Ce n’est pas nouveau que les jeux vidéo essayent de traiter des sujets un peu plus matures, ce qui l’est un peu moins c’est qu’on y parle de dépression et de mal-être. Il faut d’ailleurs souvent se tourner vers des productions indépendantes pour y voir ce genre de sujets, comme c’est le cas avec Figment. Et pourtant il ne s’agit pas d’un jeu sombre et torturé, mais simplement d’un puzzle-game. Comme quoi il faut parfois s’attendre à des surprises, mais sont-elles belles pour autant ? C’est ce qu’on va voir.
La torture de l’esprit
Après une cinématique peu réjouissante, on tombe sur Dusty, un personnage aux allures atypiques et qui ne pense qu’à une chose : se prélasser sur sa chaise longue en compagnie d’un cocktail. C’est en tout cas son envie mais il va devoir se faire à l’idée que sa machine à glaçons ne fonctionne pas et qu’il va devoir trouver un moyen de la réparer. C’est donc au travers de ce bref tutoriel qu’on découvre la personnalité de notre protagoniste. De quoi comprendre qu’on est loin du héros sans peur, puisque son absence de courage n’a d’égal que la hauteur de son cynisme.
C’est ce qu’il en ressort après quelques dialogues avec Piper, un genre d’oiseau qui nous tient compagnie et qui n’hésite pas à nous prodiguer ses doux conseils. C’est au travers des échanges avec lui et de ce qui nous servira de conscience tout du long du jeu, qu’on va découvrir que Dusty ne croit plus en grand-chose, hormis en sa propre personne. C’est d’ailleurs le vol d’un objet important lui appartenant, qu’il va se mettre en quête de passer à l’action pour le récupérer. Dans un premier temps il sera donc nécessaire de récupérer notre épée, puis ensuite de se mettre en marche dans ce qui ressemblera rapidement comme étant un monde très torturé et rempli de choses très troublantes.
On comprend d’ailleurs assez rapidement que les chemins qui s’ouvrent devant nous sont la représentation caricaturée d’un cerveau étriqué et en peine. Il faut avouer que la patte graphique sort vraiment de nos habitudes mais qu’elle fonctionne à merveille. Entièrement dessiné à la main, les décors et les personnages donnent vraiment un ton très particulier au jeu et on s’étonne à chaque fois de découvrir de nouveaux éléments. Même les arrière-plans ont bénéficié d’un grand soin du détail et c’est vraiment là une des grandes qualités de Figment. L’univers qui nous est proposé est cohérent et c’est vraiment un pu bonheur d’avancer dans le jeu et cela malgré la linéarité de l’aventure.

Pourquoi se compliquer les choses, quand on peut faire comme les autres
Si l’on s’attarde un instant à décortiquer le gameplay de Figment, il faut en revanche se rendre à l’évidence que celui-ci ne brille pas par son originalité. Les combats sont rudimentaires et il suffira la plupart du temps d’esquive et d’asséner un coup d’épée au bon moment pour se débarrasser de nos adversaires. On gagnera au passage un peu d’expérience qui nous permettra d’augmenter notre taux de points de vie, ce qui rendra les choses un peu plus facile pour la suite, mais il ne faudra pas s’attendre à plus de profondeur. L’action est donc vraiment assez simpliste et il faudra se rabattre sur les énigmes pour vraiment y trouver un peu plus de matière. Le jeu a beau être linéaire, il est pourtant très agréable d’y progresser. Les rares embranchements qu’on pourra avoir dans les chemins seront souvent propices à découvrir des brides de mémoires de Dusty. C’est la chasse de ces petits bonus qui donnera une certaine rejouabilité à Figment : A Musical Adventure.
Même si le titre du jeu l’indique, Figment est un jeu porté vers la musique. Cela n’a pas un grand impact sur le gameplay, mais notre périple est ponctué par de délicieuse mélodie et qui donne un certains charme au jeu. Les monstres iront même jusqu’à suivre le rythme de la musique. L’atmosphère musicale et l’enrobage graphique donne un vrai cachet au jeu et c’est là-dessus que les développeurs ont vraiment su se démarquer. L’histoire n’est également pas sans reste, mais même si elle soulève des thèmes intéressants, ce n’est vraiment pas ce qui nous restera en dans l’esprit après avoir terminé le jeu. Il faut dire que la durée de vie est loin d’être grandiose, mais c’est peut-être même ce qui fait la qualité du jeu. Car il s’agira d’une courte expérience mais tout de même assez riche pour qu’on en ressorte avec un sentiment de satisfaction.
En conclusion
Figment : A Musical Adventure n’est probablement pas un jeu qui retiendra l’attention de beaucoup de joueurs et c’est bien dommage, car il ne manque vraiment pas de bonnes idées. Avec son partie pris graphique et son ambiance portée sur l’utilisation de la musique, c’est vraiment un mélange de qualité qu’on voit assez rarement. Tout est pourtant loin d’être parfait et on aurait aimé que le système de combat soit un peu plus travaillé, mais c’est vraiment pour avoir quelque chose à dire de négatif sur le jeu, car tout le reste est dans l’ensemble assez bien réalisé. On aurait peut-être apprécié que les sujets qui sont abordés par l’histoire le soient avec un peu plus de profondeur, mais c’est vraiment pour pinailler un peu.