Quand une série de jeux prend son envole au Japon, il n’est pas rare de la retrouver deux ou trois ans après en Occident. C’est le destin sans appel qui a été réservé à Yo-kai Watch, une licence créée par Level-5 et qui tente de marcher sur les plates bandes d’un certain Pokémon. Il va sans dire que le concept de Yo-kai Watch est assez similaire à la célèbre licence de Nintendo, mais ce serait très réducteur de penser qu’il s’agit d’une simple copie.
Il fait un peu comme le voisin
Le début de Yo-Kai Watch est assez similaire à ce qu’on trouvera dans la plupart des jeux d’aventure du même acabit. On nous donne le choix de la création d’un personnage, entre Nate ou Katie. Outre le changement de sexe, le choix de l’un ou de l’autre n’aura aucune incidence sur le scénario du jeu, hormis que l’autre personnage deviendra un personnage secondaire. Notre histoire commence avec une chasse aux insectes, afin de constituer une collection avec laquelle on pourra se pavaner de fierté. C’est durant notre chasse qu’on va faire la rencontre d’un appareil dans laquelle on va mettre une pièce et qui va délivrer Whisper, un fantôme.
Ce drôle de bonhomme va vite se révéler comme étant un Yo-Kai et il va nous remettre une montre assez spéciale, qui va nous permettre de voir les autres esprits qui errent dans notre monde. On comprend donc assez vite que notre aide va être sollicitée afin de rétablir l’ordre dans la ville. Les Yo-Kai ont en effet la fâcheuse manient d’influencer les sentiments et pensées des humains, et donc de leur comportement. Ce qui les pousse souvent à effectuer des mauvaises actions et il va donc falloir régler ce problème. Pour se faire, on va devoir se constituer une petite équipe de Yo-Kai, afin de combattre ces menaces. C’est là-dessus que commence le tutoriel du jeu.

Une belle bande d’amis !
Si vous avez déjà joué à un jeu Pokémon dans votre vie, vous aurez rapidement compris comment va se moduler Yo-Kai Watch. Mais la différence ici va être que les esprits ne se cachent pas dans les hautes herbes, mais un peu partout dans la ville. Cela peut être sur des arbres, sous les voitures ou encore sur des lampadaires. Tous les endroits peuvent être propices pour dénicher un Yo-Kai et c’est justement ce à quoi va nous servir notre montre. Dès qu’on trouve un lieu à fouiller, indiqué par une loupe quand on est assez près de l’endroit, on passe automatiquement dans un mode de recherche. Il suffira en faite, avec le stylet ou le stick de direction, de fouiller l’écran avec l’aide d’une lentille.
C’est ainsi qu’on doit chercher les Yo-Kai et rester assez longtemps dessus pour le faire apparaître et ensuite le combattre. Parfois cela suffira pour qu’il décide de devenir notre ami et donc de l’attraper, mais la plupart du temps il va être nécessaire de les amadouer. Pour y arriver rien de plus facile puisqu’il suffira de lui donner à manger. Le souci viendra du fait qu’on ne sait pas à l’avance ce que le Yo-Kai aime comme nourriture, il va donc falloir y aller à l’aveuglette. C’est peut-être cette trop grosse part d’aléatoire qui agacera plus d’un joueur, notamment les plus jeunes. Rien de dramatique, mais cela se faisait un peu au bonheur la chance, cela peut devenir très frustrant et notamment sur les esprits beaucoup plus rares et qu’on ne rencontre pas souvent. Le coté positive étant cela dit qu’on apprend assez vite le fonctionnement de la capture et que cela reste très accessible, mêmes pour les enfants.

Voilà la différence avec l’autre
Les combats dans Yo-Kai Watch se font en temps réel, mais le joueur n’a pas une part très active et sera surtout là pour soutenir son équipe. À comprendre par là que votre équipe, constituée de six Yo-Kai, va affronter les ennemis en leur envoyant automatiquement leurs attaques. Tout ce qu’on va pouvoir faire, c’est de désigner une cible à abattre en priorité, les soigner et les booster en leur donnant des objets, voire des les purifier de leur statut négatif (peur, poison, etc.) en effectuant un mini-jeu sur l’écran tactile. La dernière action qu’on pourra effectuer c’est également de lancer l’attaque spéciale d’un esprit quand celui-ci sera prêt pour le faire. Celle-ci étant indiquée par une petite jauge à coté du personnage.
Cela peut paraître basique, mais le joueur est pourtant loin d’être inactif puisqu’il va sans cesse jongler avec les quatre actions possibles, tout en faisant attention à ses Yo-Kai. Bien que seulement trois Yo-Kai peuvent être au combat en même temps, il est possible à tout moment de tourner l’écran de notre montre afin de permuter les Yo-Kai. L’intérêt étant de pouvoir plus facilement s’en occuper, mais surtout d’élaborer différentes stratégies. En faite, chaque Yo-Kai possède ce qu’on pourra désigner comme une appartenance à un élément. Ainsi, il sera possible de créer des combinaisons en fonction des affinités entre chaque élément. Bien que très simple, ce fonctionnement apporte tout de même un peu de variété au système de combat, qui pour être franc, devient vite répétitif.
Pour palier un peu à cela, le jeu dévoile assez rapidement d’autres moyens de personnaliser vos Yo-Kai. On pense notamment à l’équipement, sous forme de bracelet de puissance qu’on va glaner au fil de l’aventure et qui seront d’une aide précieuse. En revanche, en avançant dans notre partie on va débloquer la possibilité de fusionner deux Yo-Kai, pour créer une toute nouvelle créature. Autant vous dire qu’avec plus de deux cent bestioles à collectionner, il y a de quoi faire, surtout si l’on souhaite voir toutes les évolutions. Heureusement, si l’on peut dire, il sera vite possible de trouver des orbes qui donneront de l’expérience à nos Yo-Kai. Un bon moyen de faire monter en niveaux les Yo-Kai issus de nos fusions, sans pour autant passer notre temps à faire des combats pour gagner de l’expérience.

Dans mon petit monde ouvert
Comme tout bon jeu de ce genre, l’exploration est une part importante de Yo-Kai Watch. Le fait de pouvoir constamment compter sur la carte de la ville pour nos déplacements, est une aide non négligeable. Même si l’on aurait aimé que les lieux visitables soient un peu mieux indiqués. Mais il faut tout de même souligner l’effort d’avoir signalé la présence des quêtes secondaires par la présence d’un drapeau sur la carte. Ces missions vont souvent être une bonne alternative à l’objectif principal, même si on dénote parfois un certain manque d’explication. Les instructions des personnages ne sont pas toujours très clairs, notamment quand on nous demande de livrer quelque chose ou de trouver un objet, sans qu’on sache où il faut se rendre.
Les plus curieux pourront également trouver des petites zones cachées et qui ne sont pas indiqués sur la carte. Il s’agira souvent des passages vers les égouts ou dans des ruelles étroites et dans lesquels on va pouvoir rencontrer des Yo-Kai. Ces endroits peuvent servir de raccourcies pour aller dans certaines portions de la ville, qui se débloqueront d’ailleurs petit à petit durant notre avancé dans le jeu. Il y a donc énormément de choses à faire et naturellement on aura vite accès aux fonctionnalités wifi et en ligne qui permettent d’échanger avec d’autres joueurs. Donc malgré quelques petits désagréments, il devient vite évident que Yo-Kai Watch n’a pas de quoi rougir face à un certain Pokémon.
En conclusion
L’héritage provenant du concept établi par Pokémon est assez évident, mais avec Yo-Kai Watch, Level-5 a tout de même réussi à créer son propre univers. On reste toujours dans l’idée de faire une collection de petites bestioles, pas toujours très mignonnes d’ailleurs, mais le studio à su y apporter un peu de renouveau. Le système de combat en est le bon exemple, avec le joueur qui n’a pas de véritable impact sur la situation mais qui est tout de même là pour aider ses compagnons. Sans être aussi profond que peut l’être un jeu Pokémon, Yo-Kai Watch est tout de même le premier opus d’une série qui risque de rapidement faire ses preuves et de s’installer durement dans nos contrés. Pour un premier essai, c’est en tout cas brillamment réussi.