Test – Quantum Break : Le meilleur jeu d’action sur Xbox One ?

Il est évident que Quantum Break fait partie de ses jeux qui aiment se faire attendre, surtout qu’il s’agit d’une des rares exclusivités sur Xbox One, du moins si l’on fait abstraction de sa sortie sur Windows 10. Une exclu console qui fait plutôt parler d’elle depuis son annonce par Microsoft, mais qui au fil du temps s’est fait de plus en plus discrète, avec une attente de la part des joueurs qui est allée en s’amoindrissant. Pourtant les détails du jeu qui ont pu filtrer au fil des mois, nous donnait vraiment envie de découvrir ce jeu qui s’annonçait comme une belle tentative de sortir des sentiers battus.

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Un peu pas comme les autres

Connu notamment pour Max Payne ou encore Alan Wake, Remedy est un studio finlandais qui n’est pas spécialement réputé pour être très prolifique, mais c’est justement ce qui leur permet de pouvoir prendre du temps pour fignoler leurs jeux. C’est également cette liberté qui leur a permis de se lancer dans un projet aussi délirant que Quantum Break. Mais ce n’est pas forcément les ambitions autour du jeu qui sont loufiques, mais plutôt celle de vouloir y intégrer une mini-série tournée avec de vrais acteurs et qui sera directement influencée par les choix que le joueur fera au sein du jeu. Pour le coup il fallait forcément des têtes d’affiches du moment et on y retrouve Shawn Ashmore dans le rôle principal, voire encore  Dominic Monaghan ou Aidan Gillen, dont le visage vous dira probablement quelque chose si vous êtes un amateur de séries fantastiques plus ou moins récentes.

Dès lors il devient assez vite évident qu’avoir une bonne modélisation des acteurs est nécessaire, afin que le joueur n’est pas une trop grande cassure entre les cinématiques du jeu et les épisodes de la mini-série qui ponctuent chaque fin de chapitre. Et un effort à clairement été fait de ce coté, car le passage sur cette fameuse brisure entre le réel et le jeu s’effectue de manière très naturelle et ne nous fait vraiment pas sortir de l’histoire. Et c’est tant mieux car même si l’on est loin d’un scénario interactif, il faut comprendre que tout l’intérêt ou presque de Quantum Break réside dans le fait qu’on va accompagner durant une dizaine d’heures les personnages et qu’on va parfois pouvoir influencer sur leur destin.  Concrètement, à chaque fin de chapitre (pour cinq au total) le jeu va nous mettre devant deux propositions et le choix qu’on va effectuer influencera le déroulement de l’épisode de 20 min qui s’en suivra.

Les acteurs sont dans l'ensemble très bon
Les acteurs sont dans l’ensemble très bon

Nom de Zeus !

Même s’il s’agit seulement d’un choix binaire, cela aura tout de même un impact sur des détails important du scénario. Cela ira même jusqu’à rajouter des scènes parfois insignifiantes dans d’autres chapitres, mais qui font toujours sourire quand on se rend à l’évidence que cela arrive à cause d’un de nos choix effectués précédemment dans le jeu.  Après qu’on est traversé le jeu deux fois (ce qu’on vous recommande) pour voir les répercussions de tous nos choix, on s’aperçoit que la trame principale du scénario ne bouge pas mais qu’on va pouvoir modifier le cheminement de certains personnages principaux ou secondaires. Globalement il s’agira de choisir ou non entre une version ou l’autre d’un chapitre, mais le joueur est tellement immergé et dans l’envie d’en savoir un peu plus sur les événements qui se déroulent devant lui, que le subterfuge disparaît quasiment. À cela se rajoute que le scénario de Quantum Break nous lâche dans un univers, certes contemporain, mais dans lequel on ne comprend pas tout de suite tous les enjeux.

Le joueur est donc installé comme un simple spectateur devant sa nouvelle série de science fiction, tout en prenant également part à l’aventure lorsqu’on dirige le personnage principal durant les phases d’action ou d’exploration. Cette complémentarité entre les moments de contemplation et de gameplay est vraiment harmonieuse et place le joueur dans une position et une expérience assez unique. Il faut dire que le scénario est vraiment conçu pour qu’on ait envie d’y rester le plus longtemps possible. Notre intention est vraiment de ne pas vous dévoiler la trame narrative, mais il faut savoir qu’un événement majeur qui va dérégler le flux du temps, ce qui va nous amener à suivre le parcours de plusieurs personnages et qui vont se croiser à quelques reprises. Alors quand on rajoute à cela l’élément des voyages temporels, autant vous dire qu’on aboutit sur une histoire captivante et qui nous gardera en haleine jusqu’à son dénouement.

On a vraiment l’impression d’être devant une œuvre cohérente et la traversé de chaque chapitre se fait avec une certaine aisance, et cela malgré la grande linéarité du jeu. Mais pour rester et terminer sur l’aspect narratif de Quantum Break, il est important de souligner la présence d’un certain nombre de documents, d’échanges de mails ou encore de vidéos qu’on peut trouver sur notre route. Ces informations complémentaires sont optionnelles, mais il est tout de même fortement recommandé de s’y attarder si l’on souhaite apporter une couche supplémentaire à notre compréhension du jeu et son univers. Ces documents vont nous renseigner sur le passé ou les relations de certains personnages, ainsi que sur ce qui a enclenché l’arrivé de certains événements importants. À noter également la présence d’échos quantiques, qui sont en réalité des objets qui auront des répercussions amusantes durant les épisodes de fin de chapitre et qu’on essayera de dénicher, juste pour le plaisir de les découvrir.

Les effets visuels des failles temporelles sont vraiment superbes
Les effets visuels des failles temporelles sont vraiment superbes

Tout n’est pas parfait

Si Quantum Break pour se targuer d’être une belle surprise pour ses idées de mise en scène, c’est peut-être moins étonnant quand on se penche sur le reste du jeu. Car si l’on devrait expliquer simplement le gameplay qui s’offre à nous et bien il suffirait de vous renvoyer vers la description de n’importe quel TPS lambda du moment et qui utilise un système de couverture durant ses phases d’action. Ce n’est donc clairement pas là-dessus qu’il faut s’attendre à une grande révolution, même s’il faut reconnaître que cela fonctionne plutôt bien. La particularité qui sauve un peu Quantum Break, c’est que notre personnage va rapidement développer des pouvoirs temporels qui vont être utilisable durant les affrontements, voire même en dehors durant les phases de plates-formes. La première compétence qu’on obtient va par exemple nous permettre d’envoyer une bulle de stase sur un ennemi afin d’arrêter le temps autour de lui.

Ce pouvoir va rapidement devenir salutaire, surtout qu’il est alors possible de tirer dans la bulle et de se cacher plus loin, tout en attendant qu’elle éclate et que les projectiles fassent ensuite leur œuvre meurtrière. Cela peut paraître très anecdotique, mais cela apporte une certaine dynamique aux phases de combat qui prennent tout de suite une autre ampleur. Alors quand on débloque un peu plus tard l’esquive de téléportation ou encore la course rapide, autant vous dire que les affrontements deviennent bien plus amusants. Il devient alors possible de feinter les soldats adverses en sortant de leur champ de vision et en se cachant derrière eux pour les prendre ensuite par surprise. Mais pour autant, on vous conseil clairement de démarrer votre partie en mode difficile, car il faudra attendre quasiment la fin du jeu pour rencontrer un peu de résistance.

Car même si les ennemis prennent vite en galon, avec un équipement qui leur donne également des pouvoirs temporels, il faut reconnaître que la courbe de difficulté de Quantum Break à beaucoup de mal à décoller. Le jeu est vraiment facile et il ne faut pas s’attendre à quelque chose qui va nous donner beaucoup de fil a retordre. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir un personnage fragile et qui meurt facilement après s’être pris quelques balles, mais le problème vient vraiment de nos pouvoirs qui deviennent vite trop puissants. Il est possible de les améliorer assez rapidement en dénichant des sources de chronons dans les décors, et qu’on trouve sans trop se fouler à cause de notre vision temporelle et d’un level design très dirigiste. Donc chaque fois qu’on tombe dans une grande pièce avec quelques armes ou bidons explosifs qui traînent, on sait d’avance qu’un combat contre une poignée de gardes nous y attend et la crainte de rencontrer une quelconque résistance est quasiment inexistante.

Les gun fight sont amusants et dynamiques, mais c'est du déjà-vu
Les gun fight sont amusants et dynamiques, mais c’est du déjà-vu

N’est pas Mario qui veut l’être

Le jeu tente par moment de briser cette monotonie du TPS d’action, en ponctuant notre avancé par des phases d’exploration dans lesquelles on va pouvoir interagir avec des objets et faire avancer le scénario durant des séquences de dialogues qui profitent pour l’occasion d’une très bonne écriture. Ce sera aussi l’opportunité de nous faire passer par quelques rares petites énigmes basés sur nos pouvoirs temporels et qui ne nous demanderont même pas d’allumer notre petit neurone, mais aussi par des phases de plate-forme un peu moins sexy. Rien de dramatique, car ce sera surtout l’occasion de nous en mettre plein la vue avec des ponts et buildings qui éclatent de partout et le temps qui s’arrête, nous créant ainsi des plates-formes dans le vide avec des débris éparpillés sur notre chemin. L’effet est bienvenu et cela met en évidence dans quelle galère se trouve nos héros, mais on sent aussi nettement que ces passages ont été rajoutés pour apporter un peu de renouveau au gameplay et donc au joueur, mais que le moteur du jeu ne s’y prêtait pas forcément.

La force de Quantum Break n’est donc pas à chercher du coté de son gameplay. Celui-ci rempli son rôle mais il n’apporte rien de vraiment sensationnel et il aurait pu être collé sur n’importe quel autre jeu du moment, sans qu’on y voit vraiment une différence. Là où Remedy à véritablement mis l’effort, c’est de proposer un nouveau standard en terme de narration et pour le coup, c’est vraiment réussi. L’idée d’intégrer de vrais acteurs et une mini-série au centre du jeu n’a peut-être rien de très novateur, mais l’implantation à vraiment été pensée dans ses moindres détails et le joueur peut vraiment se sentir impliqué grâce aux choix moraux qu’il doit effectuer tout au long des chapitres. En plus de ça Quantum Break est loin d’être désagréable à regarder et même si la version Xbox One souffre un peu par moment, notamment sur les textures, cela reste tout à fait appréciable pour nos yeux. Et cela même si l’on sent clairement une réutilisation des environnements qu’on traverse à plusieurs reprises, mais à la rigueur cela peut se justifier sur le plan du scénario, puisqu’on voyage dans une trame temporelle complètement éclatée et qui nous réserve pas mal de rebondissements.

 

En conclusion

Comme bien souvent avec des jeux qu’on attend au tournant, il y a quelques points qui peuvent nous chagriner. Dans le cas de Quantum Break c’est clairement son gameplay trop classique qui nous livre une petite déception, mais ce n’est pas non plus une catastrophe. Dans l’ensemble cela fonctionne et on passe un très bon moment, surtout que le tout est porté par un scénario solide et qui est complètement mis en valeur par le jeu des acteurs et leur capture de mouvements. Même si l’on voit parfois les grosse ficelles qui essayent de tenir le tout ensemble, Remedy à tout de même fait un superbe travail sur la mise en scène narrative. Malgré ses défauts, Quantum Break est sans conteste un des meilleurs jeux d’action du moment sur Xbox One et ne devrait pas perdre sa place de si tôt.

Publié le
Catégorisé comme Tests

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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