avec le genre du Rogue-Like, Feral Fury est un jeu qu’on va pouvoir couvrir avec une description très minimaliste. Il suffit de savoir qu’on dirige un panda qui arbore un uniforme de marine et qu’il faut se frayer un chemin à travers 15 niveaux générés de manière procédurale. C’est court, on vous avait prévenu. Il n’y a aucune mise en contexte hormis une vague cinématique de début, qui ne nous apprend pas grand-chose sur l’histoire du jeu. On est donc lancé aux commandes d’un panda armé d’un flingue et c’est tout ce qu’on sait. Bien entendu ce n’est pas le genre de jeu sur lequel on s’attend à avoir une profonde histoire, mais on aurait tout de même apprécié savoir pourquoi un gentil panda doit tirer sur plein de vilains pas beaux.
La progression se fait tout le temps de la même façon. Comme dans Binding of Isaac ou autres ténors du même genre, un niveau est constitué de plusieurs pièces et il faudra trouver la porte de sortie. Celle-ci est d’ailleurs fermée et il sera nécessaire de mettre la main sur la clé de sécurité rouge afin de pouvoir l’ouvrir. L’objectif peut paraître simple mais bien sûr c’est loin d’être le cas, puisqu’un grand nombre de dangers viendra nous barrer la route. Notre personnage est relativement faible et on commence avec seulement un petit pistolet et il faudra abuser de notre roulade pour esquiver les tirs adverses. La seule manière d’améliorer nos compétences ce sera de ramasser les orbes lâchés par les ennemis, afin de les dépenser dans la boutique qui se trouve au menu de démarrage. Et même là, il ne faut pas s’attendre à des capacités qui vont grandement nous changer la vie, au mieux cela facilitera un peu les choses.

On apprend à la dur
Le fonctionnement de Feral Fury est donc assez classique pour un rogue-like et il n’y a vraiment pas de quoi s’extasier. On pourrait dire de lui qu’il est un peu trop classique, mais comme toujours ce genre de jeu est basé sur la difficulté. Une progression qui nous demandera de s’acharner à relancer une nouvelle partie, juste dans l’espoir d’arriver cette fois un peu plus loin ou alors de débloquer un nouvel objet. Le principe n’a rien de nouveau mais il serait présomptueux de le critiquer puisqu’il fonctionne assez bien. En revanche là c’est un peu plus critiquable c’est qu’on est lancé dans le jeu sans aucune explication. Il est possible à certains endroits de trouver par exemple un genre de tombeau, sans qu’on sache vraiment à quoi il sert. C’est seulement par la suite qu’on découvre qu’il s’agit d’une caisse qu’on peut ouvrir avec l’aide des cartes de sécurité bleu, et qui peut potentiellement nous donner une nouvelle arme.
Et c’est un peu comme ça que va se passer toute notre avancé au sein du jeu. On tâtonne sans trop savoir quoi faire et à quoi peut servir tel ou tel élément. Il faudra même passer par le menu de configuration de la manette pour savoir comment utiliser un power-up. Rien n’est expliqué et on doit parfois deviner à quoi sert un objet qu’on vient d’acquérir. C’est très frustrant, surtout quand on se retrouve devant un marchand qui nous propose des parchemins de capacités et qu’on n’a pas la moindre idée de leurs effets. Ce défaut est en partie rattrapé par l’accent mis sur l’exploration. Il est facile de traverser un niveau sans trop d’encombre en trouvant la clé rouge assez rapidement, mais les plus téméraires en profiteront pour vider toutes les pièces, afin d’y trouver ce qui s’y cache.
Il faut dire que la difficulté du jeu est plus haute par moment. Le facteur chance y est pour beaucoup, mais il faudra aussi faire preuve d’un peu de dextérité par moment et surtout apprendre à connaître le comportement des ennemis. Ce qu’on peut regretter toute fois c’est que les Boss sont toujours les mêmes et qu’ils sont dans l’ensemble trop simple, même si cela change un peu avec celui de fin de jeu. Si le jeu vous parait trop facile, il sera possible de débloquer des grades de difficulté supplémentaire et par la même occasion des personnages légèrement différent. Pas de quoi crier au génie, mais au moins cela permet de se donner un objectif et d’être récompensé pour notre persévérance.
En conclusion
Feral Fury n’est pas un jeu qui restera dans les mémoires, mais il n’en reste pas moins assez honnête. Il ne transcende pas le genre du rogue-like et ne fait que singer des mécaniques qu’on a déjà vu et revu, mais pour autant le jeu arrive tout de même à nous proposer une expérience convenable. Pas de quoi faire de l’ombre à un Binding of Isaac, mais pour le peu que vous n’ayez pas à payer le jeu au prix fort et bien cela pourra vous satisfaire durant quelques heures.