De nos jours, cela n’étonne plus personne lorsque la sortie d’un film d’animation est accompagnée d’une ribambelle de produits dérivés. Entre les peluches et les figurines, on compte bien souvent une adaptation en jeu vidéo et les productions de Pixar ne dérogent pas à cette règle. C’est au tour de Rebelle de tâter les entrailles de nos consoles, avec un jeu à licence qui comme bien trop souvent, aura du mal à nous convaincre.
Une drôle de perruque
Les productions des studios Pixar ont toujours été plus ou moins réputées pour être de grande qualité, que cela soit sur le plan de l’animation ou encore du scénario. Mais il faut reconnaitre que leurs adaptations vidéoludiques ont rarement suscité notre enthousiasme. La faute à des jeux commandités qui sont souvent développé à la va vite, dans le but de coïncider avec la sortie en salle du film dont-il est question. Cela n’étonnera donc personne en affirmant que Rebelle entre allègrement dans cette catégorie. Si les cinématiques qu’on trouve sous forme de dessins plus ou moins animés arrivent encore à s’en sortir, on ne peut pas en dire autant de notre héroïne. La modélisation des personnages est à la hauteur de la coiffure de Mérida, c’est-à-dire tout simplement affreuse. Cela s’applique également à notre mère, transformé pour l’occasion en oursonne à cause d’une malédiction, et dont le rendu ne donne pas vraiment envie de prendre les armes pour la sauver de ce maléfice. Pourtant, mieux vaut ne pas s’arrêter sur ces premières impression, car un effort a tout de même été fait pour nous offrir un gameplay attrayant.
Dans la forme, Rebelle est un jeu de plate-forme tout ce qu’il y a de plus classique et en l’occurrence très linéaire. Ce qui le sauve de l’hécatombe totale, c’est un système de combat assez intéressant, au travers de quatre amulettes élémentaires qui nous permettent d’affronter plus efficacement les monstres qu’on rencontre durant notre progression. Dans les faits, on pourra donc alterner entre quatre éléments (Terre, feu, vent et glace) en fonction de la faiblesse de nos ennemis. L’attention du joueur est donc requise à tout instant, afin de permuter les pouvoirs au bon moment, notamment quand on est submergé de créatures et qu’il faut s’en débarrasser rapidement. Dans ce contexte l’arc devient vite l’arme de prédilection, au détriment de l’épée, car combattre à distance est bien plus efficace et sécuritaire. Cependant, c’est la dessus que s’arrête la subtilité du jeu, car le tout est entaché par de multiples lourdeurs. Le plus perturbant reste le placement de la caméra dans une vue en semi hauteur, bien trop loin du personnage. Ce qui a pour effet de rendre les phases de sauts très approximatif, où l’on passe notre temps à tomber dans le vide. Ce défaut de placement nous pénalise également durant les scènes d’action, à cause de notre minuscule héroïne qu’on perd de vue au milieu de tous les effets de lumière.
Pas grand-chose à garder
La diversité n’est véritablement pas le point fort de Rebelle, avec un manque d’originalité qui se discerne dans tous les aspects du jeu. Jusque dans l’évolution du personnage, avec des compétences qu’on pourra acheter dans la boutique, avec l’aide de l’or qu’on gagne sur les bestioles ou en détruisant divers objets dans les décors. Dans ces capacités se rangent des tirs spéciaux pour l’arc, des coups supplémentaires pour l’épée ou divers améliorations, comme un bonus de santé sur les potions de vie. Cette absence d’extravagance se ressent jusque dans le déroulement de notre progression, avec des niveaux qui donnent l’impression d’avancer sur un rail et de tout le temps faire la même chose. L’avancé se fait au travers de forêts et de ruines qui arborent des textures sans grande saveur, arrivant même à nous offrir des ralentissements de temps à autre. La monotonie est parfois cassée grâce à des affrontements en incarnant un ours, ainsi que des énigmes à base de leviers qui doivent être actionnés pour ouvrir certaines portes qui nous barrent le chemin. La particularité vient des trois oursons qu’il faut diriger pour résoudre ces puzzles. Néanmoins, il faut reconnaitre que le tout est d’une facilité déconcertante et agrémente encore plus la répétitivité qui s’en dégage.
On pourrait toujours se dire que Rebelle se destine en premier lieu à un public plus jeune, mais cela ne justifie pas l’accumulation de toutes ces maladresses. Avec seulement huit niveaux au total, la durée de vie se montre plus que faiblarde. En fonction de la difficulté choisie, il suffit de quatre à cinq heures pour en voir le bout. A tout moment un deuxième joueur peut s’inviter dans la partie et contrôler un follet qui partage plus ou moins les mêmes capacités que notre héroïne. L’amusement est alors au rendez-vous et toujours bon à prendre, mais il faut aussi reconnaitre que cela rend l’aventure encore plus facile, avec un impact direct sur le temps de jeu qui se réduit encore un peu plus vers le bas. On pourrait toujours se rabattre sur les sempiternels objets à trouver et à récolter en refaisant les niveaux, comme les armes ou les morceaux de tapisseries qui sont cachés dans des coffres. Mais ils sont parfois tellement en évidence sur votre chemin, qu’il y a fort à parier que vous ayez déjà tout trouvé lors de votre premier passage.
En conclusion
Cette énième adaptation à licence n’a pas grand-chose pour elle, malgré un gameplay intéressant mais pas assez développé pour vraiment nous accrocher sur la longueur. C’est typiquement le genre de jeu sur lequel on vous conseil de fortement passer votre chemin. Même les plus jeunes n’y trouveront que difficilement leur compte, sans parler des adultes qui vont s’ennuyer ferme devant la grande linéarité du titre. En entassant plusieurs défauts de conception, aussi bien technique que graphique, Rebelle est un jeu qu’on aura vite fait d’oublier dans un coin pour rapidement passer à autre chose.