Test – Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney

Le concept de mélanger plusieurs licences dans un seul et même jeu n’a rien de fondamentalement novateur. Pourtant il arrive d’être surpris par certaine combinaison, comme c’est le cas pour Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney, qui rassemble le célèbre avocat de Capcom et le fameux archéologue de Level-5. Deux styles très différents, mais qui sur le papier peuvent se montrer tout à fait complémentaire.

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Un savant mélange de genre

Comment ne pas être dubitatif devant le mariage de deux jeux qui n’ont pourtant absolument rien en commun. Dans les deux cas il est certes opportun de savoir allumer son cerveau, mais dans l’un il est question de résoudre des énigmes tandis que dans l’autre il faudra surtout faire preuve de logique pour déceler les erreurs d’un témoin à charge en fonction des preuves à disposition. Il était donc assez légitime de se demander comment ces deux styles de gameplay pourraient cohabiter ensemble. Assez facilement en faite, puisqu’on passe naturellement d’un gameplay à l’autre sans vraiment de transition, autre que l’histoire qui se déroule devant nous. À grand coup de scénario mêlant réalité et fantastique, avec la sorcellerie comme son de cloche, on va de surprises en surprises et il faut se rendre à l’évidence que le mélange des deux univers respectifs fonctionnent à merveille.

Concrètement, en tant que Professeur Layton il faudra se promener et scruter l’environnement avec l’aide de l’écran tactile et du stylet, afin de discuter avec les intervenants ou pour trouver des indices. Selon le moment du scénario, des énigmes vont s’enclencher et il faudra trouver rapidement une solution. Rien de bien compliqué néanmoins, dans la mesure où la grande majorité des puzzles qu’on va rencontrer sont très abordable et ne demanderont pas une grande réflexion de la part du joueur. Il ne faut donc pas chercher de gros changements de ce coté là, au point que les habitués retrouveront facilement leur marque. Un peu trop même, puisqu’on peut déplorer un manque flagrant d’ambition. Le gameplay en tant que Layton est identique à ce qu’on pourrait trouver dans un épisode canonique de la série, ce qui est un peu dommage. Cette faiblesse est heureusement rattrapée par une mise en scène toujours aussi léchée et admirablement mise en avant.

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Déroutant sur les bords

Pour un peu plus de changement, il faudra lorgner du coté de Phoenix Wright avec le déroulement des procès qui ont subit quelques modifications. Pour nous replonger dans le bain de la déduction, notre première affaire sera relativement classique et nous demandera de faire face à des témoignages, tout en attaquant ou présentant des preuves. Afin de prouver que les témoins à la barre ne disent pas toute la vérité, tout cela afin de défendre l’accusé. Mais à partir du moment où l’on se retrouvera téléporter dans Labyrinthia, les choses vont très vite changer. On se retrouvera en plein moyen âge, durant des procès de sorcières où il faudra affronter plusieurs témoins à la fois. Chaque personnes apportera ainsi sa version de l’histoire et il faudra y déceler les contradictions, devant ainsi faire très attention à la réaction des concernés. Un témoin pourra par exemple avoir une histoire légèrement différente d’un autre protagoniste, ce qui pourra le faire réagir et nous aider à voir l’affaire sous un autre angle.

L’autre changement notable, c’est qu’en se retrouvant durant une période médiévale, le joueur n’a forcément plus accès à tout un panel de preuves pour résoudre ses procès. Il faudra donc avoir un esprit encore plus logique et faire preuve d’observation pour arriver au but. Heureusement, on aura vite accès à un livre des sorts qui changera bien des choses. Car c’est dans cet ouvrage qu’il faudra y trouver des preuves, pour que les jeunes demoiselles accusées de sorcellerie ne finissent pas au bucher. Il faudra donc lire attentivement ce livre et s’imprégner du fonctionnement de la magie et de ses rituels, afin d’y trouver les contradictions par rapport à l’histoire des témoins. Une bonne alternative au gameplay habituel de la série, mais qui sur le long terme devient un peu rébarbatif et qui finit par vite nous donner l’impression de tourner en rond. Fort heureusement ou non, selon vos habitudes avec la licence, les procès sont rarement très difficile à dénouer et nous donneront que peu de fil à retorde. Surtout qu’il est même possible, comme dans un jeu de Professeur Layton, de s’aider des pièces de SOS pour avoir des indices sur le déroulement de l’affaire.

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Simple comme magique

Le mariage improbable courait le risque de donner lieu à un jeu bancal et sans saveur. Mais fort de reconnaître que cela fonctionne admirablement bien. Le mélange des deux genres nous donne une esthétique globale assez agréable à l’œil et il faudra attendre jusqu’au dénouement de l’histoire, pour vraiment comprendre que cette ambiance résolument tourné vers la magie n’est pas si saugrenu qu’on pouvait le croire. Mais pour y arriver, il va falloir se farcir un scénario qui manque clairement de rebondissement et qui peine un peu, notamment à cause d’une difficulté clairement revue à la baisse. Allant jusqu’à nous donner la désagréable impression d’être tenu par la main tout au long du jeu. Il faut avouer que la longue phase de tutoriel au début de l’aventure y contribue allègrement.

Mais en dehors de ces petits désagréments, la vingtaine d’heures passée en compagnie de nos deux compères défile à toute allure. Les dix chapitres de Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney n’est pas dénoué d’humour et l’intrigue principal, malgré ces égarements facilement pardonnable, est assez dense pour nous tenir en haleine. On aurait simplement aimé que le challenge soit un peu plus au rendez-vous et qu’on ne nous facilite pas autant les choses. Mais en dehors de ça, il est bien difficile d’y trouver de gros défauts et il va s’en dire que les fans y trouveront beaucoup de plaisir. Pour les autres, cela peut être un bon spin-of pour se familiarisé avec le gameplay de chaque licence, avant de se lancer dans la tripoté de jeux dont est constitué chacune d’entre elle.

 

En conclusion

Alors qu’on pouvait penser que Professeur Layton vs Phoenix Wright : Ace Attorney se destine avant tout aux fans des deux séries, c’est pourtant loin d’être le cas. Ces derniers y trouveront largement leurs marques et pourront passer un très bon moment, mais il y a fort à parier que leur méninge seront plutôt au repos. La difficulté du jeu n’étant clairement pas très haute, on conseillera surtout aux néophytes de se jeter sur ce spin-of pour s’habituer au gameplay des deux licences. Dans l’un comme l’autre, Professeur Layton vs Phoenix Wright offre une histoire accrocheuse et qui ne manque pas d’intérêt. On détient entre les mains un jeu d’aventure très plaisant et qui nous tiendra en haleine pendant plusieurs heures.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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