Dans le petit monde des studios indépendants, on dénote une tendance à vouloir exploiter les jeux de plates-formes comme une discipline très exigeante. Cela n’empêche pourtant pas à des développeurs de revenir aux premiers amours du genre, quand l’aventure et l’exploration avaient encore une place prépondérante. C’est un peu ce que Mimimi Productions à tenté de faire avec The Last Tinker : City of Colors, dans une ambiance résolument très enfantine et colorée, mais qui ne manque pas d’un certain charme.
Des couleurs colorées
Alors que CouleurVille était par le passé un lieu paisible, les choses ont bien changé quand la cité s’est vue retrouvé coupé en plusieurs quartiers. Il faut dire que la ségrégation des couleurs n’a pas que fait du bien aux habitants. Alors qu’autrefois appartenir à une couleur spécifique était synonyme de fierté. Le rouge représentait la Force, le Bleu le courage et le Vert la curiosité. C’est aujourd’hui une autre histoire, puisque ces couleurs définissent les personnes comme étant agressives, peureuses ou tristes. Mais alors qu’on pensait que les choses ne pouvaient pas aller plus mal, c’est un vilain petit esprit qui entre en scène pour voler les couleurs de ce monde. Tout en répandant le malheur, au travers de la grisaille qui prend ses aises, libérant au passage des créatures belliqueuses. Bien entendu, un sauveur pointe son nez à l’horizon, en la forme du très singulier Koru. Un personnage qui ne possède pas d’affiliation apparente à une couleur en particulier et qui vit un peu comme un paria, à l’écart de la société. C’est pourtant sur lui que repose l’espoir de ce monde et il va vite découvrir qu’il a un grand rôle à jouer dans cette histoire.
Le studio derrière The Last Tinker : City of Colors, se revendique des inspirations comme Banjo Kazooie, Rayman ou encore Zelda. Si cela se ressent sur certains aspects, notamment dans les mécaniques de gameplay assez simpliste du jeu, cela ne se voit pas forcément dans la direction artistique qui possède clairement sa propre identité. Avec ses décors et bulle de dialogue en carton pâte, ses environnements mixant le papier et la vraie faune, The Last Tinker fait clairement pensé à un livre pour enfant. Et ce n’est pas plus mal, car la jouabilité est relativement facile à prendre en main. Les sauts automatisés, mais demandant parfois un certain rythme, en sont le bon exemple. L’avancé se fait presque naturellement et il est rare de rencontrer un passage offrant une grande difficulté. Mais ce n’est pas plus mal, car ce n’est pas là dedans que se situe l’intérêt du jeu. Il s’agit d’un conte, d’une aventure qu’on parcourt avec aisance et qui n’a pas pour ambition de proposer une progression parsemé d’embûches.
La vie en couleurs
En témoigne le système de combat qui dans la pratique se montre simple d’utilisation, mais qui s’alimente petit à petit par de nouvelles capacités. En plus de l’esquive et d’une contre basique, il devient vite possible d’acheter de nouvelles technique, avec les pierres précieuses glaner dans les environnements. Mais aussi en délivrant les trois esprits de couleurs, qui respectivement nous offriront une compétence un peu plus efficace. Il sera donc possible d’entrer dans une rage pour faire plus de dégâts, d’emplir de terreur nos ennemis qui essayeront de s’enfuir ou encore ralentir le temps durant un court moment. Un fonctionnement assez basique, mais qui finalement colle à merveille avec l’ambiance de The Last Tinker. On pourrait facilement être amené à appréhender la grande facilité du jeu, mais le tout s’imbrique avec une déconcertante harmonie. Sur le principe on aurait aimé avoir simplement un peu plus de variété dans le bestiaire qui se présente face à nous. Seulement cinq types de monstres seront amenés à croiser notre chemin, ainsi de des boss qui ont une forte tendance à être recycler.
Les combats ponctuent de temps à l’autre l’exploration de CouleurVille et de ses environs, mais des phases de réflexion viennent également égayer nos parties. Rien d’insurmontable encore une fois, mais toujours bien mis en place et qui bénéficient entièrement des capacités qu’on vient à recevoir durant notre périple. Une bonne dose des énigmes sont basées sur l’intégration d’un personnage secondaire qu’on ne peut pas contrôler directement, Briggs, mais qu’on peut plus ou moins diriger en sifflant. L’étrange gaillard à tête de champignon peut profiter de sa grande taille et donc de sa force, voire rétrécir pour passer dans des tuyaux. Chacune de ces deux formes réagit d’une autre manière selon le pouvoir qu’on utilise sur lui. Durant sa petite taille, il est par exemple possible de le transformer en bombe humaine avec la forge rouge, pour ainsi dégager les chemins pris sous les rochers. On débloque ainsi au fur à mesure de notre avancé de nouvelles actions, offrant une bonne diversité dans les situations rencontré. The Last Tinker est construit en zones qu’on est amené à explorer, donnant vite l’agréable impression d’évoluer dans une quête qui nous fait traverser des petits donjons.
En conclusion
Sans être réellement innovateur, The Last Tinker se range dans la catégorie de jeu qu’on effleure avec grand intérêt et plaisir, sans pour autant que celui-ci nous émerveille au plus au point. Il faut dire que sa réalisation presque impeccable, arrive à capter notre attention durant la dizaine d’heures que dure notre aventure. Les personnages secondaires qu’on ait amené à rencontrer ne sont pas toujours très bavards, mais la traduction intégralement en français contribue allègrement à rendre l’expérience très plaisante. Le jeu est certes facile et il y a fort à parier qu’un joueur un tant soit peu débrouillard n’y rencontre pas de situations qui le mettront vraiment dans l’embarra. Pourtant, Mimimi Productions à vraiment tout fait pour nous livrer un jeu affectueux et accrocheur, qui ravira à coup sûr les plus jeunes.