Il n’est pas toujours nécessaire qu’un jeu nous en mette plein la vue. TurnOn entre facilement dans ce cas de figure, puisque l’ambition n’est pas d’offrir un jeu bourré d’action et qui va nous faire réfléchir sur le sens de la vie. Mais simplement de nous donner une petite pause, avec une dose d’amusement qui va perdurer le temps d’avoir une manette entre nos doigts et cela, sans prise de tête.
Qui a éteint la lumière
Quand une étrange météorite décide de tomber sur la centrale électrique d’une ville, cela peut vite se transformer en catastrophe. Entre les habitants qui souffrent de l’absence d’électricité et ceux qui en profitent pour semer le chaos, il y a de quoi y voir un semblant de fin du monde. Mais heureusement, on va pouvoir rétablir la situation en prenant le contrôle d’une petite boule de lumière qui peut seulement se déplacer sur les lignes électriques. Cela peut paraître trop simpliste comme mécanique et cela l’est forcément, mais on découvre rapidement qu’il n’en faut pas plus pour apprécier la ballade.
Il va donc suffire de bouger notre petit camarade en le faisant glisser le long des câbles sur lesquels il peut se mouvoir, tout en ramassant des icônes d’électricités et en rallumant les lampes, ainsi que d’autres appareils. Cela aura pour effet de nous faire gagner des points qui seront comptabilisé en fin de niveau, mais cela n’aura aucun incidence, hormis pour ceux d’entre vous qui aurait envie de courir après le meilleur score. Le reste va se montrer comme une petite promenade, une exploration des niveaux en se faisant accompagner d’une douce musique, tandis qu’on essaye de trouver toutes les actions à effectuer pour aider les habitants de la ville.

Il suffit parfois d’un rien
Évidemment il est possible de mourir dans TurnOn, mais cela est loin d’être une finalité à notre partie, puisqu’on revient à ce moment là au dernier point de contrôle, voire au début du niveau mais sans avoir besoin de tout recommencer. Bien qu’on puisse désigner notre expérience comme étant un jeu de plates-formes, on peut aussi y trouver quelques énigmes qui sont avant tout basé sur de l’exploration. On va d’ailleurs, tout au long du jeu, explorer divers zones de la ville et qui dans l’ensemble nous offrent une grande variété d’environnement, même si l’on reste principalement dans un contexte urbain.
D’une certaine façon, on pourrait dire que le but de TurnOn est de redonner vie à une cité endormie. On essaye de redonner de l’espoir au gens en essayant de rallumer toutes les lumières qui croisent notre chemin. À aucun moment on ne sera vraiment confronter à de grosses phases de plates-formes qui requièrent une grande dextérité de notre part. Cela viendra durant la séquence de fin, mais rien d’insurmontable. Pour le reste il va surtout être question de jouer avec la perspective pour se déplacer et sauter d’une zone électrique à l’autre.
Notre avancé se fait donc très tranquillement et il ne faut pas s’attendre à de grands rebondissements. Quelques niveaux en scrolling forcé nous sortent un peu de cette routine, en nous offrant un peu plus de défi, mais cela réussi à agrémenter notre progression et à faire qu’on ne s’ennuie à aucun moment. La force de TurnOn est véritablement de mettre le joueur dans une certaine passivité, tout en lui donnant du plaisir à découvrir son environnement. Trouver le bon chemin vers le disjoncteur pour rallumer la lumière d’une vieille grand-mère ou encore sauver une petite fille qui s’est perdue, en éclairant son chemin. C’est plein de petits événements qui ponctuent notre aventure qui nous décroche à chaque fois un sourire.

Pas tout en finesse
On se promène ainsi dans les niveaux, tout en étant étonné qu’on ne s’ennuie jamais et cela malgré la redondance de son gameplay. Il faut dire que l’architecture des niveaux est vraiment remarquable et ne nous donne pas le sentiment de tout le temps faire la même chose. Au début, c’est assez particulier de devoir jouer avec la perspective pour passer d’un élément à l’autre, alors qu’en réalité il devrait avoir une grande distance entre eux mais au bout d’une ou deux fois, cela n’a plus rien de choquant et on commence à entrevoir tous les chemins qui s’ouvrent devant nous. L’exploration devient alors étonnamment facile et agréable.
S’il est par contre assez aisé de comprendre ce qu’on attend de nous dans chaque niveau, c’est un peu moins le cas sur les rares phases de boss qu’on va être amené à côtoyer. On ne peut pas vraiment dire ce sont des boss au sens stricte du terme, mais cela reste des semblants d’affrontements dans lesquels il va falloir trouver comment se débarrasser d’un engin qui nous barre la route. Ces passages sont vraiment superflus et déteint complètement sur le reste du jeu qui est bien plus calme.
La faiblesse de TurnOn est qu’il ne s’agit pas d’un jeu qui va plaire à tout le monde, mais c’est aussi que notre appréciation est parfois biaisé par quelques petits bugs qui surviennent ça et là durant notre avancé. Rien de grandement dramatique, car il va surtout s’agit d’avoir notre personnage qui tout à coup se met à gravité au dessus d’un câble ou d’un élément et il suffira d’appuyer sur le bouton pour descendre, pour revenir à la normal. Mais cela vient tout de même un peu gâcher notre plaisir, surtout que tout le reste du jeu baigne dans une ambiance très douche et enivrante. Au point qu’on se prend vraiment d’affection pour ce petit être de lumière et qu’on s’émerveille devant un jeu qui repose sur un gameplay très simple et qui pourtant nous accroche jusqu’au bout.
En conclusion
Avec TurnOn, c’est la preuve qu’il n’y a pas besoin d’avoir un grand studio pour réaliser un bon jeu et surtout, qui peut nous charmer durant plusieurs heures. Pas besoin de grands moments épiques ou de l’action à nous retenir le souffle, tout ce qu’il faut c’est une idée qui arrivera à nous séduire. Et c’est le cas ici, puisque qu’on a devant nous un gameplay qui se base sur presque rien et qui pourtant fonctionne. On aurait probablement apprécié que le rendu du jeu soit légèrement plus peaufiné, ce qui lui enlève un peu de sa beauté au final, mais cela reste tout de même une belle ballade et c’est tout ce qui importe.