Test – Super Lucky’s Tale : quand renard ne va plus

Va-t-on avoir le droit à une nouvelle vague en hommage à l’âge d’or des jeux de plates-formes en 3D ? C’est en tout cas ce que semble présager les dernières sorties, comme A Hat in Time ou encore le dernier Crash Bandicoot. Et Super Lucky’s Tale n’y fait pas vraiment exception, puisque tous les pixels du jeu semble transpirer la fibre nostalgique. C’est  en tout cas ce qu’on essaye de nous proposer, mais le résultat n’est pas forcément si convaincant.

Quand rien ne va plus, on trouve une excuse

Quand on possède un petit héros tout mignon et qu’on veut en faire un jeu de plate-forme dans lequel il doit traverser plusieurs mondes différents, comment faire pour rendre cela cohérent ? Et bien on lui greffe un méchant chat sorcier qui veut mettre ses pattes sur le pouvoir du livre des Âges. Un ouvrage qui nous permettra de se déplacer dans quatre mondes parallèles et qui évidemment devront aussi être secourus. Ce qui ne sera pas au goût de notre sorcier qui enverra sa bande de matous nous mettre des griffes dans les roues, afin de nous empêcher en même temps de retrouver notre sœurette qui est perdu quelque part dans le livre. Sans surprise les mondes auront des portails qui mèneront vers divers niveaux, puis quand on aura récolté assez de trèfles on pourra aller affronter le boss du coin.

Pour y arriver notre cher Lucky pourra s’appuyer sur un éventail de mouvements qui ne fera pas rougir de honte les héros à casquette. Un classique double saut et une attaque tournoyante seront nos principaux outils durant notre aventure. Le personnage se manie avec pas mal de souplesse et il n’y a pas grand-chose à en redire. Et c’est un peu là tout le souci qui va rapidement se greffer à Super Lucky’s Tale, c’est qu’on est devant un jeu qui nous propose rien de grandement nouveau. La seule originalité viendra de sa capacité à plonger sous terre afin de se cacher ou encore, de trouver des trésors cachés. Cela permettra aussi à différentes occasion de prendre de la vitesse pour sauter plus loin avec un tremplin.

C’est parfois joli, mais la plate-forme est sans originalité

La collection du pauvre chanceux

Avec un jeu basé sur la collecte de bonus pour débloquer l’entrée des niveaux on pourrait penser que l’exploration est au centre du gameplay. Si c’est effectivement le cas, cela est amoindrit par un jeu qui balise grandement notre progression. Les environnements sont assez petits et il est bien difficile de s’y perdre ou de rater un bonus à collecter. Il est ainsi possible de ramasser quatre trèfles dans chaque niveau. Pour les obtenir il faudra ramasser tous les lettres cachés pour former le prénom de notre renard, ramasser 300 pièces ou encore en trouvant le petite passage secret vers le niveau bonus. Cela fonctionne dans les grandes lignes, mais c’est tellement du déjà-vu que cela finit par manquer de saveur.

On avance sans trop se poser de questions et au bout de cinq heures on se rend à l’évidence qu’on vient déjà de plier le jeu. On rajoute à cela deux ou trois heures pour récolter tous les bonus manquant et on arrive sur la conclusion d’une durée de vie plutôt mince. Il faut dire que c’est peut-être pas plus mal car Super Lucky’s Tale souffre de quelques problèmes plus que regrettable. La plus évidente est de nous avoir affligé une caméra fixe sur le personnage. Au mieux il sera possible de bouger l’angle d’un cran ou deux sur la droite ou la gauche, mais cela reste souvent un handicap de taille pour juger notre distance de saut. C’est d’autant plus préjudiciable qu’il est parfois nécessaire de fouiller les niveaux pour trouver les bonus qui y sont cachés. Et c’est la qu’on commence aussi à découvrir les problèmes techniques du jeu. Il n’est ainsi pas rare de rester derrière un élément du décor, de tomber sur une plate-forme qui ne devrait pas en être une ou encore de voir notre personnage traverser le plancher.

Cela aurait pu s’arrêter là, mais malheureusement il suffit d’avoir l’œil un peu attentif pour s’apercevoir du manque de finition qui accapare le jeu. On pourrait ignorer le fait que notre héros se téléporte d’un endroit à l’autre après une cinématique, mais c’est déjà un peu plus dérangeant de faire face à des saccades dès que l’action est un peu trop mouvementée. Cela aurait pu à la rigueur se comprendre si l’écran était surchargé de projectiles ou d’ennemis, mais il suffit même d’un petit nombre pour que cela soit le cas. Même taper sur quelques caisses suffit parfois à ralentir le jeu. Après ce n’est pas quelque chose qui viendra handicaper notre avancé, mais c’est navrant de voir un jeu qui souffre de telles carences, alors qu’il est techniquement loin d’être grandiose.

Les énigmes sont loin d’être compliqué

On essaye de lui trouver des bons points

En laissant de coté un instant son manque de fluidité, on peut quand même dire que le jeu tente de se renouveler avec plusieurs phases de gameplay. Outre le schéma classique d’un niveau lambda de plates-formes, il y a aussi des passages en 2D et qui se prend même le luxe de jouer dans la profondeur, en nous mettant dans les décors du background. Et pour apporter un peu de piquant à l’ensemble, il y aura parfois quelques mini-jeux ou encore des puzzles où il faudra pousser des statues. Un jeu à la Super Monkey Ball sera même de la partie, avec notre renard qui devra rouler dans une petite boule et qu’on devrait évidemment faire bouger sur un plateau. Après l’ennuie c’est que ces mini-jeux sont une maigre tentative d’apporter un peu de variété à un jeu qui en manque cruellement. Et force de constater que cela ne suffit pas. Une routine s’installe assez rapidement et avant même d’avoir atteint la moitié du jeu, on doit s’efforcer d’admettre qu’on a déjà l’impression d’en avoir déjà fait le tour.

 

En conclusion

Super Lucky’s Tale avait tout pour séduire un public en manque de jeu d’aventure et de plates-formes en 3D de la belle époque, voire pour intéresser les plus jeunes. C’est plutôt joli à l’œil et cela se prend en mains avec beaucoup de facilité. Mais quand on creuse un peu sous les apparences on déterre un jeu qui souffre d’un manque d’originalité, en plus d’avoir plusieurs lacunes techniques. C’est vraiment dommage car ils y avaient vraiment des idées bien exploitées, en plus de tenté de nous proposer quelque chose de diversifié. Mais en l’état c’est un jeu tout juste moyen et qui a aura bien du mal à s’imposer.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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