Test – Monochroma

Beaucoup de titres ont pu naître grâce au financement participatif. Monochroma est un de ces jeux qui n’a pu voir le jour qu’avec l’aide des utilisateurs de la plateforme kickstarter. Le projet était ambitieux pour la petite équipe de Nowhere Studios basée à Istanbul. Voyons maintenant si cela en valait la chandelle.

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Au début, tout était noir…

Mais avec quand même des nuances de blanc et de gris. Il faut dire que pour un jeu qui s’appelle Monochroma, ça coulait de source. Seules quelques petites pointes de rouge tranchent dans ces tons sombres qui ne sont pas sans rappeler un certain Limbo. On sent très bien d’ailleurs que ce jeu a été une influence pour Monochroma. Mais avoir une esthétique sombre n’est pas tout, encore faut-il que cela serve l’histoire et le contexte. Qu’en est-il de l’histoire justement ? On dirige un jeune garçon qui suit son petit frère qui joue au cerf-volant dans un monde assez calme en apparence. Malheureusement, il va tomber au travers d’un toit et se blesser. C’est à ce moment que le jeu commence réellement car vous devrez prendre votre petit frère sur votre dos pour l’emmener en sécurité. Et là, il se passe quelque chose. Vous tombez dans une grange qui cache un secret que vous n’auriez jamais dû découvrir. Des enfants sont enfermés dans de grands tubes pour un usage probablement peu reluisant. Dès lors, vous devrez fuir le méchant bonhomme qui s’occupait de ranger les dits tubes. Toute l’histoire de Monochroma tourne autour de cette fuite, de votre personnage et de son petit frère, mais sans réellement savoir pourquoi exactement avant la fin du jeu.

On arrive dans le premier reproche (déjà) que je vais faire à Monochroma : on ne comprend pas l’histoire et surtout le contexte n’est pas expliqué. C’est vraiment dommage car la tension que l’on pouvait espérer ressentir est totalement absente. Pour revenir au jeu, il se présente comme un mélange de plateformes et de résolution de puzzle. Votre personnage principal peut effectuer quelques actions simples. Vous pourrez sauter, monter et descendre des échelles,  tirer ou pousser des objets, se balancer au bout d’une corde et, surtout, prendre son petit frère sur son dos et le déposer. Une grosse partie du gameplay vient justement du fait d’avoir ou pas ce petit frère sur son dos. Avec, votre personnage est plus lourd et saute moins haut. Il faudra donc le déposer pour résoudre le petit puzzle nécessaire. La petite particularité est que vous ne pouvez le déposer que dans des endroits éclairés par la lumière. Là encore, on ne sait pas pourquoi, encore une part du mystère autour du scénario qui aurait dû être expliquée assez tôt dans le jeu.

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Des rouages trop huilés

Concernant les énigmes et les puzzles, il n’y a pas vraiment de quoi fouetter un chat. Leur nombre n’est pas énorme et lorsqu’il y en a, elles ne sont pas vraiment compliquées. Il s’agit presque à chaque fois d’interagir avec son environnement en manipulant des leviers qui déplacent des ascenseurs ou autres machines, bouger des caisses, etc. Il est dommage de constater qu’aucun de ces puzzle ne fournit un challenge digne de ce nom. Surtout que l’on a souvent droit à de longs passages assez tranquilles qui servent principalement à admirer le décor. Il faut avouer que celui-ci est assez intrigant car même s’il n’est pas mal dessiné du tout, il est aussi très vide de toute vie. C’est à croire qu’il n’y a pendant presque tout le jeu que trois personnes dans cette ville immense : vous, votre petit frère et la grosse brute qui vous pourchasse. Durant au moins les trois quart du jeu, ce sera effectivement le cas même si vous tombez sur beaucoup d’enfants enfermés dans les fameux tubes dont je parlais précédemment. Et si l’ambiance du jeu est assez sombre, que ce soit par le style graphique ou par l’aspect sonore, on a quand même beaucoup de mal à entrer dans l’atmosphère du jeu. On a beau dire, le jeu est un peu trop lent et finalement trop gentil pour véritablement donner un sentiment de malaise ou même être intrigué par ce qui risque d’arriver à nos deux personnages. D’ailleurs, même si c’est voulu, il est étonnant de voir nos petits héros pouvoir avancer sans trop d’encombre dans cette ville et même dans un énorme centre de recherche high-tech. Le tout me semble vraiment trop téléphoné.

Bon, je dois malheureusement vous parler aussi de points très négatifs sur ce jeu. Il y a malheureusement quelques bugs qui apparaissent çà et là. Et le fait que j’ai effectué mon test sur Linux n’a pas vraiment été en ma faveur. Parfois il s’agit d’animations qui s’arrêtent ce qui n’est relativement pas grave. Cependant, certains de ces bugs sont littéralement bloquants car pour un des passages, il a fallu que je recharge une sauvegarde d’un précédent checkpoint pour activer un élément extérieur qui avait disparu entre temps. Et puis, je n’ai malheureusement pas pu terminer le jeu étant donné qu’un autre bug aux trois-quarts du jeu fait qu’on ne peut plus avancer. Alors que vous êtes en haut d’une tour, un zeppelin arrive face à vous et normalement une porte doit s’ouvrir pour vous y faire entrer, le tout suivant un scrolling. Pas de chance, la porte ne s’ouvre pas mais le scrolling commence, poussant votre personnage hors de la tour puis vers une mort certaine. Après avoir contacté les développeurs, il s’avère qu’ils manquaient un peu (beaucoup ?) de testeurs sous Linux pour rendre le jeu 100% nickel. Pas de chance pour moi mais j’espère qu’ils résoudront vite ces quelques problèmes rencontrés (surtout le dernier). Au vu des « Let’s Play » que j’ai pu trouver sur Youtube,  la version Windows ne souffre pas des mêmes bugs (encore la chance). Mais j’ai dû me contenter de regarder la dernière des quatre heures de jeu plutôt que d’y jouer, ce qui est quand même un peu frustrant.

 

En conclusion

Dans tous les cas, mon avis est quand même fait : Monochroma n’est pas l’expérience prenante et pesante qui nous avait été vendue au départ. Le contexte n’est pas expliqué, vos actions n’ont pas vraiment de sens si ce n’est de fuir un danger que vous n’appréhendez même pas, les énigmes sont trop simples et il y a trop de temps mort. En gros, je me suis vite ennuyé et le fait qu’il ait une durée de vie assez courte n’arrange rien. Ce n’est pas un mauvais jeu de plateforme mais il y a beaucoup mieux sur le marché.

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Catégorisé comme Tests Étiqueté

Par YellowMan

Retrogamer, fan de SEGA depuis toujours et spécialiste des jeux de combats.

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