Parfois il y a un petit gars dans son bureau qui a un éclair de génie et qui se souvient que sa société détient les droits sur une vieille licence, alors qu’elle est oubliée de presque tout le monde. C’est en tout cas ce qu’on pouvait facilement penser quand King’s Quest a refait surface il y a de cela quelques mois. Il s’agit donc une étonnante surprise de se dire qu’un nouvel opus allait arriver sur les plates-formes de téléchargement et cela, après être resté dans l’ombre pendant plus de 17 ans.
Le retour du roi
Même si vous n’êtes pas un fervent admirateur de la série, puisque huit jeux ont déjà été édité sous le label King’s Quest, et que vous avez peur d’être complètement perdu dans ce nouvel épisode, vous n’avez aucune crainte à avoir. Derrière King’s Quest : A Knight to Remember se cache ce qu’on nomme communément comme étant un reboot. On vit donc l’aventure du jeune Graham, durant son périple pour devenir un vaillant et téméraire chevalier. C’est en tout cas l’idée, mais on se rendra vite à l’évidence que la tâche est loin d’être aussi aisée. Et c’est au travers des récits d’un Graham quelque peu ridé qu’on vivra cette folle péripétie. Car il s’agit en faite d’une histoire qu’on va découvrir par les yeux de Gwendolyn, qui écoute religieusement les souvenirs de son grand-père.
Une narration vraiment bien faite et qui appuiera avec brio les quelques gaffes qu’on va pouvoir faire durant l’aventure. Car comme tout bon jeu d’aventure qui se respecte, il sera possible de mourir ou de rater une séquence. À ce moment là, le vieux Graham se dira qu’il a probablement fait une erreur dans son histoire et cela justifiera le retour en arrière dans l’histoire, afin que le joueur puisse continuer sa progression. Voilà une sorte de point de contrôle vraiment bien pensée et qu’il fait plaisir à voir.
Pour le reste il ne faudra pas trop s’émouvoir que le jeu dispose d’une approche plus que classique du jeu. On va déplacer notre personnage au travers des différents écrans, plus ou moins fixe selon la situation, tout en essayant de ramasser les objets qui tombent à notre porté. Ainsi au fil des discussions avec les personnages on va être amené à faire des échanges avec eux, dans le but de résoudre des énigmes qui nous barrent le chemin. La plupart du temps il sera question de donner le bon objet à un PNJ, mais parfois il faudra interagir avec des éléments du décor. L’interface de l’inventaire est plus que basique mais rempli entièrement sa fonction, puisqu’il n’est jamais question de fusionner les objets entre eux.

Le roi est mort, vive le roi
Les énigmes qu’on va rencontrer sont rarement très difficiles et c’est peut-être là la critique principale qu’on va émettre envers ce nouveau King’s Quest. Notre avancé reste très agréable et s’il est impossible de couper aux divers allers-retours, un principe indissociable de ce genre de jeu, il n’en reste pas moins qu’on est rarement confronté à quelque chose qui va nous retourner le cerveau pendant plusieurs heures. La solution à un problème est souvent très évidente et même si le jeu ne nous aide pas vraiment, il est facile de progresser dans l’aventure. La plupart du temps il sera question de débloquer un accès vers un nouvel endroit, pour récolter des objets qui serviront dans une autre énigme. Les personnages sont souvent très clairs dans leur demande ou leur besoin, ce qui facilite encore plus les choses. C’est loin d’être un défaut majeur, mais les joueurs en recherche d’un défi à leur hauteur risquent d’être un peu déçus. Pour autant, ce premier épisode de King’s Quest bénéficie d’une durée de vie assez correct, qui va avoisiner dans les quatre à cinq heures.
Dans une envie peut-être de nous surprendre, les développeurs ont inclus des passages qui détonnent un peu avec nos habitudes dans ce type de jeu. Si les combats en QTE ne décontenanceront pratiquement personnes, cela sera éventuellement différent avec les phases d’actions, d’escalades ou encore de tir à l’arc sur des gobelins. Un procédé qui n’a rien d’étonnant si l’on a déjà pris en main un titre venant du studio TellTale Games, mais qui apporte ici tout de même une note assez particulière à ce nouveau King’s Quest. Surtout que ces moments sont toujours accompagnés pas un humour très léger, mais diablement efficace.
Là où cela pourrait coincer un peu plus, c’est que King’s Quest n’est pas ce qu’on peut désigner comme le plus beau jeu du moment. Ce n’est d’ailleurs pas là-dessus qu’on l’attendrait, mais on aurait apprécié qu’un petit effort soit effectué sur certaines textures par exemple. Même si on peut largement pointer du doigt la chouette direction artistique, notamment sur l’apparence des personnages. Le jeu baigne dans une belle ambiance légèrement cartoon et c’est un plaisir de le parcourir, mais aucun des lieux qu’on va arpenter ne restera vraiment dans notre mémoire. Cela risque d’être un peu plus le cas en revanche pour les doublages qui sont dans l’ensemble de bonne facture. On fermera volontiers les yeux sur la synchronisation labiale complètement aux fraises par moment, pour vraiment apprécier le travail de acteurs et leurs voix si particulières. Notamment car le jeu ne manque pas de dialogues et c’est justement une de ses plus grandes forces.
En conclusion
Alors qu’on n’attendait pas vraiment ce King’s Quest et qu’il se présentait tout juste comme une curiosité éphémère, il faut reconnaître que le surprise fut de taille. Pas au point crier au chef d’œuvre, mais tout juste assez pour qu’on ait véritablement envie de découvrir le prochain épisode. Et si l’humour et la mise en scène du scénario sont incontestablement un des points forts et marquants du jeu, c’est surtout l’impact de nos choix moraux qu’on a hâte de découvrir. Cette première mise en bouche est un vrai régal et on croise fortement les doigts que les épisodes suivants soient du même acabit.
