Comment rester insensible face à la vague de recyclage qui est opérée de la part des éditeurs, et cela depuis maintenant plusieurs années. L’espoir de surfer avec la nostalgique des joueurs y est certainement pour quelque chose, mais cela se fait souvent au détriment de voir débarquer une foule de jeux qui n’intéresseront pas grand monde. Si Warlords puise ses origines dans l’Atari 2600 et risque de plaire aux anciens qui ont connu cette machine, il est difficile de dire si cela arrivera à convaincre de nouveaux adeptes.
Protège ton petit royaume
Les passionnés d’arcade se retrouveront facilement dans Warlords, car il faut bien avouer que le jeu n’encombre pas ses valises avec un grand scénario, celui-ci se montre même très minimaliste. Le but étant de protéger les fortifications de son château, afin que notre tour principale ne se fasse pas détruire par les tirs ennemis. Les parties se déroulent dans un univers médiéval, avec deux ou quatre adversaire qui un peu à la manière d’un Pong, doivent bouger un bouclier devant les murs de leur enceinte pour essayer de renvoyer les boules de feu qui trainent dans les environs. Un principe qui peut paraitre vraiment très simple et autant dire que c’est effectivement le cas. Graphiquement Warlords n’a pas grand-chose pour lui, avec des décors plutôt maussades et des animations dont la rigidité pique parfois les yeux. Mais on peut essayer de se contenter avec quelques subtilités qui sont là pour rehausser un peu son gameplay.
Le bouclier est donc notre outil principal, avec la possibilité de maintenir une pression sur la gâchette de la manette pour attraper un projectile et le renvoyé avec un tir chargé. Cela nous offrira une puissance de frappe accrue et donc plus de points sur notre compteur si l’on arrive à toucher les murs adverses. Notre blindage se dirige avec le stick analogique de gauche, tandis que celui de droite est assigné aux déplacements de nos troupes. Des fantassins qui peuvent nous aider à nous défendre en attaquant, voir en réparant nos murailles qui auraient été malencontreusement endommagées. La difficulté réside donc dans le fait de garder un œil sur les obus qui cherchent leur chemin dans l’arène de combat et qu’il va falloir repousser, tout en dirigeant nos hommes pour qu’ils puissent accomplir leur objectif. Un exercice qui devient vite périlleux dans des parties qui deviennent de plus en plus chaotiques, surtout quand on joue à quatre joueurs. Heureusement, l’existence de raccourcies sur la croix de direction facilitent leur gestion, ce qui rend les choses tout de suite plus pratique. Leur utilité s’en voit bonifié et leur apport stratégique est indéniable, pour un jeu qui malheureusement manque cruellement de profondeur sur le long terme.
Simple, mais peut-être un peu trop
Warlords est typiquement le genre de jeu qui part d’une bonne intention, mais dont le gameplay n’a foncièrement pas de quoi nous tenir en haleine pendant très longtemps. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé, en y incorporant quelques bonnes idées. Comme les bonus qui peuvent être gagnés, en envoyant nos fantassins sur des points à conquérir au milieu du terrain. Un moyen de débloquer des améliorations, comme un bonus de destruction sur notre tir chargé, une protection supplémentaire pour nos murs ou encore des malus qui ralentissent nos adversaires. Le plus significatif étant l’invocation d’un chevalier noir qu’il vaut mieux éviter de titiller, sous peine de vite le retrouver en train de massacrer nos défenses. Des petits jouets intéressants qui rendent l’action un peu plus agréable, mais qui n’arrive pas à pallier à la sensation de répétitivité qu’on ressent très rapidement. D’ailleurs, on comprend vite qu’il suffira d’envoyer notre escadron dans la capture des bonus, puis de les laisser le faire automatiquement. Le gain étant bien plus intéressant et moins pénible que de les envoyer attaquer les remparts en face de nous. Ce qui pouvait donc paraitre comme une bonne idée se retourne donc contre nous, en finissant par nous entrainer complètement vers un profond sentiment de lassitude.
On aurait pu croire que Warlords irait se rattraper en offrant une multitude de modes de jeux, mais la réalité est plus qu’affligeante. La jouabilité n’évolue pas et on se farcie le même principe, que cela soit dans la campagne ou en multijoueur. Deux modes qui sont strictement identique dans leur déroulement, sauf qu’à la place de l’IA on ira combattre nos amis en local ou des joueurs en ligne. Même les fans de scoring seront déçus, car le jeu enregistre vos performances sur la console et pourront seulement être comparé avec les autres profils.
En conclusion
Bien que Warlords ne soit pas foncièrement mauvais, voir même sympathique le temps d’une partie ou deux, c’est vraiment sur le long terme que son contenu se retrouve pénalisant. Avec un gameplay beaucoup trop répétitif et qui manque de contenance pour nous combler sur la longueur, on passera vite notre chemin. Il aurait pourtant suffit de pas grand-chose pour relancer notre intérêt, comme quelques modes supplémentaires. On pourra se satisfaire en se disant que cela reste un jeu qu’on peut sortir le temps d’une soirée entre amis, mais difficile de croire que cela suffira pour vous convaincre de l’acheter.