En pleine période creuse, quand les sorties physiques se font rares, c’est souvent le moment où l’on voit apparaître des petits jeux dématérialisés sans grande envergure. Des productions comme Funk of Titans, qui sortent un peu de nulle part et qui restent rarement dans les annales. Un miracle n’est jamais à l’abri de se produire, mais il est peu probable que le jeu de Other Ocean Interactive suive ce chemin.
Le pouvoir du Funk
Ce qu’on peut déduire de Funk of Titans, c’est que Zeus semble aimer le Funk. Au point que tous les autres types de musique doivent disparaitre. C’est en tout cas l’ordre que reçoit Persée de la part de son père et ce sera donc notre motivation pour déambuler à travers le jeu. C’est ainsi qu’il va falloir venir à bout des trois titans, qui régissent sur les mondes de la Pop, du Rock et du Rap. Avec un pitch pareil, l’on pourrait donc être en droit de s’attendre à une ambiance plutôt déjantée, mais c’est loin d’être le cas. Le prétexte qui est amené comme un semblant de scénario, est à peine exploité et les trois mondes qu’on va traverser aborde un léger thème de Grèce antique, qui n’a rien de très original. Et autant dire tout de suite, que cela en ira de même pour pratiquement tous les aspects du jeu.
Funk of Titans est communément ce qu’on désigne comme étant un Runner. Un jeu dans lequel le joueur n’a pas l’entière maîtrise de son personnage, celui-ci avançant automatiquement en ligne droite. L’unique action qu’on aura à effectuer est de sauter à travers les différents obstacles. Certains développeurs dérivent de ce concept, avec l’aide d’autres mécaniques comme l’apport de la glissade, mais avec Funk of Titans on se contente de suivre le principe au pied de la lettre. Le seul ajout sera celui de l’attaque, qui servira de temps à autre à taper sur l’un des trois types d’ennemis qu’on va rencontrer durant le jeu, voire à ouvrir une porte. Un maniement basique, avec seulement deux boutons, qui va rapidement montrer ses limites.
La simplicité ne fait pas obligatoirement un mauvais jeu, mais dans le cas de Funk of Titans la frontière entre les deux est bien mince. La quarantaine de niveaux qu’on va arpenter, se fait presque les yeux fermés. Il faudra attendre les derniers tableaux pour sentir un vent de renouvellement, mais qui se dissipe tout aussi vite. Il est tout le temps question de sauter au dessus des piques ou flammes, se laisser glisser le long d’un mur ou encore d’utiliser des leviers. Et ce ne sont pas les boss qui vont changer cela outre mesure, dans le sens où ces affrontements se feront par le biais de QTE. Durant un simulacre de jeu de rythme, qui n’a absolument rien de palpitant.
Personnalise ton Funk
Probablement dans l’intérêt d’enjoliver un peu notre aventure, les développeurs ont agrémenté le jeu d’un système d’évolution. Concrètement, il sera possible de remplir des défis pour que notre personnage puisse gagne en niveaux. Afin d’avoir accès à de nouveaux objets dans la boutique. Il faudra donc remplir des défis, mais qui n’en portent que le nom. En réalité il s’agira simplement de remplir des objectifs comme : tuer un certain nombre d’ennemis, glisser durant 60 mètres, etc. Des conditions qui se réaliseront d’eux même durant la progression et qui finalement n’apportent pas grand-chose. Les heaumes et armes qu’on pourra obtenir ne sont que d’ordre esthétique et ne changeront que notre apparence. Au mieux, certaines armes pourront servir à ouvrir des passages en particulier, pour avoir accès au mini-jeu de Pégase. Ce dernier consiste simplement à faire avancer notre personnage, juché sur un cheval robotique au travers d’un parcours d’obstacles.
On comprend assez vite que Funk of Titans n’a rien d’un bon jeu, mais il devient vite évident qu’il ne peut même pas prétendre être un jeu moyen. La faute à l’accumulation des défauts cités auparavant, mais notamment à cause d’un gros manque de finition. Si l’on pourrait fermer l’œil sur sa faible durée de vie, c’est largement moins le cas lorsqu’on commence à rencontrer des bugs divers et variés. Quelques-uns pourraient paraître plutôt rigolos, quand le personnage reste bloqué dans une animation pas très glorieuse, mais c’est autrement moins amusant quand cela fait perdre notre partie. Il arrive fréquemment que la gestion des collisions soit totalement à la fraise, au point de parfois se faire toucher alors qu’on est loin d’un danger (flamme, ennemi, etc). La bonne blague du lot, c’est également quand le jeu se sent obligé de revenir à l’écran titre chaque fois qu’on obtient un succès. Risible.
En conclusion
Non vraiment, qu’on le veuille ou non, rien n’arrive à sauver Funk of Titans. Cela aurait pu à la rigueur être un jeu tout juste moyen, aussi vite oublié que joué, mais même ce sort funeste ne lui conviendra pas. Le gameplay n’a rien d’amusant et on s’ennuie très rapidement. La pauvreté de ses graphismes, en plus d’être accompagné de saccades asses fréquentes, ne fait que renforcer cette persistante impression de jeu bâclé et qui n’a rien à nous proposer. On vous conseil fortement de garder vos précieux deniers et de passer votre chemin.