Il y a parfois des projets où l’on sait pertinemment que les développeurs auraient eu bien du mal à produire leur jeu, sans passer par une campagne participative. C’est le cas avec Pulse, qui part d’emblé avec un concept assez surprenant sans pour autant être d’une grande originalité. Vivre une aventure au travers d’une héroïne aveugle, mais qui peut se déplacer en percevant les échos sur les objets autour d’elle. Un jeu qui s’annonce comme une expérience très particulière et qui forcément, ne s’adressera peut-être pas à tout le monde.
Simpliste, rien à dire de plus
Il y a des jeux comme ça, où la critique pourrait se résumer en une seule phrase pour décrire ce qui nous attend. Avec Pulse, il va s’agir de jouer dans un jeu à la première personne, dans le rôle d’Eva et qui se trouve être une jeune fille aveugle. Mais aucune crainte à avoir car notre demoiselle va se servir de son habileté à percevoir les échos, pour que l’on puisse localiser les environnements et objets autour de nous. Cela se retranscrit à l’écran pas un effet de pulsation, qui va sommairement faire apparaître les décors sur une courte distance.
Sans être graphiquement époustouflant, le rendu est tout de même assez particulier, voire déconcertant au début. La résonnance du bruit sur les objets est vraiment bien interprétée, du moins c’est comme cela qu’on pourrait l’imaginer, avec tout un panel de couleurs qui en montrent les moindres courbes. C’est en tout cas l’idée, même si par moment l’environnement pourra nous paraître un peu cubique, mais on s’y fait relativement vite. Mais cela reste très agréable à parcourir, surtout quand de gros bruit ambiant comme un grandement d’orage nous dévoile brièvement un plus vaste aperçu du terrain.
Comme on pouvait s’en douter au départ, Pulse s’ouvre avant tout à nous comme une expérience contemplative. Un effet qui est accentué par les tentatives de narration, avec l’apparition ponctuelle d’un drôle d’oiseau noir dont le cri aigu va vite nous casser les oreilles. L’animal est là pour essayer d’instauré un semblant d’histoire dramatique, en nous faisant comprendre que le monde est en danger et qu’on est destiné à le sauver. Un enjeu qui est rarement perceptible durant les deux heures que va durée notre périple. Car oui, c’est le temps qu’il nous faudra pour traverser le jeu, tout en prenant son temps. Ce qui n’aurait pas été en sa défaveur, si seulement notre périple aurait été intense et captivant, mais c’est loin d’être le cas.

Il en faut bien un peu plus
Avec son handicap l’on pourrait s’attendre à ce qu’Eva rencontre un grand nombre de dangers sur sa route. C’est un peu le cas tout de même, comme quelques monstres qui vont nous faire la vie dure, mais en l’absence de moyen de défense, il sera juste question de les éviter. Pour autant Pulse est loin d’être un parcours de santé, puisqu’on va y rencontrer quelques puzzles à résoudre. Mais la plupart du temps il suffira d’utiliser un Moko, une petite bestiole qu’on va trouver sur notre chemin pratiquement au début du jeu.
Ces boules de poils vont en revanche surtout nous aider à nous repérer dans les environnements. Car notre aptitude de localisation avec le bruit est restreint sur une courte distance, donc on pourra lancer les Mokos pour se faire une idée de ce qui nous attend devant nous. Le plus amusant étant de voir que les créatures en redemandent à chaque fois, en revenant vers nous pour qu’on puisse les utiliser à nouveau comme souffre douleur. On y dénote donc une bonne idée, mais qui donne vite le sentiment d’être exploitée trop timidement.
Leur utilisation est tout de même liée à deux ou trois passages assez chouette visuellement, et qui auraient un certain potentiel en termes de gameplay. Mais cela reste trop rare au sein du jeu pour que cela arrive vraiment à rehausser l’ensemble. Notre progression se fait avec beaucoup d’aisance, voire trop par moment et on a juste l’impression d’avancer dans un sentier balisé et qui attend notre traverser. Pulse n’est en soi pas un mauvais jeu et peut même peut réserver de bonnes surprises dans son approche. Mais même si la ballade est belle et intéressante, on aurait tout de même apprécié que l’aventure soit un peu plus consistante.
En conclusion
Loin d’être mauvais, Pulse est ce qu’on peut désigner comme une expérience, un jeu dans lequel le joueur va surtout être amené à comprendre ce qu’on attend lui. Autant dire que cela n’est vraiment pas fait pour tout le monde et que le résultat au final dépendra vraiment du ressenti de chaque personnage. Certains y verront un jeu ingénieux et original, tandis que d’autres vont simplement y voir une progression ennuyeuse et sans réel but. Et c’est peut-être là tout l’intérêt de Pulse, car chacun pourra interpréter l’aventure d’une autre manière.