Test – Klaus : Quand la plate-forme est bavarde

Depuis des succès comme Limbo, il est évident que de nombreux studios ont essayé de reproduire un tel engouement. Parfois cela donne des titres comme Klaus qui apparaissent d’un peu nulle part, alors qu’ils atterrissent en exclusivité sur le store d’une consoles. Ce qui n’est jamais bon signe, mais cela ne nous a pourtant jamais empêché de critiquer un jeu. Surtout quand celui-ci démarre avec une idée plutôt intrigante, qui est celle de proposer un jeu de plates-formes dans lequel l’histoire doit avoir une place prépondérante.

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La magie de l’amnésie

On vous le disait en préambule mais dans Klaus l’histoire est intimement liée au gameplay, dans le sens où l’on va jouer un petit personnage amnésique et qui va doucement se rappeler de quelques souvenirs au long de notre avancé dans le jeu. Autant le dire tout de suite, c’est une progression très linéaire, mais notre chemin sera ponctué par les pensées de notre petit bonhomme. Pour le coup, Klaus dispose d’une traduction française de bonne facture et c’est d’autant plus appréciable que celui-ci est vraiment très bavard et que les textes apparaissent constamment autour de nous. La crainte pourrait être de rater quelques dialogues durant des passages de plates-formes qui requis toute notre attention, mais même si au début c’est méthode de narration est un peu déconcertante, il faut reconnaître qu’on se laisse prendre au jeu. Surtout que ce petit monsieur à cravate à plus ou moins conscience qu’il est dirigé par un autre personne, ce qui est vraiment cocasse.

Si l’on s’arrête un instant sur la jouabilité de Klaus, c’est en faite loin d’être reluisant car il ne faut vraiment pas s’attendre à quelque chose de très innovant. Ce qui n’est pas handicapant dans la mesure où cela fonctionne bien et après un petit temps d’adaptation sur la gravité un peu particulière des sauts, on y prend tout de même un grand plaisir. Il ne faut en faite pas s’attendre à y trouver des choses qui vont vraiment nous retourner le cerveau. Notre personnage va devoir travers des obstacles de plus en plus corsés, tout en activant des leviers et des ordinateurs, en faisant face à des plates-formes mouvantes ou étroites et ainsi de suite.

Ce qui sera un peu plus surprenant par contre, mais auquel la plupart des joueurs seront indifférents, c’est que les niveaux sont construits en fonction des souvenirs de Klaus. Par exemple quand ce dernier se souvient qu’il possède des facultés de programmeurs et bien on va commencer à voir apparaître des énigmes qui nécessitent de pirater un ordinateur. Ce n’est pas révolutionnaire et c’est juste une manière de mettre en place le contexte et le scénario du jeu, mais cela fonctionne bien.

De la plate-forme très conventionnelle mais bien conçue
De la plate-forme très conventionnelle mais bien conçue

En toute simplicité, mais avec un petit plus

Assez rapidement, il devient clair que Klaus n’a pas pour but de vraiment jouer sur le terrain des grands ténors du jeu de plate-forme. Mais cela n’empêche pas à La Cosa Entertainment d’avoir eu envie d’y inclure leur petite touche personnelle en incluant dans leur jeu l’utilisation du TouchPad de la PS4. Cela se concrétise par des plates-formes qu’on va pouvoir déplacer en utilisant la partie tactile au centre de notre manette. Au début cela parait vraiment comme une mauvaise idée et cela peut même se montrer un peu pénible, mais en laissant sa chance à cette mécanique on se rend à l’évidence que cela s’implémente bien dans le gameplay global du jeu. Cela demande un petit temps d’adaptation, notamment durant les séquences de scrolling forcé qui nous demandent de bouger rapidement les éléments avec le tactile tout en contrôlant les sauts de Klaus. Mais on s’y fait et on finit même par comprendre que les niveaux sont vraiment conçus de manière à ce que le joueur n’a pas tout le temps l’impression de faire la même chose et cela, malgré le fait que les mécaniques n’évoluent pas spécialement au fil de notre progression.

Klaus reste très classique dans sa construction et va surtout tirer son essence par une narration un peu plus poussé que ce qu’on va pouvoir retrouver dans d’autres jeux de plates-formes. Ce n’est pas non plus quelque chose qui va grandement nous désorienter et nous faire crier au chef d’œuvre, mais cela apporte son petit effet. La difficulté est rarement très corsée, mais cela nous demandera quand même un peu de doigté par moment, surtout dans des niveaux intermédiaire où il faudra résoudre de petites énigmes basés sur les interactions avec le TouchPad. Pour un peu plus de défi, il sera possible de trouver de temps à autre des passages qui nous amèneront vers des tableaux un peu plus tordus et dont la résolution nous récompensera au final par quelques éléments scénaristiques additionne, mais dans l’ensemble Klaus reste quand même un jeu assez facile.

Ce qui pourra paraître un peu plus négatif par contre c’est la technique du jeu qui n’offre rien de très exceptionnel. Loin d’être laid, Klaus n’a pas forcément une direction artistique qui va nous rester dans l’esprit très longtemps. C’est cohérent et cela contribue à l’ambiance du jeu, mais c’est loin d’être une beauté. Il faut vraiment s’y lancer pour sa construction narrative et pour y découvrir une atmosphère particulière, qui se trouve ponctué par les hallucinations et commentaire assez percutants de notre personnage principal.

 

En conclusion

Klaus reste un jeu plutôt classique et il n’a pas la prétention de chambouler nos habitudes avec les jeux de plates-formes, mais l’approche des développeurs de nous proposer une narration en continue et qui se développe graduellement en fonction des aptitudes qu’on débloque est assez inusité. On aurait aimé que cela se retranscrive également dans la structure des niveaux qui malgré une certaine inventivité, sont vraiment trop classiques et n’arrivent jamais à nous surprendre. Un jeu intéressant sur bien d’autres aspects et qui mérite qu’on s’y attarde un peu, même s’il vaut mieux ne pas en attendre beaucoup.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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