Test – Inside : La tentative après Limbo

Si le nom de Limbo ne vous dit rien, c’est forcément que vous avez passé ces dernières années dans un sarcophage de cryogénisation ou alors, que le jeu vidéo ne fait pas partie de vos loisirs. Dans un cas comme dans l’autre, il était logique de se dire que Playdead aurait pu rencontrer quelques difficultés en essayant de rebondir sur le succès de leur premier jeu. Et pourtant le studio à fait le choix de prendre le problème à contresens, en développant un jeu qui reprend exactement le même principe que son prédécesseur et c’est ce qui a donné Inside.

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Ne me dis rien de plus

Parfois on se retrouve confronté à un jeu comme Inside. Une œuvre où il est pratiquement impossible de vous parler de son contenu, sans prendre le risque de vous dévoiler le voyage dans lequel on se retrouve emporter. Évidemment il est facile de faire le lien avec Limbo, puisqu’Inside démarre de la même façon, avec un garçon qui se promène dans une forêt et qui semble fuir une certaine menace. Rien ne nous est raconté, pas de texte et encore moins de dialogue. Ce sera à nous de comprendre ce qui se dévoile petit à petit devant nous au travers des environnements et de ce qui s’y déroule.

Bien qu’étant un jeu de plate-forme teinté par quelques énigmes de temps à autre, la clé maitresse d’Inside est surtout de nous enfermer dans une ambiance angoissante et presque malsaine. Cela se fera progressivement, au fil de notre avancé et par la compréhension de ce qui nous entoure. Les événements qui s’ouvrent devant nous, nous mettront parfois dans une position très dérangeante, au point qu’on commence vraiment à se questionner sur le pourquoi et le comment. Les actions de ce garçon sans visage commencent doucement mais sûrement à laissé planer le doute dans notre esprit et chaque situation qu’on rencontre, ne fera qu’amplifier ce sentiment de stress et d’incompréhension.

Par moment, Inside contient des passages vraiment dérangeants
Par moment, Inside contient des passages vraiment dérangeants

Efficacité en toute simplicité

L’expérience est plutôt courte, mais ce sera quatre heures d’une rare intensité et qui se prendra même le luxe de vous retourner le cerveau à plusieurs reprises et cela, jusqu’au dénouement de fin. Il faut dire qu’une rare attention à été apporté sur les moindres détails du jeu. Que cela soit sur le placement de la caméra, de la lumière ou encore sur l’interaction des éléments du décor avec notre personnage, de manière directe ou indirecte, tout a été scrupuleusement étudié pour donner le sentiment de parcourir des lieux qui paraissent naturels. C’est même quelque chose qu’on va avoir dès les premières secondes de gameplay, avec le maniement de notre personnage qui se fait de manière fluide et spontanée. Une qualité qu’on doit surtout au superbe travail apporté sur les animations et qui peuvent changer en fonction de la situation ou des éléments avec lesquels on interagie.

Qu’on soit en pleine phase de contemplation, d’exploration ou de réflexion, tout est vraiment fait pour que le rythme de croisière soit consistant et qu’on ne décroche pas une seule seconde de ce qui se passe à l’écran. Dans ce sens, les quelques énigmes qu’on va être amené à résoudre ne sont jamais très compliqué et il suffira souvent de regarder un peu aux alentours avant de comprendre ce qu’on attend de nous. Ce manque de difficulté pourrait être vu comme un défaut, mais il faut surtout le voir comme une envie de garder toute l’attention du joueur sur le jeu, afin qu’il reste imprégner de son atmosphère. Et non pas le voir partir dans une longue réflexion sur des énigmes qui risquerait de le frustrer inutilement.

Un tel degré de maîtrise a rarement été atteint, au point qu’il est possible de jouer au jeu en une seule et unique séance, sans même s’en rendre compte. L’envie de chaque fois avancer un peu plus loin et cela malgré le climat étouffant qui règne autour de ce personnage sans nom, est probablement un des aspects les plus perturbant de notre expérience avec Inside. Malgré les actions ou les scènes parfois lugubres qui déboulent devant nous, il reste qu’on se prend au jeu et une tendance pernicieuse à vouloir contempler la suite des événements s’installe assez rapidement dans notre tête. On se retrouve dans une position dans laquelle on est acteur et en même temps spectateur, devant une pièce de théâtre qui lorgne vers le macabre, mais dont on se réjouie presque de voir l’aboutissement.

 

En conclusion

La comparaison entre Limbo et Inside était plus que légitime, mais l’expérience proposée est globalement très différente, même si les deux se rejoignent sur certains aspects. Mais dans tous les cas, Inside est une œuvre comme on en voit rarement dans le jeu vidéo. Les sentiments qu’on tente de nous véhiculer fonctionnent à merveille, notamment par une mise en scène très discrète mais dont chaque détail à été étudié afin d’être harmonieux et pour qu’on puisse avancer dans le jeu, en étant tenu par la main, mais sans qu’on se rendre compte du subterfuge. Son atmosphère pesante et les questions qui nous viennent à l’esprit quand on est confronté à certaines situations, nous laisse au final une drôle d’impression. Tout est vraiment fait pour qu’on avance avec plaisir, en plus de nous donner le goût de refaire un tour sur le jeu après l’avoir terminé, puisque les plus curieux pourront y trouver quelques secrets qui méritent qu’on s’y attarde.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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