Alors attention tout le monde, je vais vous parler d’un jeu que l’on peut qualifier de grand n’importe quoi ou, pour les habitués, de WTF +200. Il faut dire que LocoCycle n’est clairement pas le genre de jeu qu’on a l’habitude de voir débarquer sur nos consoles, tant ce qui y est proposé sort de l’ordinaire et va dans la parodie ou le non-sens extrême. Donc accrochez-vous à votre fond de pantalon, car j’ai beaucoup à dire sur ce jeu et vous risquez de ne pas en revenir indemne.
Bienvenue dans la quatrième dimension
Dès la lecture du pitch de départ, on sent bien que les créateurs de ce LocoCycle ne carburent pas qu’à l’eau fraîche. Mais sont plutôt du genre à fumer des Carambars trempés dans du Bourbon, en faisant du deltaplane à dos de requin. Pour être plus clair, Big Arms est une société qui construit des armes de « pacification » massive pour toutes les armées, et propose à ses clients deux nouveautés en la présence d’Iris et de Spike. Deux motos blindées surarmées, mais surtout dotées d’une IA très évoluée et de bonnes techniques de kung-fu. Et voici qu’un éclair frappe Iris qui, pendant que son mécano mexicain (Pablo) commence à la retaper, va prendre conscience d’elle-même et décide de s’enfuir pour participer au rallye de la liberté dans l’Indiana. Pablo sera aussi de la partie, car son pantalon va s’attacher à la moto et il va être traîné dans cette aventure bien contre son gré. Iris ne le comprenant pas le moins du monde vu que son module de traduction est en panne suite au coup d’éclair. Iris s’enfuit et toutes les troupes de Big Arms dont des robots géants, des balles à hamsters électriques, des bateaux cuirassés, des nains minés … vont être à sa poursuite. Incluant Spike, qui va se trouver une compagne de route. En la présence d’une touriste un peu simplette, qui va la faire visiter toutes les destinations à la mode. Tout en buvant des sodas et mangeant des glaces et des burgers- frites, avant de voler un hélicoptère pour attaquer Iris. Voilà, voilà … mais en même temps, je vous avais un peu prévenu.
Retour à la réalité
Revenons donc au jeu et laissons un peu de côté les considérations sur l’histoire, bien que j’y reviendrai plus tard. Le principe du jeu est de conduire Iris sur les routes entre le Mexique et l’Indiana, tout en évitant et éradiquant toute résistance rencontrée. Concernant la conduite, c’est on ne peut plus simple vu qu’on dirige Iris avec les flèches gauche et droite (stick ou croix) et en qu’appuyant longuement sur la touche A on lance le turbo. Mais quoi qu’il arrive, vous resterez confiné dans les limites virtuelles de la route. Ne pouvant en sortir que pour des séquences bien définies, mais toujours en étant enfermé dans des murs invisibles. La conduite en tant que telle est donc aisée et ne demande pas de techniques particulières pour être appréhendée. Mais la conduite n’est pas vraiment ce qui va vous occuper le plus dans LocoCycle mais bien les combats. Et là, les fans d’action et d’arcade vont y trouver pleinement leur compte, c’est moi qui vous le dit. En fait, il sera bien rare d’avoir plus de dix secondes de calme au vu des vagues d’ennemis ou d’obstacles qui tenteront de vous stopper. Mais c’est donc là que l’on va découvrir à quel point Iris est à l’aise en combat.
L’école de la rue
Iris peut se battre de deux façons différentes : à distance ou au corps à corps. Dans le cas de la distance, il s’agit simplement d’utiliser des mitrailleuses pour réduire la barre de vie des véhicules ennemis à néant. Une bonne moitié des ennemis devront être détruits de cette façon. Vous pourrez aussi utiliser des grenades dans quelques séquences. Le reste des combats se fera au corps à corps et, pour être plus précis, dans les airs car Iris va sauter sur ses ennemis et les démonter en plein vol, mettant fièrement un pied de nez à toutes les règles de la gravité. Et elle combat en frappant de toutes parts. Y compris avec Pablo qu’elle peut utiliser comme fouet ou boomerang. Le pauvre en voit vraiment de toutes les couleurs dans cette aventure et vous l’entendrez se plaindre bien souvent. Pour continuer, il y a beaucoup d’ennemis différents à vaincre. Comme des boss de taille parfois plus que respectable, qui demanderont un peu de maîtrise sans pour autant être trop compliqués. Ce qui vaut clairement le coup ce sont tous les contres et finish, qui ponctuent les combats et qui montrent les ennemis s’en prendre plein la tête de façon aussi violente que loufoque. Faire manger le bitume (au propre, pas au figuré) à vos ennemis devient malheureusement un peu redondant, voire répétitif. Déjà que l’aspect course n’étant pas super développé, j’avais clairement la crainte que LocoCycle n’ait rien de plus à proposer. Et c’est là que je me suis enfoncé le doigt dans l’œil jusqu’au coude en voyant arriver la suite. Agrippez–vous bien à vos bretelles car le meilleur est à venir.
Et c’est là que tout s’emballe
Les créateurs du jeu étaient tellement gentils qu’ils ont décidé d’offrir aux joueurs des changements de gameplay pour relancer le fun, l’intérêt et l’envie du joueur. Mais même comme ça, ils ont réussi à toujours proposer des passages tellement barrés qu’on ne peut qu’en rire. Alors, je vais vous citer dans le désordre une phase de shmup où Iris s’envole et détruit des porte-avions, des séances où l’on doit éviter des obstacles, des passages sur l’eau où Iris va fournir à Pablo un gilet de sauvetage « pour plus de sécurité », on doit aussi effectuer des réparations d’Iris en temps limité, combattre et éviter des balles à hamster géantes propulsées par des scientifiques loufoques, jouer au bowling avec des surfers placés sur des missiles. Il y a même un stage de combat à la Street Fighter 2, pas super jouable mais tellement surprenant qu’on lui pardonne aisément. Mais clairement, comment ont-ils pu penser à tout cela, tellement chaque passage est burlesque et totalement irrationnel. Alors, qu’a donc de plus LocoCycle à proposer ? Il y a la possibilité de booster un peu Iris, en passant par un garage pour dépenser les points glanés au cours des niveaux. Mais bon, il faut maintenant que je relativise un peu tout mon propos car LocoCycle a quelques points un peu gênants qu’il me faut soulever. Le premier est que le jeu est très court, car il faudra cinq ou six heures à un joueur lambda pour le terminer. De plus, il est également très facile car je n’ai vraiment relevé aucuns passages réellement compliqués. Un autre point qui m’a un peu vexé, est que certains passages ont des problèmes de lisibilité, avec l’écran qui se repositionne mal ou lorsque Iris et Pablo prennent beaucoup de place à l’écran. Et une dernière chose un peu énervante est que certains combats durent une éternité. Les scènes du train ou du robot géant, pour ne citer qu’elles, auraient gagné à être réduites de moitié.
La tarte à la crème en pleine tête
Mais en allant encore plus loin, en écoutant consciencieusement les dialogues ou plutôt monologues d’Iris et en regardant bien en détails les vidéos de cut-scenes, j’ai réalisé quelque chose de vital grâce à mes compétences améliorées en cinéma (+432 XP, multiplicateur par 2 pour passage en terrain difficile et hop je passe au niveau 17 du paladin cinéphile). Ce jeu passe son temps à faire des références à des films, séries ou musiques des années 80 et 90. Et il y a une très bonne raison, plus qu’évidente, à tout ça : c’est un nanar. Pour les non cinéphiles, le nanar est un film tellement mauvais ou incohérent qu’il en devient incroyablement drôle, voire culte. Et LocoCycle en est une parodie, ainsi qu’un hommage vibrant. Par exemple, j’ai relevé des références à des films (qui ne sont pas forcément des nanars) tels que Short Circuit, Jack Burton dans les griffes du Mandarin (Big Trouble in Little china), Robocop 2, Space Jam, Twillight (sigh), Crocodile Dundee, Ghostbusters, SuperCopter (Airwolf), Les Pierrafeu (The Flinstones), les Simpsons et j’en passe. Même le gros méchant du film porte une prothèse mécanique à la main comme Ash, le héros d’Evil Dead 3 et dans la vidéo d’intro (qui fait plus de 10 minutes, quand même), le colonel américain fait diablement penser au colonel dans Rambo. Et les références aux nanars des jeux vidéos sont aussi présentes avec Carmageddon, Megarace, etc. Tout est ici construit comme un gros nanar de série Z, mais c’est parfaitement assumé. Même les sous-titres sont à voir car ils expriment tout, y compris les bruitages et ambiances … wow. Je vous assure que j’ai vraiment bien ri en jouant à LocoCycle et que j’ai continué surtout pour voir à quel délire les créateurs du jeu m’amèneraient au niveau suivant. Et ça, mesdames et messieurs, l’envie de vouloir continuer pour voir ce que le jeu peut encore nous proposer, sachant qu’il nous surprendra assurément, c’est la marque des bons jeux.
En conclusion
Débranchez votre cerveau, préparez des chips et une bière et en avant l’aventure.Cette phrase résume tout ce que je pense de LocoCycle. C’est un énorme What The Fuck mais c’est surtout un jeu d’arcade pure qui va vous proposer des expériences de jeu diverses et un humour de folie débridée. C’est dommage que le jeu soit bien trop court bien que certains passages soient, ce qui est paradoxal, trop tirés en longueur (les boss) mais on s’amuse beaucoup à jouer à cette petite merveille. Alors, tentés par un peu de folie?