Test – Hell Yeah! La fureur du lapin mort

Après avoir sévi sur Nintendo DS avec Nervous Brickdown et Big Bang Mini, le studio Arkedo nous revient en partenariat avec Sega, pour un jeu qui depuis son annonce a réussi à chatouiller notre curiosité. Visuellement très surprenant, Hell Yeah ! La fureur du lapin mort se montre comme un gros délire vidéoludique et sanguinolent. Mais cela réussira t’il pour autant à nous convaincre jusqu’au bout ? Rien n’est moins certain.

Un lapin sans poils

Dans l’ère du tout numérique et du hellternet, il est difficile de garder un secret très longtemps. C’est le constat que notre lapin des enfers va devoir assimiler très vite, notamment suite à la fâcheuse diffusion de photos qui le mettent en scène en train de batifoler dans son bain avec un canard en plastique. Ce petit incident va être un tremplin à Ash pour s’en prendre à ses congénères, et surtout à la centaine de monstres qui ont osé visionner ces images compromettantes. Un carnage en perspective qui sera possible grâce à son arme de prédilection, un véhicule circulaire qui est doté d’une scie et qui lui servira à se frayer un chemin, et cela dans tous les sens du terme. Car en plus d’être un engin de la mort, celui-ci sert également de foreuse pour dégager les chemins obstrués. En effet, si Hell Yeah ! se présente surtout comme un jeu d’action, une bonne part de plate-formes est également présente. C’est d’ailleurs là dessus qu’on pourra soulever le premier point à critiquer, avec un moteur physique pas toujours optimal, à cause d’un léger flottement du personnage durant les sauts. Une approche qui aura tendance à devenir agaçante, notamment quand il faut rebondir sur les murs pour atteindre les hauteurs. Une maniabilité qu’on prend assez vite en mains, mais il est toujours frustrant de devoir recommencer plusieurs fois les mêmes passages, surtout que ce ne sont pas les plus palpitants du jeu.

Si les premières images qu’on a pu glaner durant la promotion de Hell Yeah ! laissaient présager un jeu dans lequel l’exploration avait une place prépondérante, la réalité est toute autre et largement moins reluisante. L’équipement qu’on récupère durant notre périple (mitraillette, canon, lance-grenade, etc) servira uniquement de prétexte à occire la  tripoté de créatures qui croisera notre route. Mais au contraire de ce qu’on aurait pu attendre d’un jeu d’aventure, d’aucune manière cela nous permettra de fouiller et découvrir de nouvelles zones. L’unique frein qui nous empêche d’avancer, ce sont des portes qui réclament un certains nombres de monstres pour pouvoir être franchise. Notre avancé est donc régie par une chasse aux bestioles qui tourne rapidement sur les mêmes fondements et qui aurait pu inlassablement finir sur une certaine lassitude. Fort heureusement on peut compter sur quelques énigmes pour relever le tout, rien de mirobolant, mais cela suffit pour nous divertir le temps de quelques heures. En faite, c’est avant tout l’humour qui à une place de choix. Que  cela soit les finish à base de QTE et de mini-jeux ou encore les nombreuses références vidéoludique, le délire est vraiment poussé très loin. Un humour qui à une place importante et même peut-être un peu trop, car une fois que le moment de la découverte est derrière nous, on ne peut pas vraiment dire que le gameplay arrive à nous tenir en haleine très longtemps.

 

Du fun mais pas trop

Le cheminement étant toujours le même, malgré un degré d’action frénétique,  le renouvellement n’est pas toujours fulgurant. Les différents niveaux n’offrent pas vraiment l’extravagance qu’on était en droit d’attendre. Du moins dans leur construction, car en ce qui concerne leur ambiance c’est déjà plus convaincant. On peut par exemple énumérer le passage dans le casino, une vraie fête foraine qui fait sans aucun doute référence au niveau Casino Night de Sonic 2. Mais si les niveaux sont assez variés et pètent de couleurs, cela ne change pas le fait qu’on tourne vite en rond. La manière de combattre un ennemi n’évolue pas vraiment et il suffit souvent de bourriner dessus pour s’en défaire, en le finissant à coup de mini-jeux bien sanguinolent et qui sont amusants à voir la première fois, mais qui ont tendance à se répéter inlassablement. Heureusement, les phases de gameplay s’alternent fréquemment pour que le joueur n’ait pas trop le temps de s’ennuyer. Les déplacements en scie circulaire ont une place importante, mais il arrive qu’on doive s’en délester le temps d’un passage en prison, se retrouvant alors sans aucunes armes et devant faire avec les moyens du bord pour se battre. Vers la fin du jeu, Hell Yeah ! se prend même le luxe de se transformer en un semblant de shooth’em up. Quelques bonnes idées sont ainsi parsemé le long de notre progression, apportant un peu d’air frais sur le court terme, mais dans l’ensemble cela à bien du mal à nous convaincre et satisfaire sur la longueur.

Moyennant finance, il est possible de faire un petit tour dans la boutique pour acheter des améliorations, mais surtout des accessoires pour personnaliser notre lapin et son engin. Un ajout bienvenu qui ajoute encore un peu plus de folie, avec des perruques tous plus invraisemblables les unes que les autres. Les plus aguerris reconnaitront aisément la tripoté de clins d’œil qu’on peut y dénicher. Ces objets de mode peuvent aussi être trouvés dans les niveaux ou bien dans l’ile, une zone dans laquelle vous pouvez faire travailler vos esclaves, qui sont en faite tous les monstres que vous aurez honteusement trucidés durant votre parcours. Une trouvaille intéressante, mais sous exploité. Un simple gadget qui oblige à sortir à chaque fois de la partie en cours pour se farcir un long chargement, mais dont l’intérêt montre vite ses limites.

 

Conclusion

Hell Yeah ! La fureur du lapin mort se démarque allégrement de la concurrence, avec un univers visuel et sonore qui ne peut pas laissé indifférent. Mais c’est bien là tout le souci, car pour vraiment l’apprécier, il vaut mieux adhérer à son délire psychédélique. À coté de ça, on ne peut pas dire que le gameplay à vraiment de quoi nous étonner, au point de parfois vite nous lasser. Sans être mauvais, Hell Yeah ! ne se montre pas non plus extraordinaire et n’arrive pas à combler totalement nos attentes. Tout juste honnête et divertissant le temps de quelques parties, mais qui ne marquera pas nos esprits sur un très long terme.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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