Test – I Am Alive

Peu importe le média, la simple évocation de se trouver dans un monde post-apocalyptique est presque toujours synonyme de  gros problèmes. Que cela soit une invasion de zombies ou une contagion mortelle, tous les clichés du genre sont utilisés à profusion. Mais qu’en serait-il si on essayait de sortir de ce carcan prédéfini et que notre seul souci était de faire attention à l’environnement qui nous entoure ?  C’est en tout cas à cette question que I Am Alive tente de répondre, avec une approche très différente de ce qui se fait habituellement dans un jeu de survie.

Toujours vers les hauteurs

Bien que les évènements qui ont contribué à la chute de la civilisation ne nous soient pas vraiment raconté, il suffit de déambuler dans les rues d’Haventon pour comprendre qu’une grande catastrophe a eu lieu. Ce qui est décrit par les quelques survivants comme « Le Choc », a complètement changé le paysage. La topographie n’a plus aucune cohérence avec des crevasses gigantesques qui traversent la ville de part en part, ainsi que des immeubles en ruines et complètement éventrés qui baignent en permanence dans un nuage de poussière suffoquant. C’est dans cette atmosphère grisonnante qu’Adam doit évoluer pour tenter de retrouver sa femme et sa fille, en se faufilant à travers les décombres et en se heurtant à ce qui reste de l’humanité.

Sa route n’est pas de tout repos et sa condition physique sera mise à rude épreuve, au travers de nombreux obstacles qu’il faudra franchir pour atteindre son objectif. Cet aspect est caractérisé par une barre d’endurance et une de vie qui reflèteront l’état de notre personnage. Chacun de nos mouvements qui demandent un effort fera descendre la première, comme la course par exemple. Mais loin de seulement être là pour minimiser notre champ d’action dans le temps, la gestion de cette jauge est plus que vitale. Le terrain étant très accidenté, l’escalade prend une place importante et c’est bien entendu dans ces phases que notre endurance est le plus sollicitée. Avant de se lancer il va donc falloir bien appréhender le chemin qu’on va emprunter, car les possibilités son souvent très nombreuses, sous peine de vite se retrouver perdu au milieu de nulle part et de ne plus pouvoir avancer. Ce qui arrive souvent à cause des déplacements au joystick qui sont parfois mal gérés, on ne va pas toujours dans la direction qu’on souhaiterait, mais on finit par s’y habituer.

Dans ce genre de situation on peut toujours appuyer frénétiquement sur la gâchette de la manette pour continuer à avancer lentement, en prenant le risque de trop forcer et de diminuer notre maximum d’endurance. Mais cette méthode fonctionne uniquement lorsqu’on peut atteindre rapidement une corniche très proche, dans le cas contraire on ne fait qu’accélérer l’instant de notre chute. L’autre solution réside à utiliser les ressources qu’on aura accumulé, en espérant que cette nourriture de fortune arrivera à remonter suffisamment notre énergie, ou qu’il nous reste encore un crochet qu’on pourra installer sur le mur pour se reposer un petit moment. La gestion de l’inventaire devient primordial, surtout lorsqu’on joue dans le mode de difficulté le plus haut, car les denrées comestibles se font alors bien entendu plus rares. L’exploration de notre environnement devient donc nécessaire pour en trouver le plus possible. Mais le brouillard qui pèse dans les rues de la ville nous empêche de respirer et fait donc descendre notre endurance, rendant ainsi notre progression très difficile. Il faut donc toujours avoir l’œil ouvert et garder proche de nous un moyen de remonter promptement vers les hauteurs, pour se rendre dans des zones plus dégagées.

 

Pas si seul au monde

Dans cette ambiance très hostile se cache tout de même quelques survivants, mais qui n’auront pas toujours forcément l’envie de faire la causette avec vous. Ces rencontres sont souvent l’occasion de faire parler vos poings, ou plutôt votre machette, pour aboutir à un accord pas toujours à l’amiable. Ces moments se déroulent presque toujours de la même façon, en essayant de repérer les individus les plus dangereux et qui portent une arme, ceux qui vont être les cibles principales à éliminer. On attend que le premier se rapproche assez près de nous pour lui trancher la gorge, puis on dégaine notre pistolet pour abattre au plus vite les personnes dangereuses. Les balles étant une des ressources la plus limité, il faut savoir économiser en faisant les bons choix sous peine de se retrouver en mauvaise posture. Ensuite, il ne reste plus qu’à attendre que les autres se rendent en tuant le plus récalcitrant, ou en les intimidant pour qu’ils se rapprochent d’un trou ou feu dans lequel les faire tomber. Ce système d’affrontement n’est pas très palpitant mais met bien en évidence toute la détresse de notre personnage qui tente simplement de sauver sa peau.

On pourra reprocher quelques défauts à I Am Alive, comme sa rigidité dans les déplacements du personnage ou la semi linéarité de la carte, mais cela est largement rattrapé par le climat de désespoir qui s’en dégage. Le tout est renforcé par une narration assez ingénieuse qui met en avant les évènements qui ont été filmé par la caméra d’Adam. Des cinématiques qui délivrent quelques brides du scénario et qui nous laissent entrevoir l’histoire qui se déroule devant nous. Dans tout ce désordre, il est également possible de trouver quelques miraculés qui n’en veulent pas à notre vie, au contraire c’est eux qui auront besoin de notre aide. Secourir ces gens nous récompensera avec des tentatives supplémentaires, des essais qui en cas d’échecs nous permettront de recommencer au dernier point de sauvegarde. En cas de pénurie, il va falloir recommencer le chapitre à partir du début, mais cela n’est pas très contraignant car ils sont en général assez courts. La vingtaine d’actes qui constituent I Am Alive proposent de se plonger pendant environ six heures dans une courte aventure, mais qui se montre vraiment prenante.

 

En conclusion

Sans pour autant être parfait, I Am Alive tente le pari d’apporter un peu de renouveau au genre du survival, avec des mécanismes de jeu vraiment simples mais qui ont le méritent de bien fonctionner. Le partie pris à été de mettre l’accent sur l’ambiance de désolation qui entoure Adam, avec une survie de chaque instant qui est admirablement bien intégré et qu’on ressent jusqu’au travers de notre manette. Loin d’être pourtant une œuvre d’art sur le plan technique, I Am Alive arrive à nous saisir et nous imprègne avec son atmosphère et sa jouabilité déconcertante, en nous proposant une expérience de jeu plutôt inédite.

 

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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