Test – Shoot Many Robots

En faisant partie des genres qui ont fait le succès des bornes d’arcade durant leurs années de gloire, le Run and Gun a plus ou moins disparu pendant un long moment. Cela n’empêche pas de le voir réapparaitre de temps à autre, pour une courte incursion sur nos écrans. Si le contexte de la guerre est très souvent utilisé, d’autres en revanche ne se prennent pas du tout au sérieux. C’est ce chemin que Shoot Many Robot à décidé d’emprunter, en nous obligeant à sortir les gros pétoires pour décimer des légions de robots complètement rouillés.

La course aux boulons

Après avoir œuvré sur Borderland, le studio Demiurge s’essaye à une production originale, en plongeant le joueur dans un univers totalement barré dans lequel la logique n’a pas toujours sa place. Il suffit de voir notre héros se soigner en buvant de la bière pendant qu’il défouraille des hordes de robots, pour s’en rendre compte. Pourtant, cet humour décalé n’arrive que timidement à nous imprégner. La faute à un manque crucial de mise en scène, car on est balancé dès le départ dans le feu de l’action par le biais d’un tutorial et celui-ci une fois achevé on entre directement dans le feu de l’action. Pas la moindre trace d’une petite cinématique qui nous explique le pourquoi du comment et ce qu’on fait là. Un manque évident pour un jeu qui pourtant ne manque pas d’intérêt.

Car malgré l’absence de narration, on peut tout de même apprécier Shoot Many Robots pour son approche assez classique. Difficile de faire plus simple quand il s’agit simplement d’avancer et de détruire tout ce qui passera à porter de notre canon. Pour cela une arme principal aux munitions infinies et une secondaire plus puissante mais limitée en balles suffiront amplement. Le tir se faisant sur un axe de 360 degrés, autant dire qu’il sera facile de tout dézinguer autour de nous. Le plus embêtant reste tout de même la lenteur de déplacement du personnage, car même si on s’y accommode, cela casse nettement la dynamique. Mais heureusement, des capacités annexes viennent parfois changer la donne, comme la glissade ou le jet-pack, pour le peu qu’on investit notre magot dans l’équipement adéquat.

Notre camping-car de fortune servant aussi de magasin, c’est à coté des toilettes qu’on pourra s’armer jusqu’aux dents, mais aussi se procurer quelques vêtements bien sympathiques. Aux apparences parfois complètement loufoques, en plus de vous donner un look improbable, ces bouts de chiffons vous serviront à augmenter votre puissance de feu et vous attribuer divers bonus. Avant de faire votre choix dans la pléthore d’objets disponibles, il va falloir faire de grosses économies en explosant le plus rapidement possible tous les robots que vous croiserez, afin de garder votre multiplicateur au maximum pour espérer gagner le plus d’écrous possible. Car autant dire que certaines babioles coutent vraiment une fortune et qu’on aura vite fait de se ruiner en achetant le mauvais arsenal. Mais avant tout chose, il faudra les débloquer en trouvant des caisses durant l’aventure, ce qui aura pour effet de les faire apparaitre dans la liste de votre échoppe.

 

Tordu mais pas trop

Bien entendu, l’évolution du personnage se fait également par une prise d’expérience pour monter en niveau, ce qui permet d’avoir une bonne courbe de progression dans la difficulté. Les premiers ennemis rencontrés vont être de simples boites de conserves qui explosent au moindre impact, mais assez vite ils vont gagner en robustesse et il va falloir sortir l’artillerie lourde pour en venir à bout. Si le contenu est plutôt conséquent avec des niveaux réutilisé par moment mais qui sont assez variés, on ne peut en dire autant du bestiaire qui peine à se renouveler. On peut compter sur une dizaine de robots différents, mais qui sont abondamment recyclé en se distinguant seulement par une palette de couleurs différentes. Chaque type d’ennemi ayant son propre design, il est aisé de les reconnaitre pour savoir comment les aborder et combattre, mais on aurait tout de même aimé un peu plus de variété. Même constat pour les trois boss qui jonchent notre parcours et qu’on retrouve à plusieurs reprises et qui offrent peu de résistance.

Pour vraiment avoir du challenge dans Shoot Many Robots, il vaut mieux l’avoir bouclé une première fois afin de déverrouiller les modes difficile et délirant. Ce qui au début était un simple parcours de santé se transforme ensuite en un joyeux foutoir qu’il est presque impossible de surmonter tout seul. Les cartes sont littéralement remplit de robots, notamment les niveaux de survie. C’est pourquoi il vaut mieux s’y adonner en coopération à deux sur la même console, ou bien en ligne en invitant trois autres joueurs. A partir de ce moment, les choses sérieuses commencent vraiment et un esprit de compétition s’installe entre les participants. Tout ce monde ne sera pas de trop si on souhaite obtenir le score de cinq étoiles dans chaque tableau, surtout quand on sait qu’elles sont indispensables pour débloquer les niveaux suivants.

Malgré tout, même si on peut compter pas loin d’une vingtaine d’heures pour vraiment en faire le tour, il faut reconnaitre que la monotonie nous gagne rapidement sur la longueur. La frénésie des premiers instants est doucement remplacée par la lassitude de tout le temps faire la même chose. On peut espérer un peu de changement grâce à la personnalisation de notre héros, en essayant de trouver la configuration de l’équipement qui nous conviendra le mieux. Mais cela n’effacera que partiellement la redondance qu’on peut ressentir au fil des parties.

 

En conclusion

Sans tomber dans la facilité, Demiurge avait toutes les cartes en main pour faire de Shoot Many Robots un titre inoubliable. On ne peut que saluer le travail effectué sur son contenu, avec une flopé d’objets plus délirants les uns que les autres, ainsi qu’une ambiance graphique qui fait directement référence à des jeux comme Metal Slug. Mais cela ne sert que de cache misère à un jeu qui manque clairement de finition sur sa jouabilité et qui malgré son humour, n’arrive pas à nous entrainer dans sa folie. Dans l’état il s’agit simplement d’un bon petit shooter, mais qu’on aura malheureusement vite fait d’oublier.

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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