Test – R.A.W : Realms of Ancient War

Le hack’n Slash est un type de jeu déjà surexploité, mais cela n’empêche pas les développeurs de vouloir surfer sur cette vague, notamment avec l’engouement qu’à suscité la sortie d’un mastodonte comme Diablo 3. Néanmoins pour réussir à se démarquer de la concurrence, il vaut mieux se lever tôt et faire preuve d’innovation afin de titiller l’envie des joueurs. En touchant à l’héroïque-fantastique le studio français Wizardbox n’a pas spécialement suivi la pente de l’originalité. Un choix qui sera déterminant et peut-être pas forcément judicieux pour R.A.W : Realms of Ancient War.

Sauver l’univers… encore une fois

Quand les rois des quatre royaumes sont en perditions et que le monde est en proie aux ténèbres, quoi de mieux que la venue d’un héros solitaire pour sauver le peuple ? La rengaine d’une histoire plus que banale et qu’on a déjà entendu à de nombreuse reprise, et qu’on la laissera volontiers de coté pour se concentrer sur le choix de notre personnage. Sur ce point là, il ne faut pas non plus s’attendre à quelque chose de mirobolant avec seulement trois classes à notre disposition : une archère, un guerrier et un sorcier. L’une dans l’autre, R.A.W ne déroge pas aux règles imposées depuis des années par le Hack’n Slash. Il s’y réfère peut-être même un peu trop et c’est une chose dont-on va se rendre à l’évidence très rapidement. En oubliant le scénario qui essaye de nous refourguer à grand coup de dialogues épiques tous les clichés du genre de l’héroïque-fantastique, on va donc ranger notre cerveau de coté pour se plonger dans l’écartèlement de monstres par milliers et dans la course à l’équipement.

Si le manque d’innovation ne vous fait pas peur et bien vous n’allez pas être dépaysé. Comme on peut s’y attendre, le guerrier est une brute de corps à corps, l’archère une classe de distance et le sorcier maitrise plus ou moins les éléments. Leur complémentarité est plutôt efficace, particulièrement quand on s’y adonne en coopération, même si d’une manière surprenante le deuxième joueur n’est pas sauvegardé et devra recommencer son personnage à chaque fois qu’il rejoint la partie. Et malheureusement s’ajoute à cela le fait que lorsqu’on touche à une classe cela ne donne pas forcément envie d’en voir une autre. La faute à une trop forte répétitivité de l’action, engendrée par le fait que la moitié des capacités sont semblables et communes autres trois personnages (Gain de vie et mana, marchandage, plus d’or sur les ennemis, etc). Les idées ne nous sautent pas vraiment au visage et la seule trouvaille qu’on pourra souligner, c’est la possibilité de prendre possession et d’incarner certains ennemis spécifiques. Durant une mauvaise passe, c’est toujours bienvenue et surtout délirant de pouvoir prendre la forme d’un ogre gigantesque pour assaillir nos adversaires. Une bonne intention qui n’est pourtant pas du tout mise en avant et qui est beaucoup trop rare pour qu’on puisse crier au génie. Dommage.

 

Il y a comme un os

C’est sans surprise d’apprendre que pour gagner en puissance, il va falloir trucider des bestioles à la chaîne, dans l’espoir de gagner suffisament d’expérience pour évoluer et aussi faire tomber un peu d’équipement. Encore une fois, on ne note aucune prise de risque avec quatre ou cinq types d’ennemis et leur variante, qui vont se jalonner sur notre passage et qui vont constituer le bestiaire de R.A.W. Autant dire que la surdose de squelettes vous guette et risque de vous tomber sur le coin du nez assez vite. Surtout que l’IA ne brille pas non plus par sa présence, avec une facilité déconcertante à coincer nos agresseurs dans les décors, voir quand ils apparaissent tout simplement devant nous comme par magie . Un léger défaut qui ne gâche en rien la progression, mais qui reste tout de même très déplaisant à constater. Un peu comme le système de sauvegarde, qui pour une une saugrenue raison, enregistre notre avancé seulement au moment où l’on termine un niveau. Une bizzarerie de conception qui est sûrement destiné à agrémenter la difficulté soutenue et bien dosée du jeu, mais qui gâche pourtant un peu l’ensemble. Spécialement quand on souhaite faire des parties rapides et qu’on perd ainsi tout ce qu’on a fait au préalable. Cela souvent à cause du fait qu’on a été dans l’incapacité de sauvegarder si on doit arrêté notre partie en cours de route, voir qu’on se retrouve à cours de pierre de résurection.

Ce procédé est très pénalisant, mais on pourrait tout de même s’en accomoder, si seulement il ne s’accompagnait pas d’un autre problème. Car les marchands étant uniquement disponibles durant notre traversé des niveaux, il devient donc pénible de devoir systématiquement en voir le bout si on souhaite refourger notre trop plein d’équipement et conserver notre argent. On pourrait toujours se satisfaire de contempler à nouveau les environnements, qu’on aura déjà aperçu lors de notre premier passage et qui ne manquent pas de détails et plutôt agréable à regarder au demeurant. Mais ces derniers sont tellement génériques et sans âmes, qu’on aura vite fait d’avoir envie de les oublier. Et il ne faut pas compter sur la relative absence d’ambiance musicale pour rehausser le tout, sans parler des bruits sonores qui ont tendance à vite nous agâcer. Il faut donc reconnaitre que R.A.W est typiquement le jeu qui part d’une bonne intention, en essayant de rester dans le chemin tout tracé par ses ainés, mais qui s’accompagne d’un déluge de maladresses qu’il est difficile de pardonner. Et même si on pourra toujours se rabattre sur la coopération en local pour s’amuser un peu, avec une durée de vie plutôt honnête et qui s’étale sur environ six heures. La redondance de l’action et de l’aventure, ne nous fait pas vraiment mirroiter l’envie de s’y plonger entièrement et d’y gaspiller notre temps.

 

En conclusion

Le terrain du hack’n slash sur console est encore à défricher et à conquérir, mais cette place ne reviendra certainement pas à R.A.W : Realms of Ancient War. Si on peut redouter et dénigrer son approche trop classique du genre, pour autant cela n’en ferait pas un mauvais jeu et il y aurait eu de quoi nous satisfaire le temps d’une ou deux soirées. Mais l’accumulation de mauvaises idées et de bourdes de conception font qu’on a vraiment beaucoup de mal à lui donner le bénéfice de notre sympathie. Tout juste honnête, R.A.W n’a pas grand-chose pour lui et on fera allègrement l’impasse dessus.

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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