Test – Hexodius

Les twin-stick shooters ne font pas forcément partie du genre le plus représenté sur les plates-formes de téléchargement, mais cela n’empêche pas d’y trouver quelques productions plus qu’intéressantes. Cette dérivation du shmup n’est pourtant pas coutumier à nous affubler d’un semblant de scénario, mais c’est pourtant ce que Brain Slap Studio semble avoir tenté d’instaurer avec Hexodius. Une tentative qui laisse pourtant vite place à l’essence du jeu : celle de tirer sur tout se qui bouge.

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Pas de blabla, on veut de l’action !

Comment parler d’Hexodius sans énumérer les premières minutes du jeu. Celles censées être mise en place pour nous mettre dans le bain, et qui se révélera finalement plus que superflue. Il s’agit en faite d’une vague cinématique, racontant l’épopée d’un robot qui veut s’échapper de son esclavage par les humains, en se construisant une unité de défense qui devra l’aider à se percer un chemin vers la liberté. C’est en tout cas ce qu’on peut plus ou moins comprendre, avec une pseudo histoire qui se fait vite éclipsée, pour ne plus jamais faire son apparition. Ce qui n’est pas une grande perte, mais tant qu’à faire l’effort d’intégrer une excuse narrative, autant y aller jusqu’au bout. Mais ce n’est pas vraiment pour ça qu’on est là après tout et c’est certainement ce qu’a dû se dire Brain Slap Studio. On ne va donc pas les blâmer pour cela, surtout que le gameplay d’Hexodius n’est pas dénué d’intérêt.

Une des originalités d’Hexodius, c’est de nous lancer dans un genre de petit monde ouvert, dans lequel le joueur devra se diriger et choisir à son aise les niveaux qui lui tente. La carte se présente comme un plateau formé par des cases hexagonales, qui se trouve aussi être les arènes qu’on va devoir terminé pour pouvoir avancer. Les six mondes qu’on traverse ainsi successivement fonctionnent sur ce procédé, même si quelques particularités viennent s’y greffer. Chaque univers possède son propre thème (Volcan, Neige, etc.), ce qui modifie les terrains en conséquence, avec quelques particularité, comme des chutes de pierres ou de boules de neige. Des éléments sur la carte freineront ponctuellement notre progression. Comme par exemple des passages qui demanderont un certains nombre de clés, d’autres en revanche seront tout simplement bloqués par des boutons qui se trouvent à l’autre bout de la carte et ainsi de suite. Rien de très handicapant et qui n’entravera pas vraiment notre avancé.

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Vers ton propre chemin

Les différents mondes ne sont pas bien vastes, mais le joueur aura sensiblement la liberté de choisir le niveau qu’il souhaite. Si l’on retrouve principalement des niveaux de survie, dans lesquels il faudra se défaire de plusieurs vagues d’ennemis, le gameplay tente quand même de se varier un tant soit peu. On y trouve donc deux autres types d’arènes. Une dans laquelle il faut détruire des générateurs dans le temps imparti, pendant qu’on se fait canarder par les ennemis. Tandis que dans l’autre, il faudra protéger le petit robot pendant qu’il pirate un terminal. Malgré tout on finit un peu par avoir le sentiment de tourner en rond, et il faudra se diriger vers les Boss pour avoir un peu de variété. Il n’est pas nécessaire de se coltiner toutes les arènes d’un monde, mais cela serait passé à coté de plusieurs bonus. En plus de l’argent récolté, certains niveaux nous récompenseront avec une clé, une capacité ou un cœur de santé supplémentaire (symbolisé par des écrous dans le coin de l’écran).

Notre unité n’est pas lancée contre ses adversaires avec un pistolet à bouchon, puisqu’on peut passer par le magasin pour renflouer notre arsenal. L’argent amassé à la fin des arènes, permet de glorifier notre soif de puissance. Notre engin est ainsi équipé de trois emplacements pour des améliorations passives, ainsi que de quatre autres pour les capacités actives qui sont ensuite activables avec les gâches de la manette. Le panel est plutôt large, car en plus d’améliorer le tir de base, notre résistance ou avoir une esquive. Il est aussi  possible d’avoir des compétences comme une tourelle autonome, des mines, un ralentissement du temps ou même un lance-flamme si le cœur vous en dit. Vous donner la liste complète serait trop long, mais il suffit de savoir qu’une bonne variété d’armes ou aptitudes vous attendent. De quoi bien varier les plaisirs et surtout de pouvoir personnaliser et adapter à loisir notre façon de jouer.

Avant de pouvoir utiliser tout notre équipement, encore faudra-t-il complètement les activer en ramassant les fioles d’énergie lâchées par les ennemis détruits. Chaque compétence se chargeant l’une après l’autre, il faudra donc choisir l’ordre qui nous convient le mieux. Cela se faisant avant l’entré dans chaque arène, en pouvant choisir au passage les armes qu’on veut équiper. Un bon moyen de prévoir nos stratégies de combat, surtout quand de nouveaux antagonistes font régulièrement leur apparition. Il faut donc apprendre à gérer leur comportement ainsi que le temps de rechargement de nos armes, sous peine de vite se retrouver bon pour la décharge. C’est sur ce plan là qu’Hexodius montre un peu ses limites, avec un bestiaire qui n’est pas d’une grande variété et qui n’arrive pas vraiment à nous surprendre.

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On veut du score

Tout bon shooter qui se respecte et qui veut être pris au sérieux, se doit d’intégrer un système de scoring. C’est le cas pour Hexodius, mais s’il est facile de comprendre que les objets lâchés par les ennemis rapportent des points, il est bien plus difficile de comprendre les conditions pour augmenter le score. Notamment le système de combo qui est assez nébuleux et qui fonctionne une fois sur deux. Sans parler du fait qu’il est parfois impossible d’effectuer ou de maintenir un enchainement, car les vaisseaux à éliminer sont bien trop éloigner les uns des autres. La faute à des espaces d’affrontement parfois trop vastes et une caméra ridiculement proche de notre engin. On passe donc fréquemment notre temps à courir dans tous le sens. La course aux points en devient donc fastidieuse et n’arrive pas à convaincre, alors qu’il aurait suffit d’un peu plus d’attention pour la rendre attrayante.

Ce qui est dommage, dans la mesure où le défi rencontré dans Hexodius peut être à la hauteur de nos espérances. On est  bien loin d’un Geometry Wars, mais c’est surtout la gestion de la santé qui se montre plaisante sur la durée. Avec l’impossibilité de se soigner autrement que sur les points de contrôle, il faut constamment garder un œil sur nos points de vies. Devant ainsi faire le choix de partir la fleur au fusil ou bien d’écorner notre réserve d’argent en se soignant régulièrement. Une bonne idée pas assez exploitée et qui représente un peu l’ensemble du jeu. Car derrière la musique criarde et répétitive, Hexodius est loin d’être un mauvais jeu, mais il n’arrive pourtant pas à percer face à l’émergence de titre qu’on peut trouver dans la même catégorie. On passe un bon moment en sa compagnie, mais on reste pourtant grandement sur notre faim et on aurait aimé en avoir un peu plus.

 

En conclusion

En étant un peu sévère, il faut reconnaître qu’Hexodius souffre de quelques errances, notamment sur la variété de ses arènes ainsi que sur la redondance de son gameplay. Malgré cela, en laissant de cotés des petits problèmes sans grande conséquence, le jeu de Brain Slap Studio arrive quand même à titiller notre curiosité. Surtout avec l’aide d’une gestion de l’armement qui se montre assez intéressante dans son utilisation, avec des dizaines de stratégies qui se présentent à nous pour boucler les escarmouches. En dehors de ça, on reste dans du classique à outrance, ce qui fait d’Hexodius un jeu qui peine à décoller malgré de très bonnes idées au départ. En l’état, cela reste une production sympathique à arpenter, mais dont-on fera bien vite le tour.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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