Test – The Deer God : sous le regard des dieux

On est balancé dans la nature, dans tous les sens du terme

Il faut croire que pour vendre un jeu au concept original, il vaut mieux se lancer une campagne Kickstarter. C’est exactement ce qu’à dû penser Crescent Moon Game en voulant financer The Deer God. Mais force de constater que le succès d’une telle campagne n’annonce pas forcément un bon jeu. 

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C’est un chasseur qui…

Froisser les dieux n’ait pas forcément de bon augure quand on est un chasseur, surtout lorsqu’on tue un faon par mégarde. L’âme de notre humain va alors se réincarner dans l’animal qu’il vient de faire disparaître et il va donc devoir faire avec sa nouvelle condition, ce qui va l’amener à faire des choix qui orienteront son karma. Voilà en tout cas la base de The Deer God, qui débute avec un scénario plutôt original pour un jeu vidéo, mais qui va montrer que c’est peut-être là sa seule force.

L’aventure être parcouru comme un bête jeu de plate-forme, dans lequel on va traverser des environnements générés aléatoirement. Du moins c’est l’idée, mais on va vite se rendre compte que même si l’on traverse différentes régions ou saisons, les formations rocheuses et autres plaines vont vite commencer par se ressembler. L’impression de déjà-vu se fait ressentir et c’est là qu’une première part de la redondance du jeu comme à s’installer. Mais on n’est pas au bout de nos surprises, puisque cela continue rapidement sur cette lancé.

Le principe de base sera que notre petit animal va évoluer au fil des jours, pour grandir petit à petit vers un grand cerf. Pour arriver à cet exploit, notre bête va devoir survivre face à une nature hostile et qui ne lui voudra pas forcément du bien. Cette survie est représentée par une jauge de vie, une autre d’endurance qui va servir pour attaquer les différentes bestioles qu’on rencontre. Tandis que la faim va être montré par la barre verte, qui n’en finira pas de se vider et il va donc falloir se nourrir avec les fruits ou champignons qu’on trouvera sur notre chemin.

En plus de la famine qu’il est nécessaire de gérer, car les lieux qu’on traverse ne sont pas forcément propice à la pousse des plantes, il sera aussi très facile de mourir en se battant contre des ennemis plus fort que nous. Quelques points de contrôle sont disséminés par-ci par-là, mais on pourra aussi copuler avec une biche du coin, afin d’engendrer une descendance qui servira de nouvel hôte pour notre âme en cas de trépas. Ce qui est un moyen comme un autre pour créer une sauvegarde de notre progression.

On est balancé dans la nature, dans tous les sens du terme
On est balancé dans la nature, dans tous les sens du terme

Devenir le roi des animaux

Après ces quelques explications sur les bases de The Deer God, il pourrait sembler qu’on se trouve devant un jeu qui assume entièrement son concept d’ovni vidéoludique. Mais après quelques heures en sa compagnie les choses se compliquent un peu, car on se rend vite à l’évidence qu’on tourne en rond. La répétitivité s’installe et on finit par tomber dans une lassitude qui ne nous lâchera plus, à moins d’éteindre le jeu.

Pourtant les idées étaient là, puisque notre faon va vite rencontrer des énigmes qui vont nous permettre de débloquer des compétences. Quoi de plus drôle que de voir un cerf lancé des boules de feu ou de la foudre ? Mais malgré ça l’ambiance du jeu finit par s’installer dans une grande redondance. On avance en ligne droite, on butine un peu de nourriture et on évite les monstres qu’il nous est possible d’esquiver et on espère tomber sur une nouvelle grotte avec un boss ou un objet utile à ramasser.

Le joueur est ainsi lancé dans une aventure sans aucuns repères et il va doit comprendre ce qu’on attend de lui, sans qu’il soit forcément aiguillé. C’est un peu ce qu’on retrouve dans tous les rogue-like, mais dans ce type du jeu il faut avoir le sentiment d’avancer avec l’échec, en assimilant les mécaniques qui s’opposent à nous. Ici ce n’est pas du tout le cas et l’utilisateur n’a pas la sensation de progresser et d’apprendre de ses erreurs. Il y a bien quelques boss dont-on où l’on doit trouver la bonne manière pour les aborder, mais cela s’arrête là.

Encore un point qui pourrait fâcher, c’est qu’on se plonge encore une fois dans une œuvre entièrement réalisée en pixel-art. C’est une direction artistique qui commence à rencontrer ses limites, notamment avec une scène indépendante qui en abuse clairement. Peut-être conscient de cela, le studio derrière The Deer God a décidé de prendre une approche légèrement différente, en donnant aux environnements une certaine profondeur de champ. Ainsi même en restant en 2D, le jeu s’octroie une certaine personnalité, ce qui n’est évidemment pas un mal mais c’est loin de gommer ses autres défauts.

 

En conclusion

On comprend l’effort derrière The Deer God qui est celle de vouloir se positionner sur un concept original et surprendre les joueurs. Mais les bonnes intentions ne suffisent pas et la réalisation doit suivre la même voie, ce qui n’est pas du tout le cas. L’idée de base aurait pu donner quelque chose de très novateur et captivant, mais dans l’état le résultat est bien trop brouillon pour qu’on se donne la peine de s’y intéresser.

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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