Test – Penny-Punching Princess : L’argent ne fait pas que le bonheur

L’argent. Quand un jeu incorpore un capitalisme à outrance on s’attendrait à voir un jeu de gestion ou encore de la stratégie, mais d’aucune façon un action-rpg teinté de Beat’em All. Pourtant c’est ce que Penny Punching Princess tente de faire et autant dire que cela va même jusque dans des extrêmes insoupçonnables. Mais de là à dire que c’est forcément une bonne idée, c’est un pas qu’on aura bien du mal à franchir.

Jusqu’au bout des choses

Pas besoin de vous cacher que l’autodérision est de mise quand on joue à un jeu tel que Penny Punching Princess. Rien que le fait d’incarner une petite princesse qui veut venger l’honneur de sa famille royale, suite à la déchéance de son père, c’est rudement cocasse. En faite ce qui l’est surtout c’est que tout tourne autour de l’accumulation de richesse. Notre jeune demoiselle sera poussé par Zenigami, un esprit qui adore l’argent et qui fera tout pour nous aider dans notre quête, pour peu qu’il puisse lui-même profiter des piécettes qu’on va ramasser et qui nous serviront grandement durant notre périple. Car dès le tutoriel d’apprentissage on comprend que l’argent est primordial et qu’il vaut mieux se l’insérer tout de suite dans le crâne.

Mais pour être franc, il ne faut quand même pas s’attendre à ce que le gameplay de Penny Punching Princess soit d’une grande révolution. Pourquoi ? Et bien tout simplement car le jeu ne réinvente pas la roue. Au mieux il le réduira même à sa plus simple utilisation. Concrètement il faudra avancer à travers une succession de combats en terrassant des vagues d’adversaires, pour ainsi passer de salle en salle jusqu’à l’aboutissement du niveau qui se solde par l’affrontement contre un boss. Et sans surprise chaque ennemi mis au tapis nous rapportera une petite somme d’argent, en plus du fait qu’il sera possible d’ouvrir régulièrement des coffres remplis de divers trésor. Tout est vraiment fait pour qu’on remplisse nous bourse, avec de l’argent qui montre vite son utilité.

La calculette prend bien trop de place sur l’écran

Tout s’achète dans ce bas monde

Les phases de combat sont relativement sommaires puisqu’on dispose uniquement d’un coup simple et chargé, d’une esquive sous la forme d’une roulade et d’une attaque spéciale qui dépend de notre juge d’énergie. On ne fait que donc avancer et taper sur tout ce qui bouge pour engranger de l’argent. Mais là où cela diffère des standards habituels, c’est qu’il sera possible d’acheter les pièges ou les ennemis qui se promènent sur le terrain. Avec l’aide de notre calculatrice il sera possible de mettre de l’argent dans un peu près tout ce qui sera à notre porté, pour le peu qu’on est l’argent nécessaire. Ainsi il sera possible d’acheter l’aide des ennemis qui viendront se joindre à nous, voire de s’octroyer un piège posé sur le sol ou encore d’aller se soigner.

L’idée est plus qu’originale et même très bien trouvée mais à cela se greffe rapidement pas mal de soucis, dont celle de la lisibilité de l’écran. La faute en revient à une calculatrice qui prend une grande place sur l’écran et qui du coup nous bloque le champ de vision. Lorsqu’on joue en mode portable ce n’est pas trop un problème car on peut rapidement se servir de l’écran tactile, mais sur un écran de télévision il faudra se contenter des boutons de la manette. Et c’est là que commence les problèmes, car pour acheter un objet ou une unité il faut cibler ce dernier et ensuite marquer un montant sur la calculette. Et évidemment durant ce laps de temps l’action ne s’arrête pas, ce qui fait qu’on doit jongler avec les différentes touches pour ne pas s’en prendre plein la tête. Le pire étant que le ciblage des objets est pénible au possible si l’on ne se sert pas du tactile, dans la mesure où en utilisant le bouton on va cibler l’objet le plus proche de nous et donc, pas forcément celui qu’on voulait au départ.

Le manque de lisibilité peut vraiment devenir dérageant en plein combat

Pas très amusant sur le long terme

Il sera ainsi possible de continuellement tomber sur des nouveaux pièges ou ennemis, voire de débloquer un deuxième personnage jouable durant l’aventure. Tout est fait pour qu’on renouvelle un peu le concept, avec l’intégration de plusieurs notions de RPG par la même occasion. Sans que cela soit vraiment étonnant il sera possible de débloquer des points de compétences en remplissant des objectifs, comme recruter un certains nombre d’ennemis par exemple ou installer des statues dans notre château. Il sera ainsi possible d’augmenter nos caractéristiques pour partir encore plus à l’explorer des niveaux, histoire d’engranger encore plus d’argent et de matériel. Pour ensuite s’acheter des robes qui auront des poches encore plus grandes et permettront d’amasser encore plus d’argent. Mais comme vous le comprendrez très rapidement, c’est que le concept s’amenuise au fil du jeu et qu’il finit même par tourner en rond.

Avec une dizaine d’heures au compteur pour terminer les huit chapitres, il sera néanmoins possible d’en sortir avec une grosse impression de répétitivité. Les développeurs ont tenté de palier à ce défaut en mettant continuellement sur notre route des nouveaux objets, mais la redondance des décors et le fait de tout le temps devoir revenir dans d’anciens niveaux pour farmer des pièges ou de l’argent, fait qu’on s’ennuie assez vite. On doit tout le temps se coltiner les mêmes environnements et des monstres qui ne feront au final que changer de couleurs selon les besoins. À cela se rajoute une réalisation qui dans sont ensemble est plutôt décevante et qui ne marquera pas les esprits, en plus des ralentissements qu’on doit souvent se farcir à cause d’un écran trop chargé. Et alors que le concept de Penny Punching Princess semblant si prometteur au début, tous ces défauts finissent d’enfoncer le dernier clou de notre envie d’éteindre la console.

 

En conclusion

Penny Punching Princess c’est typiquement le genre de jeu qui part d’une bonne intention, avec une idée original mais qui se vautre quand il s’agit de la mettre en pratique. Engranger de la monnaie à ne plus savoir quoi en faire aurait pu être amusant, surtout quand il est ensuite question de l’utiliser contre nos ennemis. Mais le souci c’est qu’on le fait de manière beaucoup trop classique et qu’en plus on doit se farcir un manque de lisibilité qui aurait clairement pu être évité. Au final on est juste en compagnie d’un jeu qui a clairement raté une occasion d’avoir sa place dans le panthéon de l’originalité et qui doit se contenter d’une place dans celui de la répétitivité. Dommage.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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