Quand des petits français se mettent en tête de créer un jeu d’infiltration, cela donne Level 22 Gary’s Misadventures. Être en retard au travail cela peut parfois donner des idées un peu bizarres et c’est justement ce qui nous attend dans cette drôle de production signé par le studio Moving Player.
Rattraper son retard, par tous les moyens
Dans Level 22, il sera simplement question d’incarner un petit employé de bureau, tandis qu’il est en retard à son travail. Évidemment les choses ne sont pas aussi simples qu’ils peuvent paraître, puisque notre homme est sur le point de se faire virer par son patron s’il se fait encore une fois attraper. C’est pourquoi notre mission va être de gravir tous les étage de l’immeuble, afin d’atteindre notre bureau qui justement se trouve au 22ème étage. Ni une ni deux, c’est avec cet objectif en tête qu’on va devoir éviter tous les embuches sur notre chemin, en la présence de nos collègues et des agents de sécurité qui arpentent les couloirs.
L’immeuble est séparé en quatre sections, avec chaque fois quatre étages et un boss de fin. Le cheminement d’un niveau va tout le temps être le même, car on démarre à l’entrée de l’escalier de service et il va falloir attendre le prochain, qui bien évidemment se situe de l’autre coté de l’étage. L’idée va donc être de s’infiltrer en utilisant plusieurs objets qu’on va pouvoir trouver sur notre parcours. Bien qu’arborant un système d’infiltration assez basique, qui se cantonne souvent à ne pas apparaître dans le champ de vision des autres personnages, Level 22 prend rapidement l’apparence d’un puzzle-game. Car même s’il est possible de se cacher dans des armoires ou parfois sous un carton, il va être nécessaire la plupart du temps de trouver un moyen d’atteindre un objet et de savoir quand l’utiliser.
Pour se faire, on peut compter sur l’aide précieuse de notre acolyte Marty, un ex-employé qui passera son temps à nous appeler sur notre téléphone portable afin de nous donner ses précieux conseils. Il va surtout s’agir d’une mise en contexte, qui aidera également à nous balancer quelques piques d’humour et qui feront la plupart du temps leur effet sur nous. Le jeu baigne donc dans une loufoquerie constante et une certaine absurdité, comme lorsqu’on doit utiliser un livre des comptes pour assommer les gardes ou encore verser du laxatif dans les beignets, afin de se débarrasser d’un collègue qui se trouve un peu trop près de la sortie.

Une situation désespérée
Les niveaux s’enchaînent assez rapidement et il faudra seulement une petite poignée d’heures pour arriver au bout du jeu. Les plus acharnés parmi vous pourront toujours essayer de rallonger cette durée de vie, en collectant les figurines de Marty, avec une statuette par tableau. Voire encore, et probablement le plus complexe, essayé de trouver toutes les pièces de puzzles enfermées dans des coffres-forts. Ces derniers sont parfois dissimulés dans le niveau et il va également falloir trouver la bonne combinaison. Au début c’est assez facile, car c’est des chiffres plus ou moins en évidence sur les murs ou sur des livres et tableaux. Mais plus on avance dans le jeu et plus cela devient compliqué de les trouver, voire de les comprendre. Surtout que Level 22 à une direction artistique en pixel art et que le jeu est à l’origine développé pour les appareils mobiles. On vous laisse donc imaginer sans peine que la version du jeu s’est fait en perdant quelques plumes au passage, ce qui fait qu’on a parfois du mal à déchiffrer les textes ou chiffres sur les murs.
Et c’est peut-être là qu’on touche un des gros soucis du jeu, qui est son manque de rejouabilité. Les niveaux se succèdent et même si l’on s’amuse vraiment à résoudre chaque problème, surtout que la solution n’est pas forcément toujours la plus évidente, on reste quand même dans quelque chose de très linéaire. Il n’y a pas vraiment de place à la créativité et il faudra forcément utiliser l’objet adéquat au bon moment ou alors, le combiner avec un autre élément qui nous aidera à enclencher l’action suivante ou la prochaine diversion. Même si l’on peut parfois se balader dans des conduits d’aération, distraire des gardes ou jouer à Snake avec notre carton, on reste toujours dans un sentier qui a été balisé par les développeurs.
Dans une autre mesure, on peut féliciter Level 22 d’avoir une prise en main très intuitif et sans aucune prise de tête. Malgré la mise en scène assez particulière du jeu et qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, il est malgré tout assez aisé d’entrer dedans et de se divertir. Une légère redondance pourra peut finir par s’installer, surtout que la liste d’objet à utiliser n’est pas du plus variée, mais le jeu étant assez court cela peut se pardonner. Il reste qu’on aurait apprécié que l’ambiance du jeu soit accompagnée par une atmosphère musicale un peu plus prononcée, car elle reste bien trop timide. En contrepartie il sera facile de se satisfaire par les dialogues du jeu, avec nos deux comiques de service dont les pitreries ne manqueront jamais de nous faire rire.
En conclusion
Ce qui ressort vraiment de Level 22, c’est surtout son contexte qui est intimement lié à son humour légèrement référencé. Un mixte qui fonctionne admirablement bien, notamment quand on prend en considération que le jeu est intuitif à prendre en mains. On regrettera peut-être que ce soit moins le cas pour certaines énigmes, où il est parfois difficile de savoir ce qu’on attend de nous, car on ne nous aura pas expliqué les interactions entre certains objets. Mais quand on rajoute à cela une durée de vie qui n’est pas forcément très longues, cela peut compenser car il est parfois motivant de chercher et rester bloqué sur une solution qui tarde à venir. Un puzzle-game sympathique et saupoudrée d’un peu d’infiltration, qui en plus se prendre le luxe d’être offert à un prix abordable, que demander de plus.