Test – Lifeless Planet : pas vraiment seul au monde

Le besoin de faire vivre quelque chose aux joueurs en les plongeant au cœur de leur jeu, c’est un désir qui trône dans l’esprit de nombreux développeurs. Autant dire que peu d’entre eux ont jusqu’à présent réussi à faire de cette envie une réalité. Dès la création de son Kickstarter, c’est pourtant la direction qui a été prise pour Lifeless Planet. Mais même toutes les promesses du monde n’ont jamais suffit pour faire un bon jeu.

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The lonely space cowboy

Lifeless Planet n’encombre pas le joueur avec une grosse trame narrative, au mieux on aura une vague cinématique de départ, pour nous expliquer comment on atterrit dans cette galère. Et c’est là le mot adéquat, puisqu’on se retrouve dans la combinaison d’un astronaute qui s’est échoué sur une planète inconnue. C’est la seule explication que l’on aura, en tout cas au début de notre périple. On comprend assez vite que le reste de notre équipage a disparu et qu’on va tenter de partir à leur recherche. Et c’est là-dessus qu’on se retrouve lâché dans la nature, mais on finira vite par découvre que celle-ci est loin d’être hospitalière.

La première impression qu’on peut avoir c’est d’être dans un jeu qui n’a pas spécialement pour ambition de nous tenir par la main. C’est en tout cas ce qu’on peut ressentir, avec ce vaste paysage semi-désertique qui s’étale devant nous. On a voulu clairement nous mettre dans un sentiment de solitude constant et cela fonctionne plus ou moins bien. En tout cas au début. Ainsi pour l’instant, nous resterons sur ce pauvre homme perdu dans un endroit qu’il va falloir explorer. Les indices visuels se succèdent pour diriger notre attention et notre avancée, pour qu’on ne perde pas trop de vu notre objectif et pour qu’on gambade dans la bonne direction.

Mais on se rend vite à l’évidence que ce sentiment de solitude qui est créé par l’ambiance de Lifeless Planet, est assez superficiel. Les vastes zones, bien que très diversifié malgré la simplicité graphique du jeu, se montrent assez vide d’intérêt. Le fait de marcher dans de grands couloirs nous prend vite par la gorge. Et cela malgré tous les efforts qui ont été fait pour rendre l’atmosphère du jeu cohérent. La quasi absence de musique est ponctué par des bruitages de vent et des étendues géographiques assez saisissant, mais cela ne suffit pas pour nous happer durant les cinq à six heures que vont durer notre aventure.

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Où est le gameplay ?

Le désir peut ainsi être de partir à l’exploration de cette vaste planète, mais on se heurte rapidement aux limites du jeu. L’oppressante solitude qui est instauré au départ, s’estompe petit à petit durant notre progression. L’exemple le plus simple, reste le moment où l’on nous fait savoir que notre oxygène à un temps limité. De cette manière on pourra penser que notre temps de vagabondage est limité et qu’il ne faudra pas trop flâner dans les décors. En cherchant constamment une source pour  approvisionner notre réservoir. Sauf que c’est une idée complètement fausse, dès qu’on comprend que les rares moments où l’ont va être en panne d’oxygène sont complètement scryptés. L’asphyxie nous guette à deux ou trois reprises, mais à chaque fois cela arrivera à un moment déterminé et une petite bombonne d’oxygène ne sera jamais bien loin. Le reste du temps, on pourra se promener comme bon nous semble, sans aucune restriction. Il s’agira simplement d’un petit tour de passe-passe scénaristique, comme on pourra les avoir tout au long du jeu.

L’accent est donc mis sur l’ambiance de Lifess Planet mais cela aura une incidence directe sur le reste, puisque son gameplay est quelque peu minimaliste. En dehors de la promenade purement contemplative il faudra faire face à des passages de plates-formes en jet pack. En temps normal le joueur dispose uniquement d’un double saut, mais avant chaque grosse phase de plates-formes, on va tomber sur des bouteilles permettant d’augmenter notre capacité de saut pour faire plusieurs poussés à la suite. On pourra ainsi se mouvoir dans les airs durant un plus long moment. Mais bien sûr, ces phases sont encore une fois totalement scryptées et le jet pack se trouvera seulement à sec une fois qu’on aura traverser. On pourra donc l’utiliser à outrance, sans avoir peur de tomber en panne sèche en plein saut. Comme avec le manque d’oxygène, le joueur ne se sent jamais en danger et c’est bien dommage. Un léger aspect de survie aurait pu rendre notre immersion dans le jeu bien plus intéressante.

Contrairement aux apparences notre expérience dans Lifeless Planet est dirigée par un chemin invisible, mais totalement balisé. À de rares moments on va rencontrer des énigmes qui en portent à peine le nom, aussi faciles qu’inintéressantes, mais le reste du temps il va seulement être question d’avancer et de découvrir une nouvelle bride de l’histoire qui entoure cette mystérieuse planète. Il faut dire que les documents et enregistrements des colons sont mis en évidence sur notre route, et qu’il serait bien difficile d’en rater. Au commencement on prendra du plaisir à s’écarter de cette voie toute tracée, mais on se rend vite compte que rien ne nous encourage vraiment à se balader. Parfois des impasses dans les formations rocheuses vont nous amené sur un échantillon de pierre à ramasser, mais c’est totalement facultatif et ne sert à rien pour la trame principal. Notre seule motivation sera donc de marcher pour découvrir la fin de notre périple, en subissant le scénario qui se termine sur un enjeu qui est pourtant loin d’être celui qu’on attendrait.

 

En conclusion

Sur le fond Lifeless Planet n’est pas vraiment un mauvais jeu, ce serait plutôt sur la forme qu’on aura à émettre quelques critiques. Si l’expérience est de nous faire vivre un périple, on peut dire que cela fonctionne admirablement bien car on a constamment envie d’avancer un peu plus loin, pour découvrir un nouveau bout de l’histoire. Mais à coté de ça, les passages en plates-formes et les rares énigmes sont loin d’être captivant et on aurait largement pu en faire l’impasse. Comme on vous le disait plus haut, Lifeless Planet est une belle petite promenade le temps d’une poignée d’heures, mais cela ne le rend pas indispensable pour autant.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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