Sur Pc, les dungeon-crawler sont légions. Il existe des dizaines de ces jeux qui ont pour principal but de vous faire voyager dans un donjon, l’épée à la main, pour récupérer trésor sur trésor et zigouiller des monstres par packs de douze. Aussi, voyons un peu ce que Tiny Keep a dans le ventre et s’il saura se démarquer de cette multitude.
Tayaut, Messire, tayaut !
Dans Tiny Keep, on incarne un prisonnier calme, bien sage dans son coin mais enfermé au plus profond du pire donjon jamais imaginé. C’est à croire qu’on a du tenter de voler les joyaux de la couronne ou assassiner un roi pour subir une telle punition. Hors donc, un beau matin, vous vous réveillez tout guilleret car votre voisin de chambrée a réussi à ouvrir la porte de votre cellule et est parti vers la liberté. Faisant fi des convenances, vous décidez qu’il serait bien judicieux d’aller rejoindre votre colocataire dans sa petite virée pour rejoindre l’extérieur. Oui mais attention mon bon messire. Le donjon est rempli de gardes et autres monstres, truffé de pièges en tout genre et est plus complexe que le labyrinthe du roi Minos. Il vous faudra faire preuve de prudence et de courage pour réussir à sortir vivant, si ce n’est en entier, de cette sombre forteresse souterraine. Donc, ceci étant dit, à la chaaaaarge !
Le contexte étant ainsi placé, voyons maintenant un peu à quel type de jeu nous avons en face de nous. Tiny Keep est un dongeon-crawler. En bon français on doit évoluer dans une vingtaine de niveaux, tous générés aléatoirement. Le but dans chaque niveau est d’attendre la sortie et d’en ouvrir la porte. Si parfois elle s’ouvrira directement, parfois ce sera plus complexe. Il faudra abattre des boss ou passer outre d’impressionnantes créatures qui vous barreront le chemin. J’avoue avoir fort apprécié l’idée de générer aléatoirement chaque niveau. Cette option rend chaque nouvelle partie complètement différente. Concernant l’aspect graphique, le jeu est en 3D avec une caméra semi-dynamique. Cela veut dire que l’on peut la diriger un peu mais que le jeu va essayer de vous offrir la meilleure vue de l’action possible. Bon, en vrai c’est parfois assez limite mais dans l’ensemble, l’action est assez lisible. Au niveau de la qualité graphique … disons que c’est correct mais sans plus. Les personnages ont un style SD (super-deformed), les décors sont plutôt jolis mais sans être exceptionnels. C’est du déjà vu mais plutôt bien exploité. Le minimum syndical, quoi.
Pour les contrôles maintenant, c’est également assez simple. Quatre boutons sont utilisables en plus des directions. Avec ces boutons vous pourrez frapper avec votre épée, parer avec votre bouclier, sauter ou interagir avec un objet. Il n’y a donc rien de particulièrement compliqué. En revanche, il faut jeter un œil au niveau des compétences à glaner pour que cela deviennent intéressant. A la fin de chaque niveau et parfois également dans le niveau même se trouvent des vasques parées d’un halo blanc lumineux. En y jetant quelques pièces glanées sur les cadavres de vos défunts ennemis ou trouvées durant vos explorations, vous obtiendrez une caractéristique nouvelle ou augmenterez le niveau d’une caractéristique déjà en votre possession. Frapper plus d’un ennemi à la fois, blesser plus efficacement des types d’ennemis, reculer plus rapidement, avancer bouclier levé plus rapidement, frapper plus fort ou même régénérer votre vie en sont quelques exemples. Mais attention car la vasque de fin de niveau coute beaucoup moins cher que celle durant le niveau. Mais parfois, nécessité fait loi.
Plus dure sera la chute
Oui, la nécessité d’être un peu plus efficace à un moment donné se fera vite sentir car TinyKeep est difficile voire horriblement difficile. Le joueur lambda ne passera qu’avec difficulté les quatre premiers niveaux. Le problème vient du grand nombre d’ennemis qui aiment se mettre à plusieurs sur votre dos pour vous achever en quelques secondes. Bien sûr, vous pourrez utiliser les pièges posés ça et là pour réduire leur nombre mais pour certains ennemis gigantesques, cela les fera à peine sourciller. Pire encore, la physique même du jeu vous posera des problèmes. En effet, un objet posé sur votre route (brique, baril, table, …) vous gênera le passage. Sachant que tous les 5 mètres, des chauves-souris sortent des murs en faisant tomber un morceau de celui-ci sur vos pas et que nombre d’obstacles sont placés dans le niveau … vous comprendrez rapidement comment cette option est agaçante. De plus, l’or lâché par les ennemis étant très apprécié, ces petites pièces auront un malin plaisir à se placer sous des cadavres ou à rouler à des endroits difficiles d’accès, cachées sous nombre d’objets.
Un autre petit souci vient de l’aspect aléatoire de la génération des niveaux. Il y a parfois de petites bêtises comme lorsque vous devez trouver un coffre contenant une clé de couleur et que le jeu n’a prévu aucun accès pour atteindre ce coffre … Bon, ça ne m’est arrivé que deux fois en une quarantaine de parties mais quand même. Aussi, la disposition des monstres est également assez aléatoire. Prenons un exemple concret : le niveau 5. Il y a dans ce niveau deux énormes golems de pierre, invincibles et vous suivant à la trace. Parfois, je les ai eu tous deux directement face à moi lorsque je démarre le niveau. Autant dire que la partie a durée 5 secondes maximum. Une autre fois, ceux-ci étaient enfermés dans la pièce avec la clé qu’il me fallait. Si j’ouvrais la porte, je finissais en rillettes. Sincèrement, la narration est bien conçue, le concept du jeu est prenant mais je l’ai trouvé vraiment trop difficile. Mais je m’y suis quand même bien amusé malgré tout et j’ai encore la petite musique en tête (ce qui est assez rare).
En conclusion
TinyKeep ne sera pas un renouveau dans le genre des dungeon-crawler. C’est un titre honnête qui ravira les fans du genre et les férus de la difficulté. Pour les autres, faites bien attention. Il faudrait indiquer en grand la notion « pas pour les amateurs » sur la page Steam du jeu car il risque fort de rapidement vous dégoûter de par sa difficulté.