Test – XCOM : Enemy Unknown

Pour beaucoup de joueurs la simple énumération de XCOM suffit à faire remonter plein de bons souvenirs, au point qu’on pourrait dire qu’il s’agirait presque d’un amour de jeunesse. Une série à rallonge qui a laissé une marque indélébile dans notre esprit, notamment pour son approche novateur de la stratégie au tour par tour. C’est donc avec un réel bonheur que plusieurs années après, on accueil à bras ouvert ce nouvel opus qui pour l’occasion se voit être remis au goût du jour. Des inquiétudes peuvent néanmoins subsistées, mais on pourra rapidement se rendre à l’évidence qu’elles sont largement infondées.

Remise au goût du jour

Le scénario de départ de XCOM : Enemy Unknown n’a pas vraiment de quoi faire rougir les ténors de la littérature, car malgré une mise en scène efficace, il faut reconnaitre que la menace d’une invasion extraterrestre sur la Terre n’a rien de très palpitant ou d’original. Qu’à cela ne tienne, car après tout il ne s’agit là que d’un prétexte pour prendre place à la tête d’une organisation mondiale, en tant que Commandant. Notre position de choix dans cette infrastructure nous demandera de prendre part aux combats contre les dangers intersidéraux, mais aussi de gérer tous les à cotés afin que nos missions se déroulent du mieux possible. Cela incombe souvent à faire des choix qui auront des répercussions à long terme et qui risquent de ne pas toujours satisfaire tous les intervenants. De nombreux pays sont actifs dans ce conflit, ce qui demandera un peu de diplomatie pour que la panique ne s’installe pas trop sur les territoires, mais on se rendra vite à l’évidence que cela n’est pas toujours possible. Ce ne seront pas les uniques tâches qui solliciteront notre attention. Il faudra bien entendu essayer de répondre et de combler les demandes des scientifiques et des ingénieurs, ce qui permettra de peaufiner l’équipement de nos soldats. Si le principe poulpesque de ce gameplay peut d’emblé faire peur aux joueurs qui découvriraient le genre, il faut savoir que Firaxis a vraiment fait des efforts pour que même les non-initiés arrivent à en comprendre tous les rouages. Des simplifications ont dû être opérées par rapport au support d’origine, mais c’est pour vite s’apercevoir que c’est tout à fait justifié et que cela permet d’avoir une prise en main immédiate.

C’est ce qu’on découvre au travers de notre initiation, dont la première mission se solde d’ailleurs par l’anéantissement de toute notre unité. Un bel échec qui est là pour nous faire comprendre que toutes nos décisions auront un impact direct sur nos résultats. C’est pour cela que la phase de gestion de la base est tellement primordial, afin de bien préparé nos soldats, tout en mettant toutes les chances de nos cotés. Afin de mettre notre arsenal à niveau de celui des envahisseurs, il convient de fréquemment lancer des recherches, en faisant analyser le matériel extraterrestre récupéré après nos affrontement ou en disséquant tout simplement les corps récupérés. Voir en interrogeant un ennemi qu’on aurait capturé vivant, mais avant cela encore faut-il avoir fait mettre en place une chambre de confinement adéquat. Car pour optimiser le fonctionnement de notre structure militaire, on aura la main mise sur l’agencement et la construction de nouveau département, comme des ateliers ou des générateurs pour augmenter l’apport en énergie de l’ensemble. Ce n’est qu’une infime partie de ce qui nous attend, mais encore faut-il avoir le budget nécessaire pour pouvoir se lancer dans une telle entreprise. Un budget mensuel nous est rapidement alloué, mais celui-ci se révèle bien maigre et il va falloir user de prudence pour être dans les bonnes grâces des  membres de notre organisation. Une tâche qui se révèle vite impossible, car la menace alien pèse vite sur nous et les choix à notre porté seront souvent à sens unique, voir fatal pour  l’avenir de certaines nations alliées.

La défense étant souvent la meilleure stratégie, il vaut mieux couvrir ses arrières et anticiper les attaques extraterrestres. La planète est en effet fréquemment survolée par des ovnis qui circulent au dessus des différents pays, ce qui est souvent synonyme d’une attaque imminente. Pour prévenir cette menace, il est nécessaire de couvrir chaque continent avec des satellites qui nous serviront à prendre les devants et à attaquer les soucoupes qui passeraient par là. Ce qui résultera souvent par une intervention sur le site du crash, histoire d’écarter temporairement tout danger sur cette zone. La population et les gouvernements étant facilement en proie à la panique, on se verra confier des missions qui auront pour but de diminuer cette jauge. Car si huit pays venaient à déserter notre alliance précaire, ce serait purement et simplement la fin de la partie. C’est pourquoi il vaut mieux rapidement trouver un équilibre dans notre couverture satellitaire, sous peine de se retrouver à devoir faire le choix entre protéger une nation plutôt qu’une autre, ce qui finirait sur un aboutissement catastrophique pour nous. Il vaut donc mieux prendre notre temps pour développer correctement notre domination, surtout que ce facteur n’est pas vraiment un frein à notre progression. En effet, il est tout à fait possible de laissé de coté un objectif primaire  donné par l’organisation, pour continuer à se lancer dans la recherche de missions qui sont générées aléatoirement et ainsi accroitre la force de nos unités. Cela donne à XCOM : Enemy Unknown une durée de vie assez phénoménale, en plus de permettre au joueur de vraiment façonner sa propre aventure. Car autant dire qu’aucune partie ne se ressemble et c’est vraiment là un des plus gros points forts du jeu.

 

Il faut parfois tirer dans le tas

Dans tout XCOM la gestion prend une place importante dans le gameplay, mais la plus gosse partie est bien entendu le combat au tour par tour, ce qui engendre des phases tactiques vraiment jouissives. On prend ainsi la tête d’une escouade de soldats qu’on déplace case par case sur une carte, tout en essayant de rester à couvert des tirs ennemis. Chaque unité possède deux points d’action par tour, ce qui lui permet de se déplacer dans un premier temps, puis par exemple de tirer ensuite sur un ennemi. Les deux actions peuvent aussi être utilisées pour effectuer un plus grand déplacement, mais il est alors impossible de tirer ou de faire autre chose, comme soigner un compatriote avec un medikit. La stratégie déterminera donc si l’on veut prendre le risque d’avancer un peu plus loin pour découvrir d’éventuels ennemis et ainsi gagner du terrain, avec le risque d’être à découvert et se prendre une rafale adverse. Ce qui se résulte souvent par voir son nom atterrir dans le mémorial des unités tombées au combat. Car même si notre couverture est signalée comme étant bonne, avec un symbole sous forme de bouclier qui indique son degré d’efficacité. En fonction du terrain et de leur hauteur, les aliens auront tout de même une chance de pouvoir faire mouche, voir de détruire une fraction du décor pour mieux nous atteindre. En l’occurrence, il est tout à fait possible de faire la même chose, comme tirer sur une voiture pour la mettre en flamme et la voir exploser au tour suivant. Les possibilités ne manquent pas et avec la cartographie aléatoire des niveaux, il faut reconnaitre qu’on s’amuse vraiment à changer régulièrement nos stratégies en fonction de la mission qu’on nous assigne.

Qu’on doive sauver des civils ou éliminer promptement l’hostilité adverse, il vaut mieux prévoir toutes les situations et avoir un groupe équilibré de soldat. Nos troupes en combat peuvent accueillir jusqu’à six personnes au maximum, du moins après avoir acheté la formation adéquat. Le passage à la caserne entre chaque mission est donc presque obligatoire pour promouvoir nos trouffions à un rang supérieur, afin de débloquer leur classe de prédilection et donc leurs aptitudes. Les compétences de base sont certes efficaces, comme la vigilance qui permet de donner l’ordre de tirer automatiquement sur une cible en mouvement dans notre champ de vision. Mais on a vite fait de plutôt utiliser les compétences à distance d’un sniper ou les fumigènes de notre sapeur, afin de tirer entièrement avantage des aléas du terrain. La diversité est ainsi de mise si l’on souhaite espérer survivre un minimum, en gardant en tête qu’il vaut mieux se constituer un stock conséquent de remplaçants. On pourrait avoir  à privilégier toujours la même formation, mais  avec la tendance de nos troupes à tout le temps finir sur le carreau ou dans un lit l’hôpital, mieux vaut prévoir les pots cassés à l’avance. Une attitude qui permettra aussi d’essayer diverses combinaisons de compétence ou d’équipement, tout en voyant celles qui sont le plus efficaces pour tel type de mission. L’utilisation d’une classe spécialisée à distance par exemple, ne sera pas forcément judicieuse quand il s’agit de prendre d’assaut un vaisseau extraterrestre. On avance donc à tatillon et souvent par échec, en essayant de trouver les stratégies qui conviennent le mieux à notre façon de jouer. Une belle marge de progression qui ne fait que s’accroitre, tout en étant alimentée par le fait qu’on découvre continuellement de nouvelles technologies, qu’on pourra bien entendu adapter à nos propres besoins.

Le contenu de XCOM : Enemy Unknown est des plus conséquents, malgré un petit regret sur les objectifs qui tournent un peu en rond au bout d’un moment. Mais même après plusieurs dizaines d’heures de jeu, il faut reconnaitre que c’est une broutille auquel on ne prête quasiment pas attention. Le déroulement et l’apparition aléatoire des monstres durant les missions effacent largement ce léger détail. En cherchant la petite bête, on pourra toujours se résoudre à souligner les rares bugs de ciblages que j’ai pu rencontrer durant l’écriture de cette critique, avec des ennemis qui ont parfois la fâcheuse manie de tirer à travers les murs. Voir encore les quelques soucis de caméra, mais qui ne sont pas vraiment pénalisant car on maitrise totalement la rotation de cette dernière. Ce ne sont là que des problèmes mineurs qui ne gâchent en rien notre avancé.

Plus anecdotique en revanche, l’implantation d’un multijoueur en ligne n’apporte pas grand-chose, mais il faut tout de même signaler sa présence. Deux joueurs peuvent ainsi s’affronter dans des combats tactiques, avec des affrontements qui tirent parfois en longueur, car il faut bien entendu attendre que notre adversaire finisse son tour. Heureusement, il est possible de mettre en place un compteur de temps pour palier à ça. Simple et efficace, ce mode de jeu est un petit bonus, une cerise sur le gâteau d’un jeu dont le contenu solo se suffirait amplement à lui-même.

 

Conclusion

Difficile de rester insensible face à l’ampleur du travail d’adaptation réalisé par Firaxis, qui malgré quelques concessions arrive à nous surprendre avec un jeu d’une étonnante qualité. On y retrouve toute la richesse d’un XCOM, avec de la stratégie au tour par tour qui n’a pas perdu de son charme d’en temps, ainsi qu’une gestion accrue de notre environnement. Même en n’étant pas fan de la série originale ou tout simplement des jeux tactiques, XCOM : Enemy Unknown est un superbe moyen d’entrer dans la danse. Chacune de nos sessions se glorifient par le plaisir incommensurable de reprendre notre partie et c’est finalement ce qui détermine la marque d’un grand jeu.

 

Par Cédric Fischer

Rédacteur en chef

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