Les constructeurs sont doués pour nous promettre la lune, et cela a été assurément le cas avec les diverses annonces de Microsoft sur son accessoire à reconnaissance de mouvements. Depuis, on a surtout compris que Kinect permettait de bons jeux familiaux, mais qu’il ne fallait pas s’attendre à grand-chose d’autre.
Bouge ton corps baby
C’est une règle qui est confirmée par la dernière production de Double Fine. Après Stacking et Iron Brigade, le studio s’est attaqué aux entrailles de Kinect avec le non moins excellent Sesame Street : Once upon a Monster. Ce dernier utilise intelligemment les fonctionnalités du périphérique, tout en permettant aux enfants comme aux adultes de s’amuser dans un univers rempli d’humour. Après cette bonne prestation, on était donc en droit de s’attendre à ce qu’Happy Action Theater nous réserve quelques surprises.
Bienheureux est celui qui pourra concrètement définir le principe de ce jeu. Car si au moment de son acquisition, on souhaite vaguement nous faire croire qu’il s’agit d’un party-game. Autant dire que les développeurs ont pris la définition de ce genre au sens large du terme. Dès le lancement, on se rend effectivement compte qu’Happy Action Theater ne s’encombre pas de fioritures et encore moins d’explication. Tout de suite après l’introduction, on est balancés dans l’action et on doit se débrouiller pour trouver ce qu’on attend de nous.
Du moins c’est l’impression qu’on a durant les premières minutes, mais on comprend rapidement que les 18 mini-jeux proposés sont loin d’être très exigeants. La plupart du temps on nous demande de gesticuler pendant trois ou quatre minutes, avant de passer à la séquence suivante. Mais si Kinect est utilisé de façon assez sommaire, on peut tout de même constater qu’un grand soin à été apporté à la reconnaissance des décors et surtout des joueurs. Ce qui n’est pas vraiment un luxe quand on sait qu’il est possible d’avoir jusqu’à six personnes devant son écran.
Du bon et du moins bon
Difficile de vraiment juger la qualité d’un jeu lorsque celui-ci n’a pas de but à proprement parler, notamment quand on sent que la réalisation manque réellement d’inspiration. Jeter du pain à des pigeons pour les nourrir, ou bien encore semer des graines pour transformer votre salon en jungle luxuriante et remplis de fleurs, voilà à quoi il faut s’attendre dans Happy Action Theater. Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas car il y a moyen de s’amuser, mais la condition est bien entendu de s’y adonner à plusieurs. Pour cela il suffit de se lancer dans une destruction de bâtiments à la Godzilla et de danser du disco avec des effets 70′s, pour se surprendre à avoir un gros sourire au milieu de notre visage.
Malgré tout le plaisir qu’on peut ressentir en jouant au casse-brique ou au space invaders en bougeant son corps, une grande partie des mini-jeux dépassent difficilement le stade de la découverte. Il suffit d’une deuxième utilisation, pour s’apercevoir de l’intérêt très limité de certains d’entre eux. Faire bouger un pudding géant, prendre un bain de lave, ou lancer des boules de neige dans le vide, c’est amusant cinq minutes mais on en fait vite le tour. Dans ce contexte même des enfants s’en lasseront très vite, alors qu’on pourrait penser que le concept est fait sur mesure pour nos petites têtes blondes.
En résumé
Avec Happy Action Theater, Double Fine joue la carte de la facilité et nous pond un jeu dont l’intérêt se montre plus que limité. En tirer un avis définitif n’est pourtant pas chose aisé, car comme presque tous les jeux utilisant Kinect, il se destine avant tout au large public. Malgré tout, il reste évident que toutes les conditions sont réunies pour en faire un jeu qu’on oubliera assez vite au fond de notre console. Les mini-jeux proposés n’apportent pas grand-chose et au mieux ils arriveront à nous satisfaire le temps d’une soirée en famille.